Ministres de l’émerveillement


Méditations au coeur du monde / dimanche, juin 24th, 2018
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Ce dimanche nous cheminons aux côtés de Jean-Baptiste au jour de sa fête. Jean-Baptiste, le précurseur, connu pour la radicalité de son discours et la frugalité de ses goûts culinaires. Il incarne une sorte d’image d’Épinal du prophète, sage parmi les sages, qui délivre une parole rude par la crudité de sa vérité. Baptisés, nous sommes nous aussi prophètes mais dans la singularité de notre personnalité, de notre histoire, de nos charismes. Nous sommes des prophètes de Jésus-le-Christ, Fils de Dieu, porteur de Sa Parole et de Sa Bonne Nouvelle.
indignité
Dans la première lecture nous entendons le récit de la vocation de Jérémie, de l’appel de Dieu à le servir. Comme Jérémie nous avons, nous aussi, l’impression que notre mission, celle de baptisés nous dépasse. Nous ne nous sentons pas capables d’être témoins de sa Bonne Nouvelle, témoignant avec audace et discrétion de Sa Joie, de son Amour et surtout de Sa miséricorde pour chacun de nous. Cela nous semble être réservé à une certaine catégorie de chrétiens qui brillent par leur zèle et leur audace missionnaire. Réactions faciles et classiques, dont peut se servir l’ennemi de la nature humaine, qui risquent de nous faire devenir des « chrétiens de canapé » malheureux et tristes. Dieu en nous appelant au baptême vient nous libérer de cette tentation pour que nous soyons pleinement libres de vivre de son dynamisme dans la diversité de nos personnalités. Cette liberté doit nous aider à répondre aux appels de Dieu dans ce monde et dans ce temps.
Consolation
La souffrance, la détresse, le mal-être de tant de femmes et d’hommes de notre société nécessitent de nous, chrétiens, l’audace d’une parole qui console, relève et réconforte. Il nous revient d’être des ministres, serviteurs, de la consolation du Seigneur. Dieu nous en donne l’autorité, c’est notre pleine responsabilité. À nous, dans le quotidien de nos vies, de coopérer afin poser des gestes, des paroles qui vont en ce sens. Nous sommes tous et toutes partenaires de la mission du Christ. Nous sommes des serviteurs de Dieu et non des esclaves assujettis à une volonté démiurgique. Nous sommes porteurs des grâces du royaume, appelés à faire resplendir la lumière de la joie de Dieu partout dans le monde.
Emerveillemement
Ministres de la joie de Dieu, humbles serviteurs de l’annonce comme Jean-Baptiste l’a été, nous avons aussi à entrer dans le dynamisme de l’action de grâce. Pour agir saintement, il faut être bien dans son appel et surtout reconnaître Dieu à l’œuvre dans notre vie et dans notre monde. Le psaume de ce dimanche nous place bien dans ce mouvement d’action de grâce ; il nous place dans un chemin de reconnaissance de l’action de Dieu en nos vies. Il nous appelle à l’émerveillement devant ce Dieu qui nous choisit comme prophète. Comment ne pas être sensible aux propos du psalmiste qui fait le récit de son émerveillement devant la merveille qu’il est. Comment alors ne pas entrer à notre tour dans ce mouvement de louange, qui nous invite à nous reconnaître aimé de Dieu et envoyé, par son amour au cœur de notre monde ? Cette louange qui n’est pas vénération aveugle mais appel à reconnaître la transcendance de Dieu qui choisit, pour s’annoncer, le corps d’une vieille femme stérile : Elisabeth.
Savourons ce jour de fête comme le jour où l’impossible, l’incongrue à nos yeux devient promesses de vie et de salut. Rien n’est impossible à Dieu à l’unique condition de mettre radicalement en Lui notre espérance. Cette espérance qui a conduit les apôtres Pierre et Paul, que nous fêterons vendredi. Que leur exemple et celui de Jean-Baptiste nourrissent notre désir et notre zèle apostolique et habitent notre prière.