Prophètes de la joie du Père


Méditations au coeur du monde / dimanche, février 3rd, 2019
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Prophètes de la joie du Père
Prophètes de la joie du Père

Hier nous fêtions la présentation de Jésus au temple, lumière qui éclaire les nations et ce dimanche nous voici de nouveau avec Jésus, quelque trente années plus tard, à la synagogue où il dit être celui qui nous libère. Ce saut dans l’Écriture peut nous aider à comprendre que la Bible n’est pas un beau livre d’histoire utilisé par l’Église pour endormir les croyants, cet opium du Peuple pour d’aucuns. Il est cette histoire sacrée de Dieu avec son Peuple, ce Dieu qui est en Jésus-Christ et qui en même temps nous annonce une Bonne Nouvelle. La liturgie est à son service et nous aide à entrer davantage dans la mystère de Dieu.

Paradoxe

La lecture de l’Évangile de ce dimanche nous confronte au paradoxe des croyants, à l’époque de Jésus. Dans un même élan, ils « lui rendent tous témoignage » et veulent « le précipiter en bas ». Cela peut nous faire également penser aux Rameaux ou en peu de temps Jésus est acclamé comme le « roi des Juifs » et conduit à la crucifixion. Versatilité, inconstance, aveuglement du peuple pourrions-nous être tenté de dire. Mais, à bien y réfléchir nous y reconnaissons les mouvements intérieurs de notre foi.

Versatilité

Elle est cette faible flamme qui peu allégrement vaciller dans les tempêtes de nos vies ou simplement dans son quotidien. Nous sommes donc comme ce peuple de Jérusalem qui s’enthousiasme d’une parole nouvelle qui rassasie sa faim de nouveauté mais peu enclin à l’accueillir au plus profond de son cœur comme une « Bonne Nouvelle » qui bouscule, désoriente et nous déplace. Il devient donc urgent de l’éradiquer. C’est le paradoxe de notre foi, de notre nature. Ayons-en conscience sans nous en apitoyer trop ; la miséricorde de Dieu et notre désir de l’aimer davantage nous aideront à vivre notre mission de baptisés.

Prophètes

Ce qui importe plus que nos pauvretés – à la condition que nous en ayons conscience – c’est notre appel intérieur à devenir chaque jour davantage ses disciples missionnaires. Dieu met en nos vies son désir de porter sa Parole. Nous sommes ses prophètes, comme il nous l’a été dit au jour de notre baptême, solides car appelés par Dieu.

Grâce

Toutefois, cette solidité est du domaine de la grâce et pour tenir, comptons sur l’appel de Dieu en relisant les caractéristiques qu’il donne à son prophète dans la première lecture. La grâce de Dieu nous devance mais c’est à nous d’agir en ne « tremblant pas devant les hommes ». Peut-être que la Parole que nous voulons dire aux femmes et aux hommes que nous rencontrons entraînera de leur part incompréhension, violence, mépris comme pour Jésus dans l’Évangile de ce dimanche.

Mission

Et alors ? Sommes-nous contraints par un résultat ? Notre mission c’est d’être au cœur de ce monde pour témoigner de la Joie de Dieu ; non de forcer les femmes et les hommes rencontrés à y croire. Si nous mettons toute notre joie, nos forces et bonne volonté au service de l’annonce de l’Évangile c’est du ressort de l’amour qui ne passera jamais dont nous parle Paul dans la seconde lecture.

Résistances

Faire tomber les résistances c’est du ressort de Dieu ; nous il nous reste à faire comme Jésus à annoncer la Parole et à passer au milieu de ceux que nous rencontrons et à continuer notre mission. Elle n’est pas acharnement et prosélytisme ; elle est amour et liberté. Ce qui importe c’est de proclamer les merveilles de Dieu comme nous y invite le psaume de ce dimanche.

Puissions-nous accueillir librement la joie d’être missionnaires de l’Évangile par toute notre vie mais sans compromettre le message pour plaire aux femmes et aux hommes de ce temps. Demandons au Seigneur de savoir les accueillir comme ils sont, de supporter pour lui les fatigues et découragements pour partir sans cesse sur notre route avec patience et devenir chaque jour davantage serviteurs de la mission du Christ, serviteurs de sa plus grande joie.