Tenir parole


Méditations au coeur du monde / dimanche, septembre 16th, 2018
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Vendredi dernier, nous célébrions la Croix Glorieuse. Cet instrument de supplice, de mise à mort honteux sur lequel le Christ a été placé. La Croix est devenue, pour nous chrétiens, le signe de notre appartenance à la famille de Dieu et le rappel de notre rédemption offerte une fois pour toutes par le Christ. Cette rédemption, fruit de la Croix, ne serait pas complète sans la résurrection. Tel est le mystère pascal, célébré à chaque fois qu’est célébrée l’Eucharistie. C’est une réalité que nous n’avons jamais finie de comprendre, qui échappe à notre intelligence, à notre logique, à notre entendement. Mais, nous sentons bien au plus intime de nous même que cette vie offerte et renouvelée par le Christ dans son sacrifice de la croix transformée dans la puissance de la Résurrection nous met debout, nous aide à tenir sur le chemin de nos vies.
Glaise
Pierre dans l’Évangile de ce dimanche, refuse que le Christ – qu’il suit depuis quelques années déjà – s’offre à l’humiliation, à la souffrance et à la mort. Comment ne pas le comprendre ? Qui d’entre nous accepterait de bon cœur que son ami, son maître, son mentor annonce ce terrible chemin ? Alors, pour celui qu’il vient de reconnaître comme le Messie – celui qui allait libérer Israël de l’occupation romaine – ce n’est pas concevable. Il faudra pourtant les mots durs de Jésus : « Arrière Satan », sa trahison et l’apparition au bord du lac pour que Pierre comprenne le chemin et l’identité du Christ. Il faut du temps pour que s’opère la transformation intérieure de la conversion. Même si nous sommes en chemin, que nos pas sont lourds de la glaise de notre humanité, ne perdons pas de temps pour prendre la route avec Jésus, pour répondre à son appel, comme nous y invite le prophète Isaïe dans la première lecture.
Témoignage
Suivre Jésus c’est certes professer sa foi à temps et à contre temps mais c’est surtout témoigner de son Évangile au cœur du monde. Vivre l’Évangile c’est être reconnu comme des personnes qui ont quelque chose de différent tout en étant semblables. Le fait d’être saisi par le Christ, d’avoir le désir de le suivre jour après jour, doit nous conduire à être attentifs à la vie des femmes et des hommes de ce temps. Nous sommes certes mis à part depuis notre baptême mais pleinement impliqués dans le cours de ce temps. Nous avons le devoir d’y apporter par nos vies, par nos actes quotidiens, même les plus banals, les plus insignifiants, la lumière du Christ reçue à notre baptême. Elle vient éclairer, à la lumière de la miséricorde de Dieu, notre quotidien mais nous appelle surtout à devenir humblement des révélateurs de cet amour.
Service
Une foi qui ne sert pas, nous dit Jacques dans la seconde lecture, est une fois morte et inutile. Le service n’est pas de se mettre en lumière pour faire triompher notre ego qui peut être parfois quelque peu démesuré. Le service c’est être pleinement présent, actif et impliqué dans la vie de notre monde, dans nos champs d’engagement qu’ils soient associatifs, professionnels, chrétiens etc. Choisir le Christ, confesser qu’il est « le Christ », c’est accepter que Sa Parole soit première dans nos vies.
Demandons donc la grâce de vivre de cette Parole. Qu’elle devienne le pivot de notre vie pour que nous puissions devenir chaque jour davantage des Femmes et des Hommes qui tiennent parole. Notre parole doit être une parole qui œuvre, qui est créatrice et contribue à restaurer l’autre dans sa dignité. Notre parole doit devenir ressemblance de celle du Verbe de Dieu, fait chair, par amour passionné pour chacun et chacune d’entre nous.