L’accueil de l’autre est accueil de Dieu


Méditations au coeur du monde / vendredi, septembre 20th, 2024
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La semaine dernière, nous réfléchissions sur le service de Dieu et pour Dieu. Ce 25e dimanche ordinaire, les textes de la liturgie nous orientent sur l’importance de l’accueil. Cette question est essentielle dans tous nos espaces de vie et particulièrement dans nos communautés et mouvements ecclésiaux. Notre foi en Christ induit un accueil inconditionnel de l’autre. Simplement parce qu’il est visage du Christ et signe de l’amour du Père. Toutefois, ce n’est pas aussi simple que cela paraît.

L’accueil est le visage de Dieu

Même si nous savons l’importance de l’altérité et que c’est dans l’autre que se révèle le visage du Christ, nous sommes souvent volontairement aveugles. C’est ce que nous font saisir les lectures de ce dimanche. Prenons conscience de cette difficulté et du fait que notre aveuglement, nos œillères, qui peuvent être le fruit de diverses raisons, nous entravent. Il nous est difficile de manifester spontanément une attitude d’accueil et d’ouverture à l’autre.

L’urgence de l’accueil et de l’hospitalité

Pourtant, faire de la place dans nos communautés, nos espaces de vie, vivre l’indispensable hospitalité est essentiel pour un disciple du Christ. Pourquoi alors, sommes-nous souvent incapables d’être disponibles et ouverts à l’autre ? Pourtant, nous aimons être accueillis avec générosité et gentillesse. Alors, souvenons-nous de cela lorsque nous sommes en face d’une nouvelle personne.

Vivre le présupposé positif

Il nous faut vivre ce présupposé positif qu’Ignace de Loyola nous propose dans ses Exercices Spirituels. Ce n’est pas facile tant l’esprit de concurrence, de compétition est présent dans notre société. Mais, c’est notre rôle comme disciple du Christ de transformer ce monde. Notre baptême réclame que nous mettions davantage la solidarité, la fraternité, la sororité, l’altérité au cœur de ce monde.

L’accueil : un devoir pour tout baptisé

Il est de notre devoir d’état, de baptisés, de faire jaillir l’esprit qui fait de nous des frères/sœurs du Christ. Cet impératif entendu, accueilli est une chose, mais le mettre en pratique cela en est une autre. C’est là que la relecture de vie en équipe, l’accompagnement spirituel sans oublier de s’abandonner à la grâce de Dieu sont nécessaires. Il nous est demandé d’être ajustés au Seigneur du fait de notre baptême. Cela peut nous apparaître difficile, au vu, peut-être, de notre caractère, mais c’est essentiel.

Renoncer à l’indifférence

Si nous nous réclamons du Christ, nous ne pouvons pas vivre dans l’indifférence. C’est à l’accueil que nous manifestons aux uns et aux autres que nous pourrons témoigner de la vitalité du Christ. Ainsi, demandons à l’Esprit, comme nous y invite l’apôtre Jacques dans la seconde lecture (Jc 3, 16), de nous aider à faire « taire toute jalousie et les rivalités [qui] mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes ». En effet, là est la source de beaucoup de maux dans l’Église et ailleurs.

Ressembler au cœur du Christ

Même les apôtres se sont laissés prendre au piège du Diviseur qui se délecte de ces actions. Ils abîment le corps du Christ et nous éloignent du cœur du Christ, tendresse du Père. Lorsque nous sentons que nous allons dans ce sens, nous pouvons nous souvenir de cette antique prière, qu’affectionne le pape François : « Jésus, que mon cœur ressemble au tien. » Ainsi, petit à petit, jour après jour, notre cœur se laissera atteindre par la douceur du cœur du Christ. Notre esprit sera plus ouvert à l’inattendu de Dieu qui se manifeste dans la rencontre et l’accueil.

Travailler notre cœur pour vivre l’accueil

Pour autant, ne faisons pas d’angélisme et ne tombons pas dans de la bondieuserie. Soyons lucides et reconnaissons nos manières de procéder et de fonctionner. C’est à cette condition que nous pourrons progresser et avancer dans cet accueil que le Christ réclame de nous.

Articuler bienveillance et exigence

Cette invitation à la conversion n’est pas une chose aisée, mais c’est un essentiel pour la vie en société et surtout que nous fassions resplendir au cœur de nos vies le visage du Christ ressuscité. Accueillir l’autre à l’image du Christ signifie aussi articuler exigence et bienveillance. Nous sommes tous et toutes en chemin, vers et avec le Christ.

L’accueil c’est prendre du temps pour l’autre

Aussi, laissons-nous le temps de la rencontre. Sachons prendre ce temps de nous connaître pour nous respecter. C’est d’autant plus vrai en ce début d’année scolaire où nous entamons peut-être de nouvelles activités. Apprenons à découvrir l’autre avec une grande ouverture d’esprit et de cœur. Luttons de toutes nos forces contre l’esprit de chapelle, aidés de la prière et de nos frères et sœurs en Christ.

En Ambassade pour le Christ

Nous sommes conscients que nous pouvons avoir des désaccords, des manières différentes de procéder. Pour autant, souvenons-nous que nous sommes au service les uns, des autres. Notre baptême nous appelle à être en ambassade pour le Christ et non en embuscade.

L’accueil c’est avoir les mains tendues

Nos mains doivent être tendues pour accueillir, relever celui qui tombe et non pour le faire tomber. Il ne s’agit pas de chercher à être le plus grand, le meilleur, mais à rendre son cœur meilleur pour servir davantage. La croissance que nous avons à chercher n’est pas de devenir supérieur à l’autre, mais de croître avec l’autre en charité, en solidarité.

Amis dans le Seigneur : compagnons de Jésus

En fait, nous avons à devenir davantage des femmes et des hommes pour les autres, amis dans le Seigneur. Cette bienheureuse vigilance est un chemin sur lequel le Christ nous invite à marcher. Cet appel nous permettra de construire le Royaume et sa Justice. Il n’est pas un pays où l’on n’arrive jamais, un horizon.

Bâtir la Cité de Dieu

C’est la Cité de Dieu que les femmes et les hommes de ce temps sont appelés à bâtir du fait de leur baptême. Ainsi, ce n’est pas notre propre intérêt que nous cherchons, ni celui de nos intimes, mais bien celui de tous. Le Christ nous demande d’être au service les uns des autres sans aucun corporatisme.

Œuvrons ensemble

Il s’agit d’œuvrer pour rassembler, chacun selon ses charismes, ses forces et ses capacités, le corps du Christ. C’est à cela que nous œuvrons lorsque nous célébrons l’Eucharistie. Nous rendons grâce à Dieu pour sa présence agissante en notre vie et lui demandons de nous envoyer, au cœur du monde, annoncer sa vie en abondance.

Alors, tout au long de cette semaine, demandons au Seigneur la grâce de nous rendre disponibles pour aimer et servir en toutes choses.