Connaître davantage le Christ


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / samedi, mars 20th, 2021
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Connaître davantage le ChristConnaître davantage le Christ pour connaître davantage le cœur de la personne humaine. Voilà un bel enjeu pour notre croissance spirituelle, dans ces jours qui nous séparent de la semaine Sainte et de la toute aussi sainte solennité de Pâques. Pour avancer dans cette quête, nous avons simplement à prendre le chemin de la Parole. Dans chaque foyer, une Bible existe. Sinon, Internet vous permet d’y accéder gratuitement. L’Écriture est ce qui nourrit notre action et féconde notre charité. Elle trouve tout son développement dans l’Alliance nouvelle et éternelle que nous célébrons à chaque Eucharistie.

L’Amour fou de Dieu

Dès la création du monde, Dieu a choisi de nouer une relation d’amour avec la personne humaine. Elle est son chef-d’œuvre, le point d’orgue de la Création. Il nous aime tellement que notre liberté est première. Nous l’utilisons souvent à mauvais escient. D’ailleurs, les pages de la Bible sont parsemées de nos trahisons. Pourtant, l’Amour de Dieu est premier et éternel.

C’est ce que nous fait remarquer la première lecture. Malgré notre péché, notre incapacité à profiter du Seigneur qui vient à notre rencontre, Dieu ne renonce pas. Il ne cesse de nous rejoindre dans l’intimité de nos vies, par la beauté de sa Création et de celle de l’humanité.

Connaître le Seigneur

Le Seigneur nous invite à le connaître pour mieux le suivre. Le but ultime de cette démarche est notre croissance humaine et spirituelle. Sur le chemin de notre vie, la rencontre avec le Seigneur doit nous transformer, nous humaniser davantage pour en être comme divinisé. C’est ainsi que si nous cherchons à connaître davantage le Seigneur, à en faire un maître et un ami, nous pourrons mieux servir l’humanité souffrante.

La loi de Dieu, dont nous parle Jérémie dans la première lecture, est une loi d’amour. Il s’agit d’une invitation à prendre soin de l’autre et de la Création. Dans cette considération constante de la personne humaine, nous sommes ce grain de blé dont nous parle l’Évangile.

Travailler à faire le bien

Faire et répandre le bien sont inscrits dans notre vocation profonde. C’est une manière concrète de vivre et d’incarner notre consécration baptismale. Néanmoins, si le bien ne fait pas de bruit, il porte beaucoup de fruits, tel le grain de blé porté en terre. Pour autant, ce n’est pas à la force du poignet que nous pourrons devenir bons.

C’est un travail, un exercice qui est avant tout spirituel. Pour marcher vers cet objectif, nous avons seulement à contempler le Christ. Il est la Parole du Père qui nous donne de le connaître pour que « son nom soit glorifié », comme nous le dit Jean dans l’Évangile de ce dimanche.

Servir la gloire de Dieu

Glorifier le nom de Dieu peut nous sembler un peu complexe à comprendre. Il s’agit en fait de donner tout son poids à une personne. Nous avons donc à mettre le nom de Jésus au cœur de toutes nos actions pour qu’il fasse en nous sa demeure. C’est ainsi que nous pourrons davantage le connaître, le servir et être pour nos contemporains des figures du Ressuscité.

Nous avons donc à porter le nom de Jésus au cœur de notre monde pour que sa lumière l’éclaire de la clarté pascale. C’est l’un des sens que peut prendre le Carême. Ce temps, pour chercher à mieux connaître le Christ, n’a de sens que s’il est orienté vers Pâques. Cette lumière qui éclaire le monde et nos vies, nous avons à en être les porteurs ; notre monde en a tant besoin. Cette pandémie de la Covid-19 nécessite que nous soyons des porteurs de l’espérance.

En profonde communion

Notre appel à servir le monde, au nom du Christ, nous conduit à nous porter les uns, les autres, d’abord par la prière fraternelle. Offrir au Seigneur ceux qui nous sont confiés et qui partagent notre quotidien, de manière proche ou lointaine, est un impératif. C’est un acte humble, qui ne fait pas de bruit, mais qui doit être le cœur de nos journées. Elles sont souvent bien remplies et notre temps pour la prière passe, malheureusement, souvent en dernier.

Alors, nous pouvons peut-être transformer notre vie quotidienne en une liturgie et offrir nos tâches au Seigneur, comme nous lui offrons nos vies lors de l’Eucharistie. C’est une des pistes pour faire mûrir le grain de blé que nous sèmerons ainsi en terre.

Offrir nos croix

Toutefois, nous le savons bien, la vie n’est pas faite que de joies. Il y a aussi les peines, les tristesses, toutes ces croix quotidiennes. Elles nous donnent parfois à être un grain de blé moulu par la dent des bêtes. Tel était le souhait d’Ignace d’Antioche. Toutefois, nous ne sommes pas tous appelés à la vocation du martyre. Ces croix font parties de la vie. Elles sont parfois douloureuses et difficiles à porter.

Nous pouvons alors contempler le Christ sur la croix et lui demander qu’il nous aide à prendre, au mieux, des traversées arides. Elles ne sont pas un châtiment de Dieu ; il nous accompagne avec grâce et miséricorde sur ce chemin d’humanité. Ce dépouillement que nous traversons nous donne aussi de mieux nous connaître.

La force des fragiles

La force de Dieu nous est continuellement donnée, mais nous la portons dans des vases d’argile (2 Co 4,7). Cette fragilité est, en même temps, l’être même de Dieu. De la crèche au tombeau, en passant par sa vie pèlerine, il s’est fait fragile. Il s’est laissé toucher par les détresses des personnes, a communié à leurs blessures pour les assumer, les parachever sur la croix.

Là, il a détruit toute solitude pour nous offrir à jamais sa sollicitude. La fragilité de Dieu est une force, tout comme l’est le grain de blé qui est porté en terre. Cette découverte nous permet de mieux comprendre et de mieux connaître la nature même de Dieu. Il s’est fait petit pour nous, afin que nous grandissions en cheminant à ses côtés.

Nous avons continuellement à entendre la voix du Père qui nous invite à découvrir la grâce de l’incarnation de son Fils. Cet acte d’amour suprême est un marqueur indélébile de notre engagement à la suite du Christ. Entrons donc le cœur léger dans ces dernières semaines qui nous feront découvrir le cœur blessé du Christ. Il est le lieu où nous pouvons lui confier nos manques d’amour, de foi et de charité, et recevoir sa miséricorde.