La vie du côté du Christ


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / samedi, novembre 9th, 2019
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La vie du côté du ChristCe 32è dimanche du temps ordinaire nous conduit à réfléchir sur un certain rigorisme à l’égard des textes et de la loi. Il ne faut pas non plus leur faire dire ce qui nous arrange, mais en entendre le sens profond. Raisonner de manière figée, rigide si ce n’est rubriciste, c’est passer à côté de la vie. C’est en ce sens que Jésus parle de « Dieu des morts », une divinité qui se satisfait de la règle, de la conduite tenue sans faille. Cela n’est pas sans rappeler les évangiles des dernières semaines et particulièrement celle du pharisien et du publicain. La vie n’est pas du côté de l’ordre maintenu, stricte, rigoureux. La vie doit nous déborder, car l’enthousiasme et le dynamisme de Dieu y demeurent.

Cheminement

Lorsque nous regardons la vie des apôtres, ils étaient loin d’être sans aspérité. Pourtant, ils ont cheminé avec le Christ. En eux couvait le désir de mieux le connaître, l’aimer et annoncer la miséricorde du Père à toutes les nations. Cheminer avec Jésus pour devenir davantage ses intimes, voilà ce qui devrait être notre obsession. Chercher la casuistique pour piéger l’autre est stérile et surtout porteur de mort. Il s’agit bien plus de se laisser entraîner par son désir de vivre pour que sa vie soit porteuse de sens et de fruits pour ce monde.

Proximité

Paul dans la seconde lecture nous montre le visage d’un Dieu de proximité. C’est celui du Dieu et Père de Jésus-Christ. Un Dieu à la fois père et mère qui nous indique le chemin de la vie. Il ne manifeste à notre égard que du désir et de la générosité. Dieu nous accompagne sur notre route pour qu’elle soit signe de son royaume. Avec Lui, nous sommes invité à éclairer la route de nos contemporains, tout particulièrement là où le chemin se fait plus rude et où le souffle manque. Cette grâce nous est constamment offerte, ses dons sont éternels, tout comme sa présence à nos côtés. Pourtant, nous passons trop souvent à côté, nous faisons comme si Dieu était invisible, inexistant même.

Rencontre

Reconnaître Dieu au milieu de nos vies cela s’apprend, c’est un exercice, un entraînement. Ni facile, ni difficile. C’est un peu comme apprendre à vivre. Le chemin est chaotique, nous trébuchons, distraits par le quotidien. Pourtant, il est bien là, au cœur même de notre existence. Pour continuer à chercher comment mieux le rencontrer nous avons besoin de nous sentir soutenus. La prière, l’offrande de l’autre dans cet échange intime avec Dieu, donne de la force. C’est cela qui fortifie la foi personnelle et celle du Peuple de Dieu. Elle permet d’être « conduit dans l’amour de Dieu et l’endurance du Christ ».

Entraînement

Entraînons-nous à prier pour correspondre davantage au désir de Dieu. Il y a plusieurs manières et écoles de prière mais tâchons de privilégier cette relation « d’ami à ami » avec Dieu. Même s’il ne dit rien, même si nous attendons désespérément qu’il nous parle ou nous montre le chemin à prendre. Continuons de converser avec Lui, n’abandonnons pas cette relation qui nous invite à chercher ce qui fait sens dans ce monde. C’est cela qui fait tenir, c’est cette recherche de la révélation de la splendeur de la face de Dieu qui nous fait être différent.

Notre vie, nos actions doivent chercher à servir la justice et la justesse de ce monde. Il ne nous est pas demandé d’être des Zorro – au risque de ressembler plutôt à Don Quichotte. Nous sommes plutôt invités à chercher la manière la plus personnelle de ressembler au Christ. Chacun et chacune d’entre nous doit cheminer intimement et tranquillement dans cette recherche. Demandons donc au Seigneur cette grâce les uns pour les autres. Qu’il féconde notre prière pour qu’elle affermisse et nous donne de « progresser sans que rien nous arrête vers les biens qu’il nous promet », comme nous y invite la prière d’ouverture de ce dimanche.