S’engager à mettre Dieu au centre de notre vie


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / samedi, août 28th, 2021
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mettre-Dieu-au-centre-de-notre-vieNous retrouvons, ce 22e dimanche du temps ordinaire, l’évangéliste Marc. Nous l’avions abandonné durant quelques dimanches au profit de Jean et du discours sur le pain de vie. Ce dimanche, qui correspond aussi à la semaine de la rentrée scolaire, la liturgie nous invite à mettre Dieu au centre de notre vie. Comme pour le 1er janvier, la rentrée est signe de bonnes résolutions que nous nous engageons à tenir. Mais elles durent le temps de quelques semaines… Tâchons de ne pas faire de même avec l’appel des textes de ce dimanche. Centrons notre vie sur la Parole, faisons d’elle notre compagne quotidienne et ainsi nous pourrons mettre Dieu au centre notre vie.

Écouter la Parole

Dans la première lecture, Moïse enseigne au Peuple d’Israël le sens que prennent les commandements de Dieu. Ils ne sont pas simplement un code de bonne conduite, qu’il suffit de respecter pour « vivre heureux » ; ils sont avant toute chose une manière de mettre en action son intelligence pour vivre. Ainsi, les écouter, les mettre en pratique, c’est choisir de mettre Dieu au centre de notre vie pour mieux entrer dans son alliance. Il s’agit de faire de Dieu notre compagnon de route et de poursuivre notre pèlerinage sur sa terre à sa suite. Nous avons, par notre contemplation de la Parole de Dieu, de l’agir du Christ et de la manière dont il instruit ses disciples, à devenir davantage compagnons de Jésus. Entrer dans ce compagnonnage c’est accepter de mettre Dieu au centre de notre vie par une intelligence des choses et des situations.

Discerner pour mettre Dieu au cœur de notre vie

Nous avons à discerner, à chercher le sens profond de ce que nous vivons pour marcher vers le bonheur promis par Dieu. C’est donc une promesse de vie que le Seigneur nous fait. Vivre avec Lui non pour le vénérer mais pour le révéler par et dans toute notre vie. Cette justesse d’attitude est ce que nous recommande le psaume de ce dimanche. C’est un code de conduite qui nous précise une évidence. En effet, lorsque le Seigneur décrit, dans le psaume de ce dimanche, que son disciple est une personne qui ne « fait pas de tort à son frère et n’outrage pas son prochain », c’est en fait l’inverse qui est pratiqué. La Parole de Dieu vient souvent mettre en lumière, par trait grossissant, des manières de faire ou de vivre qui ne sont pas conformes à sa promesse d’alliance.

La Parole de Dieu : clé pour une relecture

C’est aussi pour nous, aujourd’hui, l’occasion de considérer cette Parole comme une clé de relecture de notre vie. Ainsi, nous pouvons regarder de quelle manière nous vivons cette promesse d’Alliance, cette invitation à vivre de la vie de Dieu. Avec ce désir de nous convertir, de davantage mettre Dieu au centre de notre vie, nous pouvons contribuer à changer le monde. Nous pouvons toujours attendre que le monde change, que les autres avancent sur leur chemin de vie et de conversion. Pour autant, si nous, nous n’acceptons pas de relire notre vie, de la placer sous le regard miséricordieux du Père, nous risquons d’attendre longtemps ce changement.

Vivre du fol amour de Dieu

Il ne s’agit pas d’être parfait, lisse, sans aspérité. Sinon, le Christ n’aurait pas choisi des apôtres au tempérament si différent. Il est plutôt nécessaire de s’enraciner en Christ et dans son fol amour. Si nous construisons notre vie avec désir de vivre du fol amour de Dieu, alors notre « demeure sera inébranlable ». Nul besoin d’actes héroïque ou de courir le martyre – notre quotidien nous apporte son lot d’angoisses et de peines – pour être disciple de Jésus. Il suffit juste de le prendre pour « maître et pour ami », d’accepter que sa joie guide nos vies et que l’autre me révèle un visage de Dieu. C’est ainsi une manière concrète de mettre Dieu au centre de notre vie.

Vivre l’appel à mettre Dieu au centre de notre vie

Toutefois, nous avons à faire attention à tout volontarisme dans ce chemin qui nous mène au plus près du désir de Dieu. Il s’agit de la réponse à un appel et non d’une mission impossible. C’est dans une bienveillante vigilance à l’égard de nous-mêmes, des autres, de notre environnement plus ou moins proche nous avons à répondre à cet appel qui doit entrer en résonance avec notre vie quotidienne. Nous voyons bien, dans l’Évangile de ce jour, que l’hypocrisie, comme celle des Pharisiens, peut nous guetter.

Une règle de vie

À force de trop nous centrer sur la règle, nous oublions de vivre au cœur de ce monde, comme des femmes et des hommes, emplis de l’amour de Dieu. Les règles sont là pour vivre ensemble, pour fixer un cadre dans lequel chacun puisse se retrouver. Dans l’Église, il y a des règles, notamment liturgiques. Les respecter c’est vivre une unité avec les autres mais elles ne doivent pas être un carcan qui nous emprisonne. Soyons attentifs dans notre manière de vivre la règle. Elle doit être un élan pour nous aider à mettre Dieu au cœur de nos vies et non nous contraindre et nous enfermer dans une pratique sans âme. C’est ce que souligne Jésus dans l’Évangile de ce dimanche.

Être attentif aux commandements de Dieu

Il nous demande, ce dimanche, d’être attentif à ce qui nous fait vivre et surtout à tout ce qui éteint la vie. Regardons, par exemple, toutes les fois où nous sommes médisants, moqueurs et où la méchanceté peut venir habiter notre cœur. Lorsque nous prenons conscience de cette tendance et que nous nous attachons au respect, stricto sensu, de la règle, notamment dans l’Église, nous faisons fausse route. Nous pouvons alors demander au Seigneur de nous aider à être vigilants et à être plus prompts à bénir qu’à maudir. Ce peut être là un objectif pour cette nouvelle année qui commence : mettre Dieu au centre de notre vie en faisant de la louange et de la bienveillance un pivot de notre vie. C’est une grâce que nous pouvons demander chaque jour, en reprenant cette prière qu’affectionne le pape François : « Seigneur, fais que mon cœur ressemble au tien. »

Des femmes et des hommes pour les autres

Nous pourrons ainsi devenir davantage ces femmes et ces hommes pour les autres, emplis de l’amour de Dieu. Prenons aussi le temps de méditer, tout au long de cette semaine, et pourquoi pas, de cette année nouvelle qui débute, cette très belle prière d’ouverture que nous propose la liturgie de ce dimanche : « Dieu puissant de qui vient tout don parfait, enracine en nos cœurs l’amour de ton nom ; resserre nos liens avec toi, pour développer ce qui est bon en nous ; veille sur nous avec sollicitude, pour protéger ce que tu as fait grandir. »