Notre Père : la prière qui nous unit


Méditations au coeur du monde / vendredi, juillet 25th, 2025
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Dernière modification 1 jour by Chrétien en ce temps

La prière est au cœur des textes de ce 17e dimanche ordinaire. L’Évangile nous parle de la prière que Jésus a transmise à ses disciples : le Notre Père. Cette prière est au cœur de notre vie chrétienne. Elle nous fait devenir des fils du Père et donc des frères et sœurs les uns des autres.

Notre Père

Ainsi, lorsque nous prions le Notre Père, nous ne commençons pas par dire « mon », mais « notre ». Dieu n’est pas mon Dieu personnel que je pourrais façonner selon mon bon plaisir, comme une idole. Dire « notre » me place au cœur d’un collectif, d’une famille de croyants qui reconnaît Dieu comme Père. Commencer cette prière en utilisant ce pronom « notre » est un beau symbole d’unité au-delà de ma communauté locale ou de ma confession spécifique. Prenons le temps de savourer cette réalité la prochaine fois que nous prierons le « Notre Père ».

Entrer dans une prière de louange

Cette prière nous aide aussi à sortir de nos prières de demande, toutes légitimes qu’elles soient, pour entrer dans une prière de louange. Louer Dieu, c’est le reconnaître comme ce qu’il est : cet au-delà de tout qui a choisi de vivre en proximité avec l’humanité. Un Dieu qui est « le tout autre » mais aussi le proche. Notre désir de voir le nom de Dieu sanctifié exprime notre souhait que le monde le reconnaisse comme Dieu. C’est une manière de dire au Seigneur de nous donner la force, la grâce de partir aux carrefours du monde pour devenir témoins de la joie de le connaître.

Le Notre Père : modèle de prière

En fait, toutes nos prières devraient être calquées sur le modèle du Notre Père. Nous devrions commencer par nous mettre en présence de Dieu, prendre le temps de nous relier à Lui, de renouer un temps d’alliance. Ce prologue à notre prière nous permet de rassembler ce que nous vivons pour l’offrir à Dieu. C’est un peu comme une grande salutation qui me permet ensuite d’aller plus loin. Une fois que le cœur à cœur s’est installé, le dialogue peut s’instituer. Nous pouvons commencer à lui faire part de nos préoccupations, nos joies, nos peines, nos souffrances… Dieu est à l’écoute.

Parler et se taire

Dans notre prière, parlons-lui, pour suivre les conseils d’Ignace de Loyola, comme un « ami qui parle à un ami et sait se taire pour l’écouter ». Trop souvent nous déployons devant Dieu ce qui nous habite et ne laissons pas le temps au silence, à l’écoute. Certes, Dieu se dit dans les mouvements du monde, dans les bruits du monde, mais aussi dans ce « commencent d’une fin de silence » (1 R 19, 12). Apprenons à faire silence pour comprendre les mouvements de Dieu qui jaillissent lentement mais sûrement de notre cœur. Dieu vient nous rejoindre dans cet intime de nous-mêmes, dans ce lieu source pour qu’en jaillissent des torrents d’eaux vives.

La qualité du silence

Ce silence que nous apprenons à garder dans notre relation avec Dieu n’est pas un mutisme. C’est l’Esprit Saint qui nous communique la douceur de l’Amour du Père pour le Fils. Il nous envoie ensuite le vivre et l’annoncer.

La prière favorise l’union des cœurs

Nous faisons souvent des prières de demande, énumérant nos besoins au Seigneur pour qu’il nous exauce. C’est important de faire part à Dieu de nos soucis. Il peut ainsi nous faire sentir qu’il porte avec nous nos difficultés et nous donne de pouvoir les supporter et les traverser. Mais cela demande du temps, de la patience et du discernement. Et avouons-le, nous en manquons souvent. Nous aimerions tant que le Seigneur réponde à nos attentes rapidement. Certes, les miracles existent, mais ils sont rares.

La prière : témoin de la présence de Dieu

Pour autant, continuons d’avancer sur notre chemin d’humanité avec la certitude de la présence de Dieu. Il nous donne « le pain dont nous avons besoin », comme nous l’entendons dans l’Évangile de ce dimanche. Parfois, cela peut nous paraître trop peu, nous aimerions plus, par gourmandise sans doute, mais la grâce de Dieu ne se thésaurise pas, elle se distille dans le secret de nos cœurs pour nous donner la force de vivre.

Découvrir la proximité de Dieu

La prière nous enracine dans cette proximité de Dieu. Il nous revient d’être attentifs à ce que Dieu nous donne au cœur du temps pour le célébrer avec nos frères et sœurs en humanité. Dialoguer avec Dieu, ce n’est pas uniquement faire oraison, en tête à tête avec le Seigneur. Ainsi, avec le psalmiste de ce dimanche, nous pourrons élever notre voix et dire : « Le jour où tu répondis à mon appel, tu fis grandir en mon âme la force. »

Le Notre Père nous ouvre aux dimensions du monde

C’est aussi une invitation à l’ouverture aux autres. Ensemble, en communauté d’amis dans le Seigneur, nous pouvons aussi faire monter vers Dieu nos louanges. Ainsi, nous faisons croître notre espérance dans la puissance salvifique de l’Amour de Dieu, car nous sommes unis en son nom pour porter devant lui ce qui nous habite. N’oublions pas que nous sommes son Peuple et que son désir est que nous portions au monde son amour et sa grâce.

Unis

Mais, avec humilité, nous pouvons reconnaître que ce n’est pas facile. Nous avons besoin de la force des uns et des autres, de la prière des uns et des autres pour avancer sur notre chemin d’humanité. Cette force de la prière, nous en faisons l’expérience en premier lieu lors de l’Eucharistie où nous sommes unis au nom de Jésus pour célébrer le don de sa vie.

Rassemblés par la prière et l’Eucharistie

Lorsque nous offrons le pain et le vin, sacrement du fol amour de Dieu pour nous, nous offrons aussi tout ce que nous sommes. Par cette vivante offrande à la louange de sa gloire, nous communions et portons mystiquement la vie de nos frères et sœurs en humanité. Elle est aussi, en quelque sorte, ce pain quotidien que le Seigneur nous donne pour vivre en abondance de sa vie. Ainsi, nous pourrons devenir davantage des disciples missionnaires du Seigneur.

Une mission de compassion

Également, nous serons disponibles pour une mission de compassion et prompts à pardonner pour mieux accueillir le pardon de Dieu. C’est ainsi que nous pourrons goûter la vérité de l’Évangile dans une relation aux autres et à Dieu qui nous pousse davantage au pardon, à la compréhension et par conséquent à la charité.
Alors, tout au long de cette semaine, unissons-nous à la prière des uns et des autres et demandons au Seigneur de nous donner la grâce d’un désir toujours authentique de le découvrir en toutes choses.