Dernière modification 2 jours by Chrétien en ce temps
« Ne rien préférer à l’amour du Christ », nous dit Benoît de Nursie au cœur de sa Règle. C’est aussi ce que nous entendons dans les textes de ce 20e dimanche ordinaire. En effet, c’est bien le Christ et son amour que nous devons chercher au long de notre vie. Mais cela nous expose à des choix qui sont parfois douloureux. Ainsi, le prophète Jérémie dans la première lecture.
La parole du Christ à la fois douce et amère
Les paroles de Jérémie, de la part de Dieu, ne plaisent pas. Pourtant, elles portent une promesse d’avenir, de salut et d’espérance. Mais elles ne sont pas très agréables à entendre. Même si la Parole de Dieu peut être douce à accueillir (Ap 10, 10), elle peut aussi être amère, mais cette amertume conduit à la Paix (Es 38, 17).
Parole de Dieu : parole de vie
Lorsque Dieu nous parle, lorsque nous entendons le murmure de sa voix au cœur de notre vie, soyons certains que c’est une promesse de vie, de nouvel élan, même s’il y a une potentielle traversée du désert, d’incertitude. Celles-ci ne sont pas la volonté de Dieu mais le temps qui nous est nécessaire pour faire nôtre cette Parole.
Découvrir les Ébed-Mélek de notre chemin
Sur ce chemin de croissance humaine et spirituelle, nous trouverons des Ébed-Mélek pour nous conduire en pleine vie. Dieu met sur notre chemin des témoins d’espérance habités de la justice et de la justesse de Dieu. Ils nous invitent à croire aux promesses d’avenir que Dieu nous fait. Même si nous pouvons nous laisser séduire par des promesses plus attrayantes, plus attractives et plus suaves, exerçons-nous au discernement pour sentir si elles sont promesses de vie pour aujourd’hui et demain.
Coopérer avec le Christ
L’Ennemi de la nature humaine est particulièrement subtil pour nous faire croire que nous pouvons tout faire, être des femmes et des hommes tout-puissants, ne dépendant que de leurs forces et capacités. Cependant le Seigneur ne nous demande pas de prendre sa place mais de coopérer avec nos forces et nos faiblesses à son œuvre d’amour et de salut.
S’éloigner de toute mondanité
Ainsi, nous ne confondrons pas l’esprit du monde, cette mondanité si souvent dénoncée par le regretté pape François, avec l’Esprit. C’est Lui qui nous donne de vivre et de faire toutes choses nouvelles, pour mieux aimer et servir.
Prophète depuis notre baptême
Apprenons donc à faire confiance à Dieu qui nous appelle, depuis notre baptême, à être prophètes et ainsi porter la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu en plein monde. C’est une parole de vérité qui construit ceux qui la prononcent, ceux qui l’entendent et l’écoutent, mais aussi bien plus largement. Nul ne sait la portée d’une parole de Dieu portée au large par un prophète d’espérance.
Écouter les promesses d’amour du Christ
Gardons confiance dans ces paroles que nous entendons dans notre cœur qui nous donnent la vie, l’espérance et l’être. Elles sont les promesses d’amour en abondance que nous assure le Seigneur notre Dieu en cette vie.
Tenir bon dans l’amour de Dieu
Paul, dans la seconde lecture, nous dit qu’il faut tenir bon sur le chemin de cet amour que nous porte Dieu. Des entraves, des désillusions, des fausses promesses peuvent ralentir notre marche. Pour autant, restons enracinés dans cet amour donné pour parvenir à la plénitude de notre humanité.
Tenir bon avec le Christ
Cette ligne de crête est parfois compliquée à tenir. Nous sommes sans cesse portés par des mers et des vents contraires. Ils nous mènent et nous éloignent à la fois des uns et des autres et par conséquent aussi de l’Amour de Dieu. Rappelons-nous bien que ce n’est pas Lui qui s’éloigne de nous, mais nous qui nous éloignons de son Amour. Cette courte prière, qu’aimait dire le pape François, peut nous aider sur cet itinéraire de réconciliation : « Jésus, que mon cœur ressemble au tien. »
Suivre le Christ et s’éloigner des divisions
Toutefois, Jésus, dans l’Évangile de ce dimanche, nous dit bien que ne rien préférer à son amour c’est s’exposer au risque de divisions. Ainsi, tâcher de vivre, de communier et de témoigner de l’amour du Christ peut nous faire sentir isolés ou seuls. Mais c’est un risque à prendre si nous voulons vivre dignement et véritablement notre baptême. C’est ce sacrement qui nous plonge dans l’amour de Dieu grâce au don de l’Esprit Saint.
Le feu de l’Esprit
Il est ce feu sur la terre dont le Christ a hâte qu’il soit allumé (Lc 12, 49). Il exprime ainsi son désir de voir de nombreuses femmes et de nombreux hommes de bonne volonté vivre et annoncer l’Amour et la Paix que Dieu veut pour nous.
Le Christ : prince de la Paix ou diviseur
Pourtant, dans l’évangile de ce dimanche, il est question de divisions, d’oppositions qu’il vient apporter. Jésus est-ce vraiment le Prince de la Paix, doux et humble de cœur ou venu apporter la zizanie et la discorde au cœur du monde ? Non ! Il est bien le Prince de la Paix, mais le Royaume qu’il annonce n’est pas fait de douceurs trompeuses. Il vient apporter le don de l’Esprit.
Suivre le Christ de plus près
Pour suivre le Christ de plus près, il faut aussi accepter de l’accompagner jusqu’à la croix, de supporter que ses plus proches amis le renient pour rester en vie et de le voir abandonné de tous au jour de sa mort sauf de Marie et de Jean.
Accepter de suivre le Christ
Choix difficile que de supporter que Dieu se livre dans le dépouillement et la souffrance de l’abandon. Ainsi, si nous acceptons cette réalité, nous comprenons qu’il a assumé tout le drame de notre humanité et toute la souffrance de ceux qui sont seuls, humiliés, malades, etc.
« Si tu veux, suis-moi »
Le passage du Deutéronome qui nous expose les deux voies (Dt 30, 15-20) nous permet de comprendre que le Seigneur nous propose sa vie et de le suivre de plus près. Aujourd’hui encore, le Seigneur nous dit « si tu veux, suis-moi », qui est au cœur des Évangiles. À nous de répondre à cette invitation dans le secret de notre cœur.
Servir sous l’étendard de la croix
N’oublions pas, toutefois, qu’accepter de suivre le Christ c’est participer, contre vents et marées, malgré fatigues et contradictions, au combat pour un monde plus juste, plus fraternel. Ce choix, nous avons à le lui redire chaque jour pour rejoindre ceux qui désirent servir sous l’étendard de la croix.
Entrer dans le combat du Christ et le service de nos contemporains
Mais ce combat n’est pas le nôtre, c’est celui du Christ. Il nous invite à le suivre tels que nous sommes pour le servir en ce monde et en ce temps. Aussi, demandons au Seigneur de découvrir sa bonté et de recevoir davantage sa grâce pour être au service de nos frères et sœurs en humanité pour la plus grande gloire de Dieu.