Choisir le Christ : l’appel à la vraie liberté


Méditations au coeur du monde / vendredi, septembre 5th, 2025
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Dernière modification 1 semaine by Chrétien en ce temps

Renoncer à tout et choisir le Christ. C’est à cette radicalité que nous appelle l’Évangile de ce 23e dimanche ordinaire. C’est un peu brutal ce que nous demande Jésus. Mais c’est en fait un appel à découvrir la vraie liberté qui nous est fait. Si nous choisissons Jésus, nous aurons tout. Nous aurons un trésor que nous porterons dans les vases d’argile de notre humanité.

Choisir le Christ dans nos vies

Alors que nous commençons une nouvelle année, rythmée sur le calendrier scolaire, nous pouvons choisir de mettre le Seigneur en premier dans nos vies. Il s’agit bien de marcher derrière l’étendard de la croix du Christ pour vivre notre vie. Mais une vie qui puise sa force, son dynamisme dans le nom de Jésus.

Apprendre le discernement

Sur le papier, cela peut sembler facile, idéal. Cela peut ressembler à cette inscription au club de sport au début de l’année. Lieu où nous n’avons pas la force de nous rendre les autres jours, pris par la fatigue du quotidien. Mais choisir le Christ, c’est prendre le temps de discerner, de goûter et de sentir intérieurement les appels à la vie que Dieu me fait. C’est chercher, à l’écoute de la Parole et des Signes des temps, de quelles manières il m’invite à le servir pour le plus grand bonheur de mes contemporains.

Choisir et servir

Servir ne signifie pas forcément être utile, être dans cet activisme que nous connaissons bien et qui finit par nous user. Servir, cela signifie être au milieu des femmes et des hommes de ce temps et essayer de témoigner de la tendresse de Dieu par et dans toute notre vie. Cela passe aussi par des tempêtes intérieures, des temps de désolation que nous rencontrons. Ces moments où nous sommes là tel un bateau sans voiles sur une mer d’huile. Et pourtant, même là, Dieu continue de travailler notre cœur pour l’émonder et le rendre davantage disponible pour aimer.

Se méfier de la mondanité

L’invitation que Jésus nous fait dans l’Évangile de ce dimanche est aussi une mise en garde contre la mondanité de la foi qui peut, parfois, nous habiter. Ce qui importe, ce n’est pas de suivre le Christ pour suivre le Christ, tel un badge sur l’uniforme d’un scout. Il s’agit bien de le suivre pour se mettre à sa suite en abandonnant – ou en essayant d’abandonner – tout ce qui me retient dans ce désir.

Indifférence et dépouillement

Choisir le Christ, c’est être indifférent à tout sauf à l’Amour de Dieu qui me console et me donne de vivre en plein monde de cet Amour. C’est le dépouillement de François d’Assise ou bien encore d’Ignace de Loyola qui quittent leur monde pour rejoindre l’appel de Dieu. Alors, pourquoi ne pas prendre le temps de regarder dans un cœur à cœur avec le Seigneur ce que nous pouvons quitter pour mieux le suivre ? Pour autant, ne prenons pas l’Évangile à la lettre et n’abandonnons pas nos responsabilités. Mais, au cœur de ces dernières, au cœur de nos vies, interrogeons-nous sur ce qui nous empêche de marcher à la suite du Christ.

Porter sa croix

Aussi, Jésus nous dit dans l’Évangile de prendre notre croix et de le suivre. Peut-être, justement, que nos croix nous empêchent de suivre Jésus. Peut-être qu’elles nous disent qu’elles sont trop lourdes à porter dans cette marche. Aussi, ce dépouillement, cette liberté intérieure que nous sommes invités à gagner ce dimanche, c’est avoir l’humilité d’amener au Christ ce qui m’entrave.

Prendre sa vie en main

Choisir le Christ, suivre le Christ, ce n’est pas oublier sa vie, mais c’est la prendre à pleines mains, tel le grabat du paralytique (Jn 5, 8-9), et marcher sur le chemin de notre vie. Elle n’est pas un long fleuve tranquille. C’est un chemin montagneux et pierreux sur lequel la marche est difficile et le sac lourd à porter. Mais si nous confions au Christ ce poids qui nous entrave et si nous marchons à sa suite, nous trouverons d’autres compagnons et compagnes de route.

Amis et frères dans le Seigneur

Ainsi, nous pourrons nous entre-porter au bien et devenir davantage des frères/sœurs du Christ, enfants d’un même père. Entendons également que le Christ ne nous demande pas de porter sa croix, ou celle des autres. C’est la nôtre qu’il s’agit de porter et ainsi accepter sa propre fragilité.

Libres

Choisir de suivre le Christ, c’est aussi choisir de nous libérer de nos esclavages. Dans la seconde lecture, regardons comment Paul considère Onésime. Lui qui était esclave devient « le cœur même de Paul » et « son frère aussi bien humainement que dans le Seigneur ». Cette courte lettre de Paul nous trace les contours de la fraternité d’âme, de ce que signifie être amis dans le Seigneur.

Frères d’âmes

La générosité de Paul à l’égard d’Onésime est un appel pour nous à faire de même avec nos compagnons et compagnes de route. C’est le signe que la foi en Dieu libère et fait disparaître toutes hiérarchies. Paul dira même : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus. » (Ga 3,28)

Libres pour servir

Mais cette liberté doit être véritablement orientée vers le service de Dieu et de nos frères et sœurs. Ainsi, nous sommes tous et toutes liés par cette fraternité, cette sororité qui exige de nous une attention renouvelée à ce monde.

Laisser la première place à Dieu

Aussi, entendons la dernière strophe du psaume 89 (90) de ce dimanche : « Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains. » C’est là encore une invitation à nous en remettre à Dieu. Nous œuvrons, nous agissons avec bonne volonté, zèle, professionnalisme, mais nous devons laisser à Dieu le dernier mot. C’est une manière de saisir que nous ne sommes pas propriétaires de notre ouvrage, mais qu’il appartient à Dieu.

Choisir et chercher le service de Dieu

Si nous le choisissons pour maître et pour ami, nous devons l’embarquer au début, au milieu et à la fin de ce que nous faisons. Cela nous donnera de chercher la manière la plus juste de cheminer avec Lui au cœur du temps, au cœur du monde. Nous trouverons de cette manière l’audace, le courage et la foi – malgré fatigue et contradictions – de contribuer à faire de notre monde une vivante offrande à la louange de la gloire de Dieu.
Prions donc ce dimanche en ce sens et demandons la grâce de supporter notre croix pour marcher derrière l’Éternel Seigneur de toutes choses.

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