Dernière modification 14 heures ago by Chrétien en ce temps
Ce deuxième dimanche de l’Avent que nous célébrons nous place devant l’urgence de la conversion. La figure centrale de l’Évangile de ce dimanche est Jean-Baptiste. Nous connaissons bien la radicalité du cousin de Jésus. Ainsi, nous pouvons comprendre l’importance de préparer nos cœurs à la venue du Fils de Dieu. Dieu vient à notre rencontre, et il faut nous tenir prêts et disponibles. C’est le présupposé que tout chrétien doit avoir à l’esprit alors qu’il se prépare à Noël. Comment ne pas être d’accord avec cela ? Mais comme il est difficile de se laisser envahir par l’Amour de Dieu alors que la vie continue avec son lot de contrariétés !
Quelle est le secret de la conversion ?
N’attendons pas demain pour entrer dans ce dynamisme. Les lendemains qui chantent n’existent pas, car c’est toujours l’aujourd’hui de Dieu.
Se convertir aujourd’hui
Même si l’Église nous offre ce temps de préparation pour bien accueillir Noël, ce n’est pas pour procrastiner. Nous avons tous des listes de choses à faire, telles celles des enfants au Père Noël. Mais proclamer par nos vies l’Évangile en ce monde est ce qui doit orienter chaque jour qui passe. Soyons des Jean-Baptiste qui osent crier dans le désert l’urgence de Dieu. Qui sait ? Peut-être que se lèveront des femmes et des hommes désireux de vivre l’Amour de Dieu.
Nous sommes un peuple de prophètes
En cela, nous sommes des prophètes, des femmes et des hommes qui, par le baptême, portent la Parole de Dieu de manière singulière. Même si nous ne portons pas de vêtement de poils de chameau, une ceinture de cuir autour des reins, et que nous ne nous nourrissons pas de sauterelles et de miel sauvage, laissons jaillir en nos cœurs la radicalité du désir de Dieu. C’est cela aussi se convertir : être attentifs aux signes des temps qui jaillissent en notre monde.
Dieu est à l’œuvre en ce monde et en ce temps
Exerçons vraiment les yeux et les oreilles de notre cœur pour voir la présence de Dieu en ce monde et en ce temps. Nous serons surpris alors de constater qu’Il est déjà là, que depuis une certaine Nuit de Noël, Dieu, en Son Fils, habite notre histoire. Ainsi, Il veut, petit à petit, nous transformer, nous modeler comme l’argile dans les mains du potier (Jr 18, 6).
La conversion c’est être ajusté au désir de Dieu
L’urgence de la conversion, c’est chercher la manière d’être ajusté au désir de Dieu pour ce monde. Il ne s’agit pas de devenir des clones de Jean-Baptiste ou d’autres saints ou saintes. Ce qui importe vraiment, c’est de porter au monde notre singularité, notre originalité, notre authenticité dans la recherche de l’Amour de Dieu pour ce monde. C’est ce que Paul appelle dans la seconde lecture « rendre gloire à Dieu ». C’est un appel, une invitation que chacune et chacun d’entre nous doit porter afin que l’Église se construise sur ce Peuple de Baptisés, heureux de cheminer ensemble dans et avec le Seigneur.
De l’entente cordiale à la sollicitude
Pour cela, nous avons à rechercher la concorde entre nous. Ce n’est pas une unanimité de façade que nous devons montrer, mais être capables de surmonter nos désaccords pour aller vers l’essentiel. L’important, ce n’est pas d’avoir raison ou tort, mais de chercher comment nous annonçons le Christ, même dans nos différences. Il y a de la place pour tous dans l’Église, mais pas pour les divisions stériles qui ne construisent pas le corps du Christ.
Rechercher ce qui fait sens
Cherchons vraiment ce qui importe en nous appuyant sur cette seconde lecture. C’est au nom du Christ, par Son nom et pour Sa Gloire que nous agissons. Il nous accueille par amour, par fidélité, pour que nous nous laissions entraîner à notre tour dans ce mouvement.
Être serviteur les uns des autres
Aussi, laissons-nous entraîner par Son appel à devenir les serviteurs les uns des autres, à la suite de Jésus Lui-même. C’est là aussi une voie pour entrer davantage dans la conversion. Il s’agit de reconnaître les autres avec dignité, considération et respect, et de chercher une manière concrète d’être ce visage du Christ que j’aimerais découvrir au quotidien. Il faut donc lutter contre les tentations de désir de mettre la main sur l’autre, de se croire supérieur aux autres.
Avoir les mêmes sentiments que le Christ
La première lecture nous entraîne dans ce mouvement de réconciliation et de paix. Nous savons bien que ce « rejeton qui jaillit de la racine de la souche de Jessé » n’est autre que Jésus. Pourtant, Il n’a jamais cessé d’être avec les femmes et les hommes de ce temps, cherchant à les amener à la paix en leur manifestant amour, temps et compréhension.
Et si nous échouons ?
Pourquoi Jean-Baptiste laisse-t-il planer comme une menace quant à notre sort si nous ne nous convertissons pas ? Cela nous semble bien loin de la miséricorde dont nous parle Paul dans la seconde lecture. Peut-être, en fait, que cette miséricorde, ce salut qu’Il vient apporter, n’est pas une récompense parce que nous sommes bien sages. Dieu ne semble pas être dans ce rapport avec nous. Notre prière ne sera pas exaucée parce que nous avons donné la dîme et fait des choses. Il n’est pas le Père Noël qui donne des cadeaux aux gentils et du charbon aux méchants. Dieu n’est pas en commerce avec nous.
Notre liberté et celle de Dieu
Toutefois, même si Dieu donne Son Salut à chacun, nous sommes libres de l’accueillir ou non. Ainsi, si les Écritures nous donnent à voir un Dieu qui trie, c’est plus par défaut que cela est effectué. Dieu nous laisse pleinement libres de L’accueillir ou non, et c’est cela qui a du prix.
Cherchons davantage l’Amour du Christ
Ainsi, nous ne devons pas rechercher la conversion pour la conversion, mais parce que nous avons l’intime conviction qu’elle nous rapprochera de l’Amour de Dieu dont le monde a tant besoin. Nous n’avons jamais fini de comprendre la beauté de l’Amour de Dieu et combien Il peut transformer notre cœur pour transformer le cœur des hommes.
En Avent, découvrir la patience
Ce temps de l’Avent que nous vivons nous invite à entrer, jour après jour, dans cette découverte. Nous pouvons demander à Dieu de nous donner la grâce de la patience pour ne pas nous désoler quant à notre lente conversion. Mais nous pouvons aussi entrer dans la louange et l’action de grâce devant le patient amour de Dieu.
L’intelligence du cœur
Alors, comme le dit la prière d’ouverture de ce dimanche, que le souci de nos tâches présentes n’entrave pas notre marche à la rencontre de Ton Fils, et qu’en nous soit éveillée l’intelligence du cœur qui nous prépare à accueillir le Fils et nous fait entrer dans Sa propre vie.
