Devenir davantage la famille de Dieu


Méditations au coeur du monde / vendredi, décembre 26th, 2025
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Dernière modification 3 heures ago by Chrétien en ce temps

Nous célébrons ce dimanche la Sainte Famille. Nous avons peut-être une vision idéaliste de la Sainte Famille. Jésus, Marie et l’Enfant Jésus blotti dans la crèche, avec le bœuf et l’âne. Cette image – un peu immuable – nous est apportée par les crèches de nos églises et de nos maisons.

Nous et la Sainte-Famille

Mais, en fait, la Sainte Famille fut très tôt bousculée, forcée à bouger pour fuir la violence et la soif de pouvoir. Nous pouvons – sans trop de mal – imaginer l’angoisse qui habitait Marie et Joseph. Devoir fuir avec un nouveau-né, quelle violence ! Aujourd’hui encore, des hommes, des femmes, des enfants sont contraints de fuir leur pays. La violence, l’aveuglement, la soif de pouvoir de dirigeants de ce monde sont toujours et encore là.

Où est la Paix dans le monde et dans nos familles ?

Pourtant, à Noël, nous avons proclamé Jésus comme le Prince de la Paix. Alors, pourquoi encore tant de haine, tant de déchirures dans le cœur des hommes et des femmes de ce temps ? Ne rejetons pas trop rapidement la faute sur les responsables de ce monde. Nous sommes – malheureusement – nous aussi habités de violences intérieures. Reconnaissons-les et portons-les devant Dieu lorsque nous prions, célébrons l’Eucharistie.

Confions-nous à la Sainte-Famille

Nous pouvons aussi nous appuyer sur Marie et Joseph en contemplant les scènes d’Évangile où ils ont dû fuir. Ils sauront porter devant le Père nos détresses et autres violences intérieures. Avec eux, nous pouvons aussi traverser les ténèbres, les nuits qui nous habitent et habitent le monde pour partir vers une terre promise. Elle peut être un lieu physique, comme l’Égypte, pour la Sainte Famille, mais aussi des personnes vers lesquelles nous pouvons nous tourner et trouver une main secourable. Nous pouvons aussi être pour les autres une terre d’exil pour retrouver souffle et espérance.

Dieu nous parle aussi

Comme Joseph, nous pouvons être attentifs aux songes qui émergent de notre sommeil. Nous le savons, Dieu nous parle au cœur du monde, au cœur de nos activités, mais aussi dans notre sommeil. C’est un lieu où nous sommes moins résistants, sans doute, et par conséquent, plus perméables à l’Esprit.

Apprendre à discerner

Bien sûr, comme toutes choses, il faut apprendre à discerner, à comprendre la voix de l’Esprit qui murmure à notre cœur. Mais, pour autant, être attentifs à la voix de l’Esprit peut nous conduire vers la Joie de Dieu. Cette joie est pour nous mais afin que nous nous mettions au service de l’ensemble. Comme Jésus qui est la Joie du Père pour ceux qui le rencontrent. Ainsi, nous pourrons construire un monde plus juste et plus fraternel.

Vers la joie du Père

Nous pouvons suivre les conseils que nous prodigue Paul dans la seconde lecture. C’est un véritable mode d’emploi pour vivre ensemble dans la joie du Père. Ce modèle de vie est sans doute un idéal vers lequel nous devons tendre. C’est peut-être aussi la manière dont Jésus a été élevé par Marie et Joseph, ces amis de Dieu. Mais, nous savons que les tribulations de la vie ne sont pas une occasion favorable pour rester ancrés dans le Seigneur. Pourtant, c’est Lui notre rocher, sur Lui nous pouvons nous appuyer sans risquer la désolation.

Se mettre en route à la suite de la Sainte-Famille

Regardons encore l’Évangile de cette fête de la Sainte-Famille. Marie, Joseph ont eu l’audace de croire dans les paroles que les anges leur ont adressées et de se mettre en route.

Un douloureux chemin pour Marie et Joseph

C’est un chemin de détours, d’exil, d’angoisse même qui a habité leur cœur. Des hommes en voulaient à leur enfant. Ils avaient peur que Jésus vienne prendre leur pouvoir temporel. Signe que cette recherche qui habite tant et tant de personnes aujourd’hui est un poison. Au contraire, Dieu, par la naissance de Jésus, a exprimé la vraie nature du pouvoir : l’humilité. Celle de la crèche et de la croix en cherchant à cheminer avec ses contemporains pour faire le bien.

Se faire proche de la Sainte-Famille

Pourquoi ne pas nous en inspirer, c’est-à-dire reprendre souffle à partir de cet exemple ? C’est-à-dire laisser le vent de l’Esprit habiter en nos cœurs pour nous conduire là où nous pourrons davantage servir le Royaume des Cieux. C’est la promesse que nous font Joseph et Marie en accueillant Jésus, promesse du Père. Même si la promesse des annonciations à Marie et à Joseph était une consolation, il a bien fallu faire grandir Jésus, avec toutes les difficultés que cela peut engendrer ; tout Fils de Dieu qu’il était. Les Évangiles, exceptés apocryphes, ne nous disent rien ou presque de sa croissance. Sans doute, Jésus a grandi comme un enfant ordinaire. Signe que l’Évangile n’est pas un manuel du parfait chrétien où il faudrait suivre à la lettre, pas à pas, la vie de Jésus et de ses disciples.

Se laisser conduire par Dieu

Ce qui importe, c’est de se laisser conduire par le Christ vers le Père et de l’accueillir dans notre cœur, dans notre vie, à l’image de Marie et de Joseph. Si nous prenons au sérieux cet appel, cette invitation que nous fait le Seigneur jour après jour, nous devons engager notre vie au cœur du monde, au cœur du temps.

Faire émerger en nous la vie de Dieu

Chacun et chacune, dans la diversité de sa vocation, de sa condition physique, peut être utile à l’émergence de la vie de Dieu en ce monde. Nul n’est inutile à la construction du Royaume de Dieu en ce monde et en ce temps. Pas besoin de grandes choses. Ce qui importe sans doute davantage, c’est d’avoir un cœur disponible pour aimer. Un cœur qui tâche de s’accorder davantage à Celui du Christ, Dieu fait homme, par Amour.

Découvrir davantage l’Amour de Dieu

Cet Amour de Dieu pour sa création est ce qui a fait dire oui à Marie et Joseph et ainsi former la Sainte-Famille. Pouvoir faire place au fol amour de Dieu au cœur de nos vies, de nos existences, de nos activités même est ce qu’il nous manque le plus. Même si nous en avons le désir, il bute souvent à notre humanité et à ses trop nombreuses aspérités. Nous pouvons, à raison, nous en désoler, ou bien entrer dans un chemin de conversion.

Dieu avec nous

Des chemins d’espérance sont possibles, Dieu est avec nous sur notre route quotidienne. C’est avec Lui, dans un compagnonnage quotidien, que nous pourrons avancer vers un cœur apaisé, sensible aux cris et aux espérances de nos frères et sœurs en humanité. Cela n’exclut pas l’aridité du chemin, mais le Christ est là, au milieu de nous.

Enfin, en ce dernier dimanche de l’année 2025, puisse le verset de l’Évangile de ce dimanche de la Sainte Famille devenir réalité : « Que, dans nos cœurs, règne la paix du Christ ; que la parole du Christ habite en nous dans toute sa richesse ! »