Les jours d’Avent


Propos d'un chrétien engagé / dimanche, décembre 8th, 2013
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Depuis le premier dimanche de l’Avent, les ornements liturgiques ont pris leur couleur violette et dans les églises la première bougie de l’Avent a été allumée. Pas de doute, le top départ pour cette marche vers Noël a débuté. Qu’allons-nous faire de ce temps qui nous est offert pour partir à la rencontre du Verbe ? Quel sens l’Avent peut-il prendre alors que nos journées passent à toute vitesse et parfois se ressemblent ?

La joie

creche_stthyIl y a quelques jours, l’évêque de Rome, François a publié un long document : La joie de l’Évangile. Ce titre et les pages qui suivent peuvent orienter notre vie chrétienne et nous aider à discerner dans notre quotidien les traces de Dieu qui se révèle dans les « signes des temps ». La joie ! Ce tout petit mot peut être force d’interpellation pour chacun de nous. Quel sens lui donnons-nous et, peut-être le plus difficile, sommes-nous joyeux comme nous y appelle, ordinairement notre foi. Bien souvent, avouons-le nous avons, comme le dit François « des têtes de Carême sans Pâques ». Difficile d’être joyeux en tout temps et en tout lieu. Même si notre vie est plutôt remplie par l’affection des nôtres, que notre santé ne nous pose pas trop de souci et  surtout que notre quotidien nous permet de subvenir à nos besoins tant financiers qu’en matière de relations sociales. Pourquoi, alors est-ce difficile d’avoir cette paix intérieure qui nous donnerait la capacité d’être davantage attentif à l’autre qu’à nous-même ? Sans doute parce que nous avons tendance à considérer la rencontre de l’autre comme une menace, malgré notre bonne volonté et notre désir. Une menace car elle nous renvoie à notre singularité et notre imperfection. Notre société se complaît à marginaliser ce qui n’est pas lisse. Elle pousse la normalité jusqu’à se méfier de toute anormalité, de toute marginalité parfois bien légère.

Préparer les chemins du Seigneur

Ce temps de l’Avent est un temps de joyeuse conversion pour redécouvrir la voie que nous montre cette voix, portée par Jean le Baptiste, de courir à la rencontre du Seigneur. L’Écriture nous présente le précurseur vêtu de peu. Il y a chez lui une radicalité pleine et entière. Son dépouillement préfigure la précarité de l’étable où le Verbe Sauveur est né. L’Avent peut nous conduire à renoncer à ce qui nous encombre, à toutes ces voies tortueuses et escamotées que nous empruntons parfois, pour nous conduire à l’essentiel : le don de l’Amour de Dieu pour chacun de nous.
Des crèches jaillissent d’un peu partout, prenons donc le temps de nous arrêter pour contempler Marie et Joseph. Essayons de sentir et de goûter ce que nous dit cette scène, quels sentiments nous habitent devant un tel événement. Nous pourrons ainsi entrer en communion et discerner à quels mouvements le Seigneur nous appelle en ces temps où toute l’Église est tendue, avec joie, vers la naissance du Fils de Dieu.

Avec l’Église

Cette fête de Noël à laquelle nous conduisent ces jours d’Avent est aussi une occasion supplémentaire de construire davantage l’Église. Le « Oui » de Marie qui a conduit à la naissance du Christ est le « oui » de l’Église à accepter ce qui peut dépasser notre compréhension, nos raisonnements. Nous sommes ainsi invités à faire de la place à l’inattendu, à ce qui est « folie aux yeux des hommes » et « sagesse aux yeux de Dieu ».

Vivre apaisé

Noël est la fête de l’accueil, l’accueil du Christ pauvre et humble dans notre humanité. Ce peut être un appel à accepter nos propres pauvretés et limites et à dépasser nos sempiternelles tentations de vouloir prendre le pouvoir. L’humilité du Christ qui naît dans une simple mangeoire, comme pour mieux se faire nourriture pour chacun d’entre nous, peut nous inviter à prendre, à  notre tour, la tenue de service pour faire croître le bien commun et l’intérêt collectif. Cela sera possible à la seule condition que nous acceptions de laisser le Christ demeurer dans nos cœurs, même dans les endroits les plus ténébreux de nos existences. Il conduira nos intériorités sur les chemins de la Paix car comme le dit François dans son exhortation apostolique au n° 229 :

Avec des cœurs brisés en mille morceaux, il sera difficile de construire une authentique paix sociale

Demandons la grâce en ces jours d’Avent de chercher davantage en toutes choses le chemin qui nous conduira à la Paix. Ainsi, nous pourrons véritablement accueillir chacun de nos contemporains comme une « Bonne Nouvelle » qui vient au nom du Seigneur. Ce sens de notre marche est exigeant et escarpé mais c’est la seule direction qui puisse nous aider à fédérer les initiatives de chacun d’entre nous à condition que ce soit l’intérêt du plus grand nombre qui soit recherché. Alors en ce temps d’Avent recherchons : «  La gloire de Dieu toujours plus grande, un service des hommes toujours plus authentique, la recherche de ce qui est le plus universel, le désir que tout homme soit toujours davantage lui-même ».