Chercher à vivre de la joie de Dieu


Méditations au coeur du monde / samedi, mai 31st, 2025
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Dernière modification 2 mois by Chrétien en ce temps

.Allez avec joie vers Jésus. Voici l’appel qui nous est fait en ce 7e dimanche de Pâques. Ce dimanche est un entre-deux liturgique. Jeudi, nous avons célébré l’Ascension et dimanche prochain, nous célébrerons la Pentecôte. Le Christ n’est plus avec ses apôtres et, en même temps, l’Esprit saint n’est pas encore descendu sur eux pour les conforter dans leur mission. Pour autant, les disciples sont retournés tout joyeux à Jérusalem alors que le Christ était enlevé à leurs yeux. C’est ce que nous avons entendu chez Luc, le jeudi de l’Ascension.

Chercher la joie de Dieu

Cette joie doit aussi nous habiter, nous les disciples du Seigneur en ce monde et en ce temps. C’est une joie qui nous appelle à vivre en plein monde d’une manière qui nous donne de faire fleurir la foi qui nous habite.Voilà, un véritable défi qui nous demande de toujours nous en remettre au Christ. C’est Lui qu’il nous revient d’annoncer dans et par toute notre vie. Et ce n’est pas facile, même si notre foi est vive.

Le martyr d’Étienne

Regardons Étienne qui, au bord de la mort, du martyre, continue de bénir le Seigneur, de le prier de pardonner le péché de ses bourreaux. Qu’elle est belle cette foi du martyr Étienne ! Elle nous donne l’occasion de réfléchir sur notre foi, sur notre capacité de témoigner avec joie et simplicité du Christ.

N’enfermons pas le Christ

Est-ce que nous ne risquons pas, trop souvent, d’enfermer le Christ dans nos schémas de pensée, dans des carcans stricts où la révélation devrait correspondre à une norme ? Même s’il faut un cadre pour vivre ensemble, ne risquons-nous pas de trop vouloir cadrer la manière de croire et de faire de la joie de croire une sorte de liste de choses à respecter ? Il est important de chercher ce qui fait vivre, ce qui fait croître, ce qui donne du sel à la vie. C’est là, dans ces lieux-là que le Seigneur révèle sa joie, son amour et sa grâce.

Contempler et cultiver le champ du monde

Ainsi, le monde est le champ que Dieu offre à la fois à contempler et à cultiver. Contempler ce monde, c’est reconnaître que d’autres que nous-mêmes sont témoins et bâtisseurs du Royaume de Dieu.

Contemplation du monde

Par conséquent, la contemplation nous ouvre à l’action de grâce devant tant de personnes qui veulent témoigner de la vie en abondance donnée par le Christ. Elles nous sont connues ou inconnues, mais toutes ont le désir de servir Dieu dans une proximité avec les femmes et les hommes de ce temps. Cette action de contemplation est une véritable prière d’action de grâce.

Semer et cultiver des graines d’espérance

Pour autant, il est important de prendre part, nous aussi, aux semailles dans le champ du monde, des graines d’espérance. Ainsi, nous pourrons cultiver ce champ et offrir à nos frères et sœurs en humanité cette joie qui nous donne d’être des collaborateurs de l’amour de Dieu.

La joie d’une Église en sortie

Jésus nous appelle donc à nous mettre à l’action, concrètement, pour parvenir à l’unité de son Peuple. C’est l’intuition de notre regretté pape François lorsqu’il parlait d’une « Église en sortie ».

Évangéliser

Il nous rappelait à ce propos, en 2019, que « ceux qui évangélisent, en effet, ne peuvent jamais oublier qu’ils sont toujours en chemin, à la recherche avec les autres. Ils ne peuvent donc laisser personne derrière eux, ils ne peuvent se permettre de tenir à distance ceux qui peinent, ils ne peuvent se refermer sur leur petit groupe de relations confortables ».

La joie de conduire vers Jésus

C’est là vraiment le cœur de notre vocation chrétienne : chercher à conduire des femmes et des hommes vers Jésus. Ne nous trompons pas de but dans la réalisation de cet appel. Il ne s’agit pas de « refaire chrétiens nos frères » mais de les conduire à sentir et goûter intérieurement l’indicible de la joie de Dieu. Elle est cette « fin du commencement » de la brise légère dont nous parle le livre des Rois (1 R 19, 12).

La proximité du cœur

Par conséquent, ne cherchons pas, dans notre souci de l’annonce, à faire de grands discours, de belles déclarations, mais tâchons de nous faire proches du cœur des personnes rencontrées. Ce cœur peut être blessé par le quotidien de la vie ou être en quête d’une consolation. Mais ce qui doit nous importer, c’est qu’il puisse être rejoint par le cœur aimant de Jésus.

La prière du cœur

Nous connaissons bien cette prière enseignée par le pape François : « Jésus, que mon cœur ressemble au tien. » Nous pouvons la prier pour nous, mais aussi pour et avec les autres. Ensemble, nous pourrons alors marcher davantage vers l’unité que nous propose Jésus en ce 7e dimanche de Pâques.

L’unité selon le cœur de Dieu

Cette unité du genre humain, de l’Église – peuple de Dieu – est difficile tant nous sommes divisés intérieurement. Pourtant, Jésus prie le Père de nous rendre unis à son image. Il lui demande de dépasser ce qui nous désunit pour chercher la concorde. Ce n’est pas une paix négociée, un donnant-donnant, à la façon du monde. Il s’agit véritablement d’avoir « un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32) comme aux premiers temps de l’Église.

La prière de Jésus

Si cette demande est au cœur de la prière de Jésus, c’est qu’il a sans nul doute compris combien est aisée la division. Souvenons-nous de la mère des fils de Zébédée qui voulait savoir lequel serait à la droite et à la gauche du Christ dans le Royaume (Mt 20, 21-22). Ce qui compte pour le Christ, c’est que nous soyons véritablement greffés à la vigne du Seigneur, au même amour que le Père a pour le Fils. Son incarnation, sa mort, sa résurrection n’ont que cette seule ambition. Il est de notre responsabilité, comme chrétiens, fils et filles de Dieu, de travailler à cette unité.

Prions pour l’unité et la paix

Prions donc davantage pour l’unité et pour la paix. C’est le message qui est au cœur de l’Évangile de ce 7e dimanche de Pâques. C’est aussi le coeur du ministère du pape Léon XIV. Cette unité dans la joie du nom du Père ne pourra se faire que si nous nous mettons pleinement à l’écoute de la Parole pour y trouver des pistes concrètes de réconciliation pour nos vies. Demandons au Seigneur cette grâce au long de cette semaine.

Qu’Il prépare nos cœurs à accueillir son Esprit saint, cet Esprit d’amour et d’unité qui est au centre de la relation entre le Père et le Fils. Ainsi, nous pourrons marcher ensemble vers la plénitude de l’Amour de Dieu pour construire un monde plus juste, plus humain, plus fraternel où chacun a sa pleine place.