Dernière modification 2 mois by Chrétien en ce temps
L’Évangile de ce 6e dimanche de Pâques nous place devant le fol amour de Dieu et notre liberté de le goûter. Le choix que nous offre Jésus est assez simple. Soit nous l’aimons et Dieu viendra chez nous. Soit nous ne l’aimons pas. Cela paraît assez simple, si ce n’est simpliste. Mais, nous qui connaissons l’Évangile, nous savons que ce fol amour de Dieu que nous sommes invités à goûter est lié à l’amour de nos contemporains (1 Jn 3, 11). C’est là que ce commandement de Jésus, cette invitation à aimer le Père devient difficile. Parce qu’aimer Dieu, cela paraît assez facile : nous ne vivons pas avec lui. Mais aimer nos contemporains, c’est plus délicat. C’est là notre plus grand défi.
Se laisser entraîner par l’Amour de Dieu
Entrer dans l’amour que Dieu nous porte pour avancer dans l’amour. Celui-là même que nous sommes invités à porter à nos contemporains nécessite de nous appuyer sur la Parole de Dieu. Elle vient nous révéler la manière dont Dieu se fait proche des hommes et des femmes et transforme leur cœur.
L’exemple du zèle de Paul
L’apôtre Paul est un bon exemple de cette transformation, de cette conversion. D’un zèle contre les disciples de Jésus, il est passé à un zèle pour l’annonce de l’Évangile. C’est l’amour de Dieu qui a transformé son cœur et lui a donné de comprendre l’importance de porter l’Évangile aux femmes et aux hommes de bonne volonté. Il est un exemple, pour nous, que Dieu fait véritablement toutes choses nouvelles.
Coopérer avec Dieu
Cette transformation n’est possible qu’à la condition que nous coopérions avec Lui, que nous entrions dans son chemin d’alliance. Et cela n’est pas toujours facile, tant les occasions de chute, de détours, de contournement de l’exigence d’amour de l’autre sont nombreuses. Mais souvenons-nous que c’est Dieu qui nous a aimés le premier. Aussi, sa grâce nous devance et nous donne de marcher ensemble à la recherche d’un chemin qui conduit à la justice, à la paix et à l’amour. Il est donc important de nous remettre davantage dans ce dynamisme de l’amour de Dieu.
L’Esprit Saint : souffle de l’amour de Dieu
C’est l’Esprit Saint, que nous célébrerons à la Pentecôte, qui nous aide à nous souvenir de l’impératif de l’amour. C’est ainsi que nous pourrons croître dans la foi. Il nous faut être attentifs aux signes des temps, à ces lieux, à ces mots, à ces rencontres qui nous donnent de grandir dans l’amour du Christ et dans l’amour mutuel.
S’en remettre à la divine providence
Parfois, nous sommes confrontés à des impossibilités, à des routes qui nous semblent sans issue. Alors, il faut nous en remettre à la divine Providence et continuer de discerner, de chercher ensemble, ce que l’Esprit nous dit.
Aller vers nos frères et sœurs
L’Esprit nous invite à être présents pour nos frères et sœurs, témoins et bâtisseurs d’un monde fraternel où chacun a sa juste place. Cette fraternité, cette sororité que nous sommes invités à vivre, au nom de notre foi, doit nous pousser à la rencontre. Là, aux carrefours du monde, nous pouvons être témoins de la joie, de la proximité, de la sollicitude de Dieu.
C’est une manière très concrète de témoigner de notre foi. Comme Jésus, nous devons nous situer au milieu de ce monde, pour lui faire saisir qu’il est aimé par Lui.
L’amour de Dieu est plus fort que les détresses du monde
Parfois, nous pouvons en douter devant tant de guerres, de maladies, d’injustices, de violence. Elles sont la justification de l’absence de Dieu pour l’athée, et c’est bien compréhensible. Comment croire en la bonté de Dieu, en l’amour de Dieu pour ce monde, devant tant de laideur ? Pourtant, le croyant sait que Dieu est au cœur de ce monde, de ses détresses. La mort du Christ sur la croix témoigne d’ailleurs de l’engagement plein et entier de Dieu dans les détresses des hommes. Il atteste que Dieu vient, par sa mort et sa résurrection, transformer le monde. Et cette transformation passe par nous.
Devenir des porteurs d’espérance
Soyons, pour ce monde, des porteurs d’espérance pour devenir cette force de changement, au nom de Dieu. Cette action transformatrice dépend de nous, de notre action, mais elle est insufflée par Dieu, par l’Esprit Saint. Pour autant, soyons prudents à ne pas tomber dans un activisme apostolique. Ne cherchons pas à bâtir des plans de bataille, des projets pastoraux qui tiennent sur le papier mais ne rejoignent pas le cœur et la vie des femmes et des hommes de ce temps.
Transmettre l’espérance à nos contemporains
Ce qui est important, c’est de les rejoindre là où ils sont, comme ils vivent. Ainsi, il faut se laisser travailler par l’Esprit qui nous donnera de saisir comment la Parole de Dieu nous rejoint au cœur de notre vie. C’est vraiment à partir de la Parole méditée au fil de notre vie, dans le dynamisme de l’Esprit, que nous pourrons vivre et transmettre notre foi au cœur du monde.
Un appel personnel et collectif
C’est un appel personnel et collectif qui nous est fait par le Seigneur. Chacun d’entre nous, comme baptisé, fils et fille de Dieu, nous avons à transformer le monde, par et dans toute notre vie. Mais c’est aussi comme Église, peuple de baptisés, en marche à la suite du Christ, que nous pouvons annoncer la joie de croire.
Ensemble, en marche avec Dieu
Nous ne sommes pas chrétiens tout seuls. Nous avons besoin de l’Église, non pour asseoir une doctrine, mais pour vivre ensemble du dynamisme de l’Esprit. Partageons ensemble nos expériences de foi et de vie pour saisir de manière nouvelle comment Dieu nous appelle à rejoindre les femmes et les hommes de ce temps.
Devenir disciples-missionnaires
C’est important d’être ensemble, d’écouter ce que l’Esprit nous dit comme peuple pour servir nos contemporains. En cela, nous deviendrons ces disciples-missionnaires si chers au cœur du défunt pape François. Pour cela, il semble nécessaire de se laisser rejoindre par le Christ qui nous montre la voie du Père, celle d’un amour toujours plus grand. Il est d’une telle intensité que les forces de la mort ne peuvent pas le retenir. L’amour que Dieu nous porte veut nous entraîner vers davantage de vie, une vie qui nous donne de résister à toutes formes de désespérance.
Cultiver notre cœur
Cette vie nous invite à nous enraciner dans une écoute renouvelée de la Parole de Dieu qui se dit au cœur du monde. Aussi, faisons nôtre cette invitation du pape Léon XIV en « demandant à Dieu la grâce de labourer notre cœur pour en faire une terre féconde : qu’il soit apte à accueillir et à faire grandir la semence de sa Parole. »