Discerner à la suite de Joseph


Méditations au coeur du monde / vendredi, décembre 19th, 2025
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Dernière modification 2 heures ago by Chrétien en ce temps

Noël approche. Noël est proche. Ce dernier dimanche de l’Avent, le quatrième, nous invite à méditer l’Annonciation — non pas celle de Marie, mais celle de Joseph. Elle est uniquement présente dans les Évangiles de l’enfance de Jésus. Pourtant, sans le « oui » de Joseph, il n’aurait pas été possible que Jésus naisse. La sagesse, la justesse et la discrétion de Joseph peuvent nous inspirer.

L’écoute de Joseph

Il sait Marie, alors sa fiancée, enceinte. Il est face à un dilemme, une solution difficile pour à la fois ne pas perdre la face, mais aussi ne pas nuire à Marie. Une solution émerge : la répudiation en secret — même si cela reste énigmatique aux yeux de la loi judaïque. Mais Dieu se mêle de ce discernement qui semble honnête. Il invite Joseph à se mettre à l’écoute de Sa voix et à accueillir Marie chez lui.

Pour un bon discernement

Ce songe de Joseph peut nous aider à comprendre que Dieu n’est pas un étranger dans le cours de notre histoire. C’est, pour nous qui avons la foi, un partenaire de nos décisions importantes. Il est avec nous pour que nous soyons avec Lui. Ainsi, lorsque nous tâchons de discerner, de choisir, de prendre une décision qui compte et engage, ne l’oublions pas. Son Esprit est à l’œuvre en cet âge ; Il vient nous aider à prendre la bonne distance, à sentir là où nous pourrons faire le beau, le bon et le bien.

Le songe de Joseph

Ainsi en est-il de Joseph, qui, saisi par le message de l’Ange, a permis à Marie de faire naître Jésus. C’est donc une invitation à être attentifs aux signes du temps, à ce qui est en train de germer dans nos vies, dans notre monde, et qui importe. Nous ne savons rien des états d’âme de Joseph, des dialogues qu’il a pu avoir avec Dieu et Marie. En revanche, nous connaissons son « oui ». Il a consenti à faire la volonté de Dieu pour que la vie émerge.

Nos « oui » à la suite de ceux de Joseph et Marie

Certes, tous nos « oui », avec Dieu, n’ont pas le même retentissement que celui de Joseph et Marie. Pourtant, si nous les prenons avec sérieux, s’ils nous engagent vers un chemin de vérité et de liberté, cela peut changer pas mal de choses. Mais le changement n’est pas forcément quelque chose de merveilleux. C’est d’abord une illumination intérieure. Nous saisissons que quelque chose de neuf émerge en nous, que nous n’avions pas encore saisi, envisagé. C’est, en fait, un chemin de conversion — cette route sur laquelle nous cheminons depuis le jour de notre baptême.

Faire émerger la gloire de Dieu au cœur de ce que nous sommes

Notre fragilité, nos faiblesses ne sont pas des obstacles à l’émergence de la Gloire de Dieu en ce monde. Au contraire, elles peuvent en être le réceptacle — à condition que la haine, la vengeance et tout ce qui nuit à la dignité, la nôtre et celles des femmes et des hommes de ce temps, n’y fassent pas obstacle.

Soyons des femmes et des hommes attentifs à ce que l’Esprit fait naître en nos vies. Car c’est bien de l’Esprit que Jésus naît, nous dit l’Évangile. Cet Esprit, qui a fait cheminer Marie et Joseph, est celui qui peut nous guider vers la plénitude de la joie. Non pas le bonheur futile que nous promettent les publicitaires quant à la dernière trouvaille technologique. La vraie joie, celle qui ne s’affaiblit pas, ni ne se ternit quand le gros temps arrive. C’est la certitude de la présence de Dieu au cœur du monde, au cœur du temps, au cœur de nos détresses même.

Découvrir la consolation de l’Esprit

La consolation que l’Esprit vient nous apporter n’est pas de l’ordre d’un placebo, mais d’une force de conviction. Elle est celle qui entraîne, qui se laisse questionner, dérouter — tel Joseph. Il faut avoir confiance dans la présence de la joie de Dieu pour accueillir sa fiancée enceinte d’un autre.

Cheminer avec Joseph

Le chemin intérieur de Joseph, aidé du message de l’Ange, peut aussi nous guider dans notre chemin de vie. Avec Dieu, il n’y a pas d’impasse ; tout est toujours possible, car Il nous ouvre à l’espérance. C’est aussi cela le message de l’Avent : saisir que Dieu ne nous laisse pas désespérer. Il y a toujours une ouverture, une rencontre, une parole qui vient nous rendre l’espérance qui nous fait souvent défaut. Ainsi, nous pouvons chercher la manière la plus juste de correspondre à l’Alliance que Dieu scelle avec nous. Vivre de cette alliance, c’est se mettre également dans les pas de l’Apôtre Paul, comme nous l’indique la seconde lecture. Comme lui, nous sommes « serviteur du Christ Jésus, appelé à être Apôtre » (Rm 1, 1). Notre appel est bien d’être témoin de l’Évangile de Dieu pour nos frères et sœurs en humanité.

Un chemin de conversion

La réalisation de cet appel passe inévitablement par cette conversion, cette soif d’être davantage dans la proximité de Dieu. Ce n’est pas une dynamique où nous entrons par volonté, mais par l’écoute du désir d’aimer davantage le monde, nos contemporains, et in fine Dieu. Si nous ne nous laissons pas entraîner par l’Amour que Dieu nous porte et porte au monde, nous ne pourrons pas comprendre le mystère de l’Incarnation fêté à Noël.

Dieu nous aime

Dieu s’incarne par Amour, pour crier jusqu’au confins de la Terre un vivant : « Je t’aime. » Ce cri jaillira à Noël lorsque Jésus naîtra de Marie. Ainsi, la Parole de Dieu sortira de la bouche d’un nouveau-né. Une fois encore, c’est dans la fragilité, l’innocence, voire l’insignifiance, que Dieu vient à notre rencontre. C’est ainsi que nous devrions essayer de vivre cet appel à devenir chaque jour davantage « apôtres du Christ ».

La joie de croire

Notre joie réside dans ce compagnonnage que le Christ nous propose. Ne l’oublions pas, et cherchons ce qui, dans notre monde, parfois bien sombre, peut être signe de cette joie de Dieu. Elle ne se révèle pas dans le bruit, mais dans ce commencement d’une fin de silence dont nous parle Élie dans le Livre des Rois.

Discerner la voix de Dieu

Exerçons l’oreille et les yeux de notre cœur pour discerner la voix de Dieu, qui nous invite à construire la grâce et la paix de Dieu en ce monde et en ce temps. C’est-à-dire que Dieu compte sur nous, comme Il a su pouvoir compter sur Marie et Joseph. C’est avec nous, avec ce que nous sommes, que nous pourrons contribuer à faire croître le Royaume et Sa Justice ici et maintenant.

Témoins de l’Amour de Dieu

Alors, en ces jours qui nous séparent de la grande joie de Noël, cherchons à être des témoins crédibles de l’Amour de Dieu pour ce monde. Que la grâce nous soit donnée d’être trouvés fermes dans notre foi, joyeux dans notre espérance, et efficaces dans notre charité.