L’Évangile boussole d’une relecture confiante de nos vies


Méditations au coeur du monde / vendredi, octobre 24th, 2025
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Dernière modification 3 heures by Chrétien en ce temps

Nous sommes toujours mauvais juges de nous-mêmes. Cette phrase pourrait résumer l’Évangile de ce 30e dimanche ordinaire. Entre le publicain qui se désole de a vie et le pharisien qui s’en gausse de sa perfection, il semble possible de trouver un juste milieu. Et ce chemin demande que nous le cherchions avec vérité et sérénité.

Relire nos vies sous le regard d’amour de Dieu

En fait, peut-être nous faut-il d’ailleurs cesser de nous regarder le nombril et de nous mirer le matin dans le miroir. L’introspection n’est pas mauvaise en soi mais à la condition qu’elle soit une relecture vivante de nos vies sous le regard miséricordieux du Seigneur. C’est Lui et lui seul qui nous justifie. Si nous sommes un tout petit peu honnêtes envers nous-mêmes, nous savons que nous ne faisons pas tout bien, ni tout mal.

Trouver des semences de bonté dans nos vies

L’Espérance chrétienne dans laquelle notre foi en le Dieu et Père de Jésus-Christ nous engage à croire qu’il y a en chacun une semence de bonté. Et que c’est cette bonté qui sauve le monde. En fait, elle nous donne de participer à la miséricorde du Père et nous invite à nous engager pleinement en ce monde et en ce temps.

Apprendre à discerner

Ainsi, il nous faut discerner ce qui, en nos vies, est semence de bonté et semence de discorde. L’une et l’autre sont mélangées en nos cœurs et nous devons être suffisamment vigilants pour que la discorde ne prenne pas le pas sur la concorde. Ainsi, cette relecture de vie nous expose à l’humble reconnaissance que notre amour pour nos contemporains et ce monde n’est pas toujours à la hauteur de l’espérance que Dieu manifeste à notre humanité.

Dans la confiance et l’espérance

Pourtant, il ne faut pas nous laisser entraîner à la désolation devant cette évidence. L’ennemi de la nature humaine aime nous entraîner aux tréfonds de ce que nous sommes comme à son pinacle. Il est important de pouvoir trouver une justesse de jugement pour nous entraîner à l’amélioration continue. Autrement dit, la perception la plus juste possible de ce que nous sommes est une invitation à la conversion. Et, pour cela, il est important de s’en remettre à Dieu, dans une humble prière mais aussi à une sœur, un frère, expérimentés dans la foi.

Avancer sous le regard de Dieu

Dans cette invitation à la relecture de nos vies, des mouvements de notre cœur, de ce qui nous peine ou nous réjouit nous pourrons mieux comprendre comment avancer sous le regard de Dieu. Cela pourra nous éviter les deux écueils qui nous sont présentés dans cet Évangile.

Toutefois, et nous le comprenons bien en contemplant le publicain, ce qui importe ce n’est pas nos glorifications ou nos lamentations mais la contemplation de l’Amour de Dieu, de l’action de Dieu dans nos cœurs. Le publicain demande l’aide de Dieu pour avancer, il s’en remet à sa grâce conscient du chemin de croissance humaine et spirituelle vers lequel l’Évangile l’oriente.

Marcher vers la liberté que Dieu nous propose

Le péché n’intéresse pas Dieu. En revanche, ce qu’il entraîne est bien plus problématique. Ainsi, l’orgueil qui monte du cœur de notre pharisien doit l’empêcher de mettre en pratique les commandements de Dieu. Les respecter c’est bien, les mettre en pratique c’est mieux. Car dans cette mise en pratique nous comprenons comment le Seigneur vient parler en nos cœurs.

Agir en vue d’être libre pour aimer

Ainsi, si nous jeûnons parce que l’Église nous le demande mais que cela nous rend épouvantables à l’égard des autres ou que nous en profitons pour faire des courses ou une activité ludique, nous perdons le sens. Ainsi, nous pouvons nous rappeler que la règle, les commandements de Dieu sont une invitation à aller plus loin, à marcher dans la liberté. Elles ne sont pas un carcan qui enferme pour nous empêcher d’être pleinement libres pour aimer.

Marcher vers l’humilité

Ainsi, nourrissons notre prière de ce qui nous entrave, nous empêche de marcher pleinement vers la liberté du cœur et vient entacher notre joie. Ce n’est pas tant l’humiliation que nous devons rechercher mais plutôt l’humilité. Elle n’est pas non plus la négation de ce que nous sommes, mais la recherche d’une vision juste de notre chemin de sainteté.

L’Évangile : boussole de nos vies

Ce chemin nous l’avons au jour de notre baptême. Là nous avons choisi Jésus pour maître et pour ami. C’est-à-dire que nous avons accepté, consenti à faire de l’Évangile notre boussole, du Christ un phare au cœur de notre route parfois ténébreuse. Par cette décision ratifiée sans doute plus tard, par d’autres sacrements, nous actons que nous ne sommes pas notre propre origine, ni notre horizon.

Louons la Gloire de Dieu

Alors, nous faisons en sorte d’être en chemin sur la route des hommes qui nous conduit à découvrir Dieu qui se dit au cœur du temps. Ainsi, notre prière, notre manière de vivre l’Évangile en plein monde doit pouvoir être une louange à la Gloire du Père. Pouvoir vivre et être habité de cette attitude doit nous entraîner à trouver en ce monde des raisons d’espérer en la puissance vivifiante de l’Esprit Saint.

La pauvreté : une manière de vivre la mission du Christ

Aussi, découvrir jour après jour que Dieu est à l’œuvre en cet âge c’est apprendre la pauvreté, la fragilité de nos actions. Non pas que ce que nous faisons de bien, de beau, d’agréable soit inutile. Bien sûr que non ! Mais notre action doit se placer dans le prolongement de la mission du Christ.

Obéissance et disponibilité

En fait, il s’agit de nous souvenir que notre richesse n’est pas tant l’épaisseur de notre portefeuille mais dans la pauvreté et l’obéissance du Christ à la volonté du Père. Cette obéissance n’est pas de la servilité mais de la disponibilité à servir en ce monde et en ce temps la Gloire de Dieu. Celle-ci n’est nulle autre chose que son fol amour pour toute la création et pour chacun et chacune d’entre nous.

Avoir un cœur de pauvre

Ainsi nous comprenons combien il nous faut avoir un cœur de pauvre, un cœur comme Celui du Christ pour en toutes choses aimer et servir. Alors, demandons au Seigneur la grâce de nous reconnaître pauvres en amour et combien nous avons besoin de savoir et de pouvoir accueillir au jour le jour son Amour et sa grâce. Cette prière faisons-la, bien sûr, pour nous mais aussi les uns pour les autres.

La seule Gloire est le service

Que la grâce nous soit donnée de découvrir chaque jour davantage, au cœur de nos vies, que ce qui importe est de rechercher la seule Gloire qui compte : celle de servir en tous temps et en toute chose ce monde et les femmes et les hommes de ce temps.