Joie aux Cieux et sur la Terre


Méditations au coeur du monde / vendredi, juillet 4th, 2025
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Dernière modification 5 heures by Chrétien en ce temps

« Ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » Ces derniers mots de l’Évangile de ce 14e dimanche du temps ordinaire nous placent devant la certitude que le Salut que nous offre le Seigneur ne dépend pas de ce que nous faisons.

La source véritable de notre joie vient des Cieux

Des disciples rentrent de mission, heureux d’avoir fait du bien au nom du Seigneur. Les cieux se sont donc ouverts et la grâce abondante de Dieu a été répandue. C’est donc avec raison que les disciples expriment leur louange. Mais, même si cette mission a été couronnée de succès, c’est la grâce, l’amour miséricordieux du Père qui les ont devancés. Ils n’ont été que des révélateurs de ce don de Dieu fait aux hommes et aux femmes rencontrés.

Des intendants de la grâce divine

Il ne s’agit pas là de minimiser l’action de ces disciples mais de saisir qu’eux, comme nous, sommes de bons intendants (1 P 4, 10) de cette grâce. Entendre de la bouche de Jésus que ce don vient d’abord des Cieux constitue un encouragement. Ainsi, nous comprenons que Dieu agit au travers de nous et que ce n’est pas l’inverse. Nous ne sommes pas responsables de l’accueil qui nous est fait – sauf réserve que nous soyons disponibles à cet accueil.

Devenir des amis de la Paix.

C’est ce que cet Évangile nous dit également : il faut trouver des « amis de la Paix ». C’est-à-dire des terres fertiles, des personnes ouvertes, disponibles et conviviales pour accueillir la Parole de l’Évangile. Accueillir, c’est-à-dire l’accepter – au minimum l’entendre. Il ne nous est pas demandé de convaincre les personnes de force mais de leur proposer un compagnonnage avec Jésus. Encore une fois, avec douceur et respect.

Témoigner de notre Père des Cieux

Il ne s’agit pas d’arranger les gens sur les places et les parvis en criant « Jésus sauve » ! Même si l’énoncé de ce message est vrai, ce n’est pas ainsi que l’Évangile se répand. Il se répand par la qualité de notre témoignage, de notre manière d’être en lien les uns avec les autres. Certes, parfois nous sommes de contre-témoignages en raison de la fatigue du chemin ou des préoccupations. Souvenons-nous là aussi que la grâce et la miséricorde nous devancent.

Aller aux carrefours du monde

Pour autant, il est nécessaire d’aller sur les routes des femmes et des hommes de ce temps, aux carrefours du monde, pour témoigner de la joie de connaître le Seigneur Jésus. Le pape François disait en 2024 lors de l’Angélus qu’« Annoncer l’Évangile n’est donc pas du temps perdu : c’est être plus heureux en aidant les autres à être heureux ; c’est se libérer de soi-même en aidant les autres à être libres ; c’est devenir meilleurs en aidant les autres à être meilleurs ! »

Prenons le temps de goûter ces quelques mots pour entrer dans cette proposition « gagnante-gagnante » d’annonce de l’Évangile. Nous pourrons ainsi goûter à la Paix qui nous vient des Cieux et contribuer à bâtir un monde plus juste et plus fraternel.

Le baptême : porte de la mission

Ainsi, il nous revient d’être acteurs de l’annonce de l’Évangile en nous rappelant que nous y sommes invités par Dieu. C’est Lui l’auteur de notre mission. Une mission que nous avons reçue lors de notre baptême. Depuis, nous sommes des « porteurs des grâces du Royaume » selon la belle expression du jésuite Didier Rimaud.

Une alliance avec les Cieux

Être baptisé devient une mission à part entière. C’est donc bien plus qu’un rite. Il s’agit d’une alliance, d’un partenariat, d’une coopération entre Dieu et nous. Dieu s’engage à nos côtés, des Cieux il fait descendre sa grâce pour que nous allions et portions du fruit en abondance (Jn 15, 8).

Le baptême : une occasion de louange

Ainsi, prenons au sérieux notre baptême : il est non seulement la porte de tous les sacrements mais le tremplin pour la mission. À notre baptême, Dieu vient nous dire qu’Il nous fait confiance pour transmettre sa vie aux femmes et aux hommes de ce temps. C’est donc une action de grâce que nous devons faire monter de nos lèvres lorsque nous faisons mémoire de notre baptême.

L’amour inconditionnel de Dieu

Dieu vient nous susurrer à l’oreille qu’il nous aime follement, passionnément et qu’il nous fait confiance. Oui, au jour de notre baptême, l’Esprit nous appelle à « accomplir les œuvres du Père ». Mais, souvenons-nous que nous ne tirons pas notre salut des sacrements, ni de nos bonnes œuvres. Le salut que Dieu nous offre ne s’achète pas, il n’est pas dispensé à quelques-uns mais à tous. La grâce qui nous vient des Cieux ne s’achète pas avec une carte bleue.

L’Amour gratuit de Dieu

Il est important de garder cette réalité en mémoire car elle nous libère de tous calculs ou manœuvres pour nous obtenir des bonnes grâces. Aussi, si nous agissons ainsi envers Dieu, pourquoi ne pas agir de la sorte avec nos contemporains ? Nous cherchons parfois – souvent peut-être – à attirer sur nous les bonnes grâces en reniant ce que nous sommes. Nous préférons le mensonge, l’hypocrisie voire la manipulation à la vérité.

Le goût de la vérité

Pourtant, c’est elle qui nous conduit au bonheur, à pouvoir résonner de la musique de Dieu qui nous vient des Cieux. Prenons le temps de relire nos comportements à la lumière de la miséricorde de Dieu. Demandons-lui dans ce temps précieux de cœur à cœur de goûter à la Paix qui nous vient des Cieux.

Découvrir la Paix qui nous vient des Cieux

C’est cette Paix que les disciples – et donc nous-mêmes – sont invités à répandre sur leurs hôtes. La Paix est un bien précieux qui nous vient du Seigneur Ressuscité. Elle est donc promesse d’avenir, souffle de la vie de Dieu pour ce monde où nous sommes appelés à faire toutes choses nouvelles. La Paix que Dieu nous offre est la réalisation de l’espérance semée en nos cœurs lors de la Résurrection. C’est un bien précieux qui nous est confié et que nous sommes appelés à cultiver.

Porter la Paix

Toutefois, souvenons-nous comme l’a dit Paul VI que « la Paix ne se réduit pas à une absence de guerres, fruit de l’équilibre toujours précaire des forces. Elle se construit jour après jour dans la poursuite d’un ordre voulu de Dieu, qui comporte une justice plus parfaite entre les hommes ».
Aussi, il nous revient pleinement d’être des porteurs de la Paix de Dieu, de nous laisser modeler jour après jour par l’Esprit de Dieu reçu au baptême. C’est alors que nous pourrons vraiment apporter l’Évangile aux femmes et aux hommes de ce temps. Demandons donc cette grâce pour goûter pleinement le bonheur d’être en communion avec notre Père qui est aux Cieux.