Laisser le Christ devenir le Roi de mon cœur


Méditations au coeur du monde / vendredi, novembre 21st, 2025
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Dernière modification 1 jour ago by Chrétien en ce temps

Nous fêtons ce dimanche le Christ-Roi : fin de notre année liturgique. Dimanche prochain s’ouvrira le temps de l’Avent qui nous conduit vers Noël. Pour bien comprendre le sens de cette fête, souvenons-nous des mots de Jésus à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde. » Ainsi, le Christ a pour seule couronne celle d’épines et pour seul sceptre : la croix. C’est différent des rois de la Terre au jour du couronnement. Pourtant, il est tout aussi roi – ou plutôt autrement roi.

Comment le Christ est Roi ?

La Royauté du Christ ne fait pas de nous des sujets mais des amis. « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis ». Jésus s’est agenouillé, le soir de la Cène, pour montrer que le vrai roi est celui qui est le serviteur. Le Christ est venu au cœur du monde pour servir la volonté de son Père : établir un royaume de justice et de paix entre nous. Il désire par-dessus tout conquérir nos cœurs malades et compliqués (Jr 17, 9). Nous le savons bien. Même ses propres disciples connaissaient des difficultés dans leur foi.

À la suite du Christ

Ainsi, suivre Jésus n’est pas chose facile. Nous avons notre désir, notre bonne volonté mais souvent elles ne suffisent pas pour nous convertir pleinement. Mais, c’est peut-être une bonne chose. Car la conversion, même si elle est de l’ordre du désir, n’est pas automatique. C’est d’abord s’exposer à la grâce. Se laisser intimement, infiniment rejoindre par l’Amour de Dieu. Reconnaître que Dieu me donne sa vie, par amour pour qu’à mon tour je puisse le distribuer au monde. Ce n’est pas facile. Il s’agit de se laisser entrer dans le schéma de Dieu qui nous invite à perdre pour gagner une vie en abondance. C’est marcher à la suite du Christ comme nous l’enseigne l’Écriture. Mais, c’est l’esprit de l’Écriture qui est important et non la lettre.

Se laisser aimer par Dieu

Ainsi, entrer dans la logique de Dieu c’est se laisser rejoindre par Sa Parole au cœur de notre vie, au cœur de notre monde. Il n’est jamais trop tard pour se convertir, pour reconnaître que le Seigneur parle à mon cœur et me propose de l’ouvrir aux dimensions du sien.

L’exemple du bon larron

Regardons le bon larron dont la figure nous est présentée dans l’Évangile de ce dimanche du Christ-Roi. Il reconnaît en Jésus celui qui est le juste par excellence sans le défier comme l’autre crucifié. Cet humble comportement peut nous aider dans notre vie spirituelle. Reconnaître pleinement la place de Dieu et ne pas vouloir le défier. Cela est l’œuvre de l’ennemi de la nature humaine, comme nous le lisons au début du Carême avec les tentations de Jésus.

Collaborateurs du Roi de l’Univers

Il est important de nous reconnaître comme les collaborateurs de Dieu, ses amis. Nous sommes avec Lui, à ses côtés, choisis par Lui. Ne cherchons pas autre chose. C’est déjà une mission difficile si nous la prenons au sérieux. Choisir de vivre ainsi c’est renoncer à la facilité du monde présent. Ainsi, nous pouvons entrer dans un choix de vie qui demande de s’ajuster en permanence à l’Amour de Dieu. Ainsi, nous pourrons tel le bon larron entrer dans le Paradis c’est-à-dire la plénitude du fol Amour de Dieu. Comment avec de telles promesses ne pas désirer entrer dans ce chemin de conversion que le Seigneur nous propose.

La prière du pape François

Nous pouvons manifester cette attente par cette courte prière que le pape François aimait nous rappeler : « Jésus, que mon cœur ressemble au tien. » Peut-être que dans nos vies bousculées, chargées, débordantes d’activités, nous laissons une maigre part à la prière. Mais ces 7 mots du pape François ne prennent pas beaucoup de temps. Aussi, nous pouvons laisser monter vers Dieu cette attente. Ce n’est pas le temps qui compte mais l’intention qui nous habite, la manière dont nous désirons rejoindre et nous laisser rejoindre par le Seigneur. Cette prière de François nous tend aussi vers l’action de grâce. Nous reconnaissons combien le cœur du Christ, le cœur de Jésus peut nous apporter la Paix et la consolation. Nous ne nous apitoyons pas sur nous-mêmes mais nous nous tournons vers Celui qui est la force dans l’Amour, la puissance dans la consolation.

Entrer dans l’action de grâce

Paul dans la seconde lecture nous invite d’ailleurs à entrer dans l’action de grâce. Ce passage de l’épître aux Colossiens est une belle confession de foi et une invitation à l’action. Il nous invite à reconnaître que nous sommes sauvés par l’Amour de Dieu et invités à porter sa lumière au monde. Les deux sont indissociables. Certes, nous sommes sauvés gratuitement, inconditionnellement. C’est-à-dire que nous ne sommes pas pour toujours enfermés dans notre égoïsme, notre égocentrisme. Ces derniers nous font croire que nous sommes supérieurs aux autres et que nous sommes des personnes qui seules ont la solution.

La force du Salut

Le Salut est un appel à sortir de cette position de supériorité pour entrer dans celle de l’égalité et de l’équité. Aussi, si nous sommes sauvés, coopérateurs de la mission de Dieu c’est pour vivre l’Évangile au cœur du monde. Cela signifie, par conséquent, que nous devons rechercher comment transformer ce monde, comment le conduire vers la plénitude de l’Amour de Dieu. C’est cela être placé dans le Royaume du Fils bien-aimé du Père, c’est être pleinement associé à l’œuvre de Salut de Dieu. En fait, c’est vivre pleinement notre baptême qui nous plonge dans le fol amour de Dieu.

Laisser le Christ être le Roi

Ainsi, nous pouvons bâtir en ce monde et en ce temps cette Église dont le Christ est la tête, le chef autrement dit le Roi. Cet appel nous permet de vivre apaisés et en même temps envoyés. Nous comprenons que nous ne sommes pas sauvés pour nous-mêmes mais pour former cette Église corps du Christ. C’est donc bien à l’unité, dans la diversité et la singularité de ce que nous sommes que le Christ nous appelle et nous envoie. Nous sommes donc des missionnaires de l’Amour de Dieu qui tâchent de marcher humblement à la suite du Christ. Cette marche, ce compagnonnage avec le Seigneur prend différentes formes selon les appels, les capacités, les aptitudes de chacun. Mais chacun et chacune d’entre nous est concerné par cette vocation missionnaire reçue lors de notre baptême.

Prions donc pour que chacun et chacune d’entre nous trouve la manière la plus adéquate d’accomplir ce service. Ainsi, le Christ sera véritablement le Roi de l’Univers et le Roi de nos cœurs.