Suivre Pierre et Paul dans la mission


Méditations au coeur du monde / vendredi, juin 27th, 2025
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Dernière modification 3 jours by Chrétien en ce temps

Nous célébrons, ce dimanche, la solennité des apôtres Pierre et Paul. Ces hommes au tempérament de feu sont les colonnes de l’Église. L’un comme l’autre se sont laissés saisir par le Christ pour devenir les serviteurs de Sa mission. Ils n’ont pas ménagé leur peine pour annoncer au monde les merveilles de Dieu.

Pierre et Paul : apôtres au cœur de feu

Ce qui peut nous marquer aussi chez ces colonnes de l’Église, c’est leur personnalité. Un chasseur de têtes ne les aurait sans nul doute pas recrutés pour cette mission essentielle qu’ils ont remplie jusqu’à la dernière goutte de leur sang. Mais ce qui a compté pour Jésus, c’est l’Amour qui a su surgir de leur passion. Un Amour tourné vers Dieu, empli de la Parole de Dieu pour témoigner de la folie de la croix.

S’attacher davantage au Christ

Là est l’essentiel dans le lien que nous tissons avec Dieu : s’attacher davantage à Lui, à la force de vie qui sort de son cœur. Le cœur de Jésus ne cesse de nous ouvrir à la puissance de la bonté et de la beauté de Dieu. Accéder à la bonté de Dieu est une grâce à demander jour après jour afin que notre cœur ressemble de plus en plus à celui du Seigneur.

Dieu et la perversité de notre cœur

Nous voyons, dans la première lecture, que ce qui motive la cruauté d’Hérode, c’est de « faire plaisir aux Juifs ». Cela nous interroge véritablement sur la perversité du cœur de l’homme. Ce cœur malade et compliqué dont nous parle l’Ecclésiaste (9, 3) est ce qui nuit le plus à l’Alliance que le Seigneur veut nouer avec nous. C’est sans doute le péché par excellence qui vient abîmer notre monde et la relation avec son créateur.

Dieu, comme avec Pierre et Paul, vient nous libérer

Souvent, nous pouvons risquer de nous laisser aller à cette sclérose du cœur et refuser l’invitation du Seigneur à nous réconcilier avec Lui. Cela crée de la tension, de la haine, de la rancœur qui abîment la création du Seigneur. Combien de guerres, de conflits, de tensions peuvent être évités si nous nous en remettons au cœur de Dieu ! Il est celui qui vient nous libérer de nos prisons intérieures pour nous faire sortir au large et proclamer son fol amour.

La prière, cœur de notre mission

Le récit de la libération de Pierre dans la première lecture est éloquent. Il est sous bonne garde, mais rien ne résiste à la force de l’ange. Même Pierre en est étonné. Ce qui doit nous marquer dans ce récit, ce n’est pas le côté impressionnant de la libération, mais la prière de la communauté des croyants.

Pouvoir et prière

Ainsi, nous voyons deux pouvoirs s’opposer de façon assez simple : Hérode qui veut satisfaire les juifs tel un démagogue et répand le mal, et l’Église, communauté des croyants, qui intercède avec insistance pour la libération de Pierre. Ce récit nous fait saisir que la prière n’est jamais inutile, elle est un puissant levier pour faire germer la justice, la paix, la bonté et la beauté.

Les fruits de la prière

Aujourd’hui encore, notre monde a un urgent besoin de prières et de priants. Il ne s’agit pas de faire plier Dieu à nos suppliques, mais que notre prière nous donne de mettre en œuvre la force que Dieu nous donne. Ce qui est vraiment essentiel, « c’est que le droit jaillisse comme une source ; la justice, comme un torrent qui ne tarit jamais ! » (Am 5, 24). Voilà les fruits que notre prière doit pouvoir porter.

Un cœur qui batte au rythme du cœur de Dieu

Alors, prions davantage jour après jour pour que notre cœur batte au rythme du cœur de Dieu. C’est ainsi que nous pourrons vivre le Salut annoncé par le Seigneur. En effet, Dieu sauve, mais il nous revient d’annoncer par nos vies, nos voix, nos actions aux femmes et aux hommes de ce temps ce Salut. Beaucoup attendent une bonne nouvelle qui les conduise à l’espérance. Pour nous, c’est le Christ et nous sommes ses ambassadeurs (2 Co 5, 20).

Comme Pierre et Paul, se laisser accueillir par Dieu

Nous avons un devoir d’accueillir en son nom les femmes et les hommes de ce temps. C’est d’abord vrai au sein de nos communautés ecclésiales, mais aussi dans tous les lieux où nous sommes. Souvent nous restons enfermés dans nos sécurités, dans nos affirmations et craignons que le Seigneur, que l’Autre vienne me déranger. Il est important de demander la grâce de s’ouvrir, d’ouvrir les yeux – tel Paul sur le chemin de Damas. Nous verrons peut-être alors briller la lumière dans la cellule de nos assurances tel Pierre dans la première lecture.

Dans la confiance vers une Église en sortie

Oui, faisons vraiment confiance au Seigneur, c’est Lui qui nous guide sur le chemin, mais il nous revient d’avancer avec espérance pour annoncer son règne, sa justice et sa paix. Nous pouvons donc bien voir, dans ce passage des Actes des Apôtres, la préfiguration d’une Église en sortie. Mettons vraiment notre confiance, notre espérance dans le nom du Seigneur. Prions auprès de son cœur ouvert et discernons sa volonté pour le monde.

Sortir d’une spiritualité de salon

Que nous sachions sortir de cette « spiritualité de salon » dont nous parlait le regretté pape François il y a un an. La foi se vit au risque de l’autre. Elle n’est pas une expérience qui s’examine au microscope au travers d’un précipité chimique. C’est dans la rencontre, le dialogue, l’échange courtois et attentif que se vit la foi.

Comme Paul, mener le bon combat

Parfois, cette annonce résiste, comme Paul l’a expérimenté de nombreuses fois. Il en est ainsi, il faut alors savoir rester à l’écoute et trouver un nouveau chemin où l’Esprit saura nous conduire. Il faut savoir « mener le bon combat et garder la foi » comme nous le dit Paul dans la seconde lecture. Ce n’est certes pas toujours facile, mais le Seigneur demeure, même au cœur de la nuit. Là aussi, c’est une question de confiance.

Devenir des guetteurs de l’aube

Car il est urgent que nous soyons « les « sentinelles du matin », les guetteurs qui annoncent à l’humanité les premiers feux de l’aurore et le nouveau printemps de l’Évangile que l’on voit déjà poindre » comme nous y encourageait le défunt pape Jean-Paul II en 2003. Seuls, nous n’y arriverons pas. Il est important que la communauté à laquelle nous appartenons porte ce souci de veilleur sur les remparts de notre monde. Il ne s’agit pas de se méfier des autres, mais d’éviter que « l’adversaire, le diable, [qui] comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer » (1 P 5, 8) décourage notre recherche de l’espérance.
« Puissent les clés de Pierre et les paroles de Paul, et l’intercession de l’un et de l’autre nous aider à entrer dans la patrie où, l’un par la croix, l’autre par le glaive, ils ont eu la joie de parvenir. » (Bénédiction solennelle de la Solennité des saints Pierre et Paul).