Dernière modification 7 jours by Chrétien en ce temps
Ce dimanche nous célébrons la fête de la Pentecôte, le souffle de Dieu, le don de l’Esprit fait à l’Église. Il y a 50 jours, nous nous réunissions dans la nuit de Pâques pour célébrer la victoire de la lumière sur les ténèbres. Le Christ s’est levé du tombeau. Depuis montent sur nos lèvres de joyeux alléluias mais aussi ces premiers versets du psaume 18 : « Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l’ouvrage de ses mains. Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance. »
La victoire du Ressuscité, discrète comme le souffle de l’Esprit
Qu’avons-nous vécu pendant ces 50 jours ? Avons-nous fait l’expérience de la victoire du Ressuscité sur le mal qui rôde autour de nous ? Très honnêtement, il est bien difficile de voir de manière grandiose la victoire du Christ. Mais – et c’est peut-être là que cette fête de la Pentecôte prend tout son sens – la victoire du Ressuscité n’est pas quelque chose de grandiose. Elle est comme le souffle de l’Esprit, discret mais efficace, qui vient jour après jour chasser nos peurs et consolider notre foi.
Le Ressuscité nous rejoint dans notre quotidien
Durant ces cinquante jours, nous avons fait l’expérience de la proximité du Ressuscité. Il est venu à la fois consoler ses disciples, mais aussi – et surtout – les conforter, les consolider dans leur foi. Il est venu là où les apôtres pouvaient le reconnaître, dans leur quotidien, sur le bord du lac pour Pierre et ses compagnons, ou sur le chemin de Damas pour Paul.
Le souffle discret de Dieu
Dieu se fait proche de nous en s’approchant de nous dans notre quotidien, le plus simple, le plus banal. Nous aimerions sans doute faire des expériences de théophanies, d’éclats de tonnerre et de cieux qui se déchirent. Mais voilà, Dieu se donne à nous dans la discrétion du commencement d’une fin de silence, dans le souffle discret d’une brise légère. Nous pouvons ainsi saisir que la simplicité de Dieu se dit et se donne dans sa discrétion.
Se laisser conduire par l’Esprit
Souvenons-nous, il y a 50 jours, du zèle pastoral, de l’amour de l’Église de notre regretté pape François. À bout de force, à bout de souffle, il a tenu à honorer ceux qu’il avait reçu la charge de conduire vers le Christ. Ce n’est pas l’héroïsme, un ego surdimensionné qui l’habitait, mais l’Amour du Christ, l’Amour du peuple de Dieu.
Le dernier souffle du pape François
L’Esprit l’a conduit une dernière fois au milieu de son Peuple pour qu’il continue d’espérer. Car « ceux qui espèrent en Dieu mettent leurs mains fragiles dans sa main grande et forte, se laissent relever et se mettent en route : avec Jésus ressuscité, ils deviennent des pèlerins d’espérance, des témoins de la victoire de l’Amour, de la puissance désarmée de la Vie », nous a dit le regretté François lors de sa dernière bénédiction Urbi et Orbi.
Laissons-nous enraciner dans l’Espérance
Ainsi, nous aussi, en ce dimanche de la Pentecôte, continuons d’enraciner notre vie dans l’Espérance. Souvenons-nous que rien n’est impossible à Dieu. Il a réussi à changer le zèle de Paul contre les disciples du Christ en apôtre des Nations et le pleutre Pierre en tête de pont de l’Église. Alors, il peut bien transformer nos pauvretés, nos fragilités, nos craintes en force pour transformer ce monde.
Compter sur l’Esprit de Pentecôte
Grâce à l’Esprit de Pentecôte, nous aussi serons capables de parler d’autres langues. C’est-à-dire servir le Seigneur, son Royaume et sa justice au-delà de ce que nous pensons. Une seule chose nous manque souvent : une foi suffisante en la force transformatrice de Dieu.
Faire place à l’Esprit Saint
Pour cela, nous devons faire de la place en nos vies, en nos cœurs à l’Esprit saint. Il est ce qui fait circuler la vie, le don de Dieu dans nos vies. L’Esprit saint est le baiser commun qui scelle la Trinité et donne la singularité du Père et du Fils, comme l’exprime le jésuite François Varillon.
Un souffle qui nous fait tenir dans la foi
Ainsi en est-il pour nous aussi. L’Esprit de Pentecôte est ce qui nous fait tenir dans la foi. Il exprime l’alliance entre Dieu et nous. C’est une invitation à dresser hautes nos voiles, nos désirs, nos aspirations pour entrer dans la vie de Dieu en laissant au Seigneur, par le don de son Esprit, l’initiative de l’envoi.
Notre mission dans le monde
Nous sommes envoyés pour rejoindre les femmes et les hommes de ce temps dans ce qu’ils sont et pour ce qu’ils sont. Aussi, laissons-nous conduire par l’Esprit de Dieu pour être aux carrefours du monde et y témoigner de la joie de connaître le Christ. Ainsi, c’est par notre témoignage de vie, par ce que nous sommes ou ne sommes pas, que nous pourrons conduire les femmes et les hommes de ce temps au Christ.
Laissons-nous rejoindre par l’Amour de Dieu
Ce qui importe, ce n’est pas la perfection, c’est d’être en chemin, poussés par l’Esprit pour servir ce monde et nos contemporains. N’oublions pas, pour autant, que nous ne sommes pas les sauveurs du monde. Ce monde est d’ailleurs déjà sauvé. Mais chacun d’entre nous peut prendre pleinement sa place et sa part dans la construction d’un monde de confiance et de fraternité. C’est ainsi que le Salut apporté par Dieu se manifestera en ce monde et en ce temps.
La pacification du cœur
Cela ne sera rendu possible que si nous invoquons l’Esprit saint et l’accueillons dans nos cœurs. La violence, la guerre, la haine, la jalousie… tout ce qui abîme ce monde est déjà tapi dans nos cœurs. C’est lui que nous devons d’abord pacifier car il est la porte qui nous ouvre vers les autres.
Contemplons le cœur du Christ
Aussi, nous pouvons contempler le cœur du Christ et demander au Seigneur de nous remplir du même souffle d’amour. Alors, nous pourrons construire l’unité de notre monde. Si notre cœur ressemble à celui du Christ, comme aimait le prier le pape François, alors nous pourrons véritablement prendre ce monde à cœur.
Le chemin de l’Amour
Cela peut paraître inaccessible tant nous voyons notre lenteur à nous convertir, mais ce n’est pas une course de vitesse dont il s’agit. Ce qui nous est demandé, c’est de désirer progresser dans l’Amour du Père et du Fils dans le dynamisme de l’Esprit saint.
Dans le souffle bienfaisant de Dieu
Alors, une fois encore, n’entrons pas dans une course à la perfection. Ne recherchons pas la performance mais la pacification intérieure. Elle ne peut nous parvenir que si nous accueillons l’Amour de Dieu dans notre vie. Il ne nous condamne pas. Au contraire, il nous donne d’avancer contre fatigue et contradictions sur le chemin de l’espérance, poussés par le souffle bienfaisant et vivifiant de l’Esprit.