Sur le chemin de la contemplation dans l’action


Méditations au coeur du monde / vendredi, mai 5th, 2023
Temps de lecture : 5 minutes(Last Updated On: )

Ce 5e dimanche de Pâques, Jésus nous indique être le chemin. Ce chemin est celui qui nous conduit à la vie en abondance, cette vie qui nous enracine dans l’Espérance. Tout au long de ses rencontres, le Christ a rencontré les femmes et les hommes de son temps dans leur quotidien. Il passait « en faisant le bien » (Ac 10 ,38), nous dit la Parole de Dieu. Ainsi, Jésus manifestait les œuvres de Dieu par une présence attentive, respectueuse et aimante.

Faire le bien sur le chemin

Certains de ses contemporains ne l’ont pas reconnu comme le Fils bien aimé du Père, mais comme une personne qui faisait du bien sur leur chemin. Jésus ne cherchait pas à convertir, il ne forçait pas les personnes à croire en Dieu. Par sa vie, son quotidien, sa proximité, il était témoin de l’Amour de Dieu. Aujourd’hui, notre foi exige de nous les mêmes attitudes. Nous ne pouvons pas témoigner de la force de l’amour de Dieu si nous ne sommes pas en proximité avec les uns et les autres.

Chemin d’humanité

C’est sur le chemin d’humanité, dans nos rencontres quotidiennes, que nous pouvons dire la force de l’Évangile pour ce monde. La lecture des Actes des Apôtres de ce 5e dimanche de Pâques nous fait saisir l’importance de prendre soin des autres. Cela s’exerce grâce à la diversité des charismes, des appels. Annoncer l’Évangile de manière concrète peut aussi se dire dans l’attention concrète aux personnes. Souvenons-nous du jeudi saint. Le Christ prend soin de ses disciples et se fait leur serviteur.

Contemplation et action

Ainsi, il montre que le chemin de l’annonce de l’Évangile s’enracine dans le concret, dans le quotidien, même le plus banal. Ainsi, il ne peut pas y avoir d’Eucharistie, d’annonce de la Parole sans le service concret des uns et des autres. Trop souvent nous opposons contemplation et action, Marthe et Marie, alors que l’un et l’autre sont complémentaires. Dans l’Église nous avons besoin de ces deux poumons : de la vie contemplative et de la vie active. L’une et l’autre doivent entrer en dialogue et s’enrichir de leurs différences.

Contempler le Christ

Si nous nous perdons dans l’action, si nous ne prenons pas le chemin de venir vers le Christ dans la prière et la méditation, nous nous égarons. Une vie tournée vers l’action doit pouvoir se nourrir de la prière, de la contemplation de l’agir du Christ. D’ailleurs, dans l’Évangile, nous le voyons à la fois en prière et sur le chemin à la rencontre des uns et des autres. Sa prière reprend, récapitule toutes ses rencontres, ses actions et il reçoit du Père la force pour sa mission. Ne perdons pas de vue cette réalité dans notre quotidien.

En plein monde

Agissons au cœur de ce monde sans oublier de nous enraciner en Dieu. Annoncer l’Évangile de manière explicite est important, mais le faire de manière implicite est tout aussi essentiel. Vivre et annoncer l’Évangile dans notre chemin d’humanité c’est accepter de se laisser déplacer par Celui qui donne le ton de la mission : l’Esprit saint.

L’Esprit : auteur de la mission

C’est Lui que nous célébrerons à la Pentecôte comme signe d’une mission qui ne doit pas rester statique. Elle doit toujours aller « de commencement en commencement, par des commencements qui n’ont pas de fin », comme le dit Grégoire de Nysse. L’annonce qui conduit à la proclamation de l’Évangile doit toujours nous poser question. Comment allons-nous sur les chemins de nos contemporains, comment nos vies peuvent-elles être signe de ce fol amour de Dieu ?

Réconcilier les oppositions

Dans la première lecture, les apôtres se sont laissés interpeller par la dialectique de l’annonce de la Parole et du soin apporté aux veuves. Nous aussi nous avons, sans nul doute, à nous laisser interpeller par des oppositions qui semblent contraires. La foi que nous propose Jésus est typiquement un appel à réconcilier ce qui entre en opposition dans nos manières de comprendre. Ainsi, le don de sa vie pour nous sur la croix est inconciliable avec notre conception de sa divinité. Pourtant, c’est le cœur de notre foi.

Sur le chemin de la radicalité de l’amour de Dieu

Dieu s’est incarné, en son Fils, pour nous montrer le chemin de son plus grand amour. Cette radicalité du fol amour de Dieu résiste à nos intelligences, mais parle à notre cœur. Il est donc essentiel de laisser notre cœur évangéliser notre intelligence. C’est aussi le chemin que les disciples d’Emmaüs ont eu à prendre. Leur tête, leur raisonnement buttait à la logique de l’Amour de Dieu, mais leur cœur était tout brûlant alors que le Seigneur leur partageait la Parole et le Pain.

Faire confiance à Dieu

Aussi, ne nous inquiétons pas si nous nous trouvons bien fragiles devant la révélation du chemin que Dieu nous propose. Il ne nous demande pas de renoncer à ce que nous sommes, mais aux chemins qui conduisent à la détestation, au mépris de l’autre. Nous avons à mettre résolument notre désir d’amour entre les mains du Seigneur. Nous pouvons lui demander de nous donner la grâce d’entrer davantage dans les mouvements de son cœur.

Le Christ, chemin, vérité et vie

Ainsi, nous pourrons comprendre comment il est « le chemin, la vérité, et la vie ». Cette affirmation qui se trouve au cœur de l’Évangile de dimanche nous donne le sens de notre vie en Dieu. Il s’agit de nous en remettre pleinement à Lui, de nous laisser guider par son amour sur les chemins de la vie. Nous ne sommes pas nos propres maîtres, mais les intendants de la mission du Christ.

Annoncer l’Évangile

Il est certes de notre responsabilité d’annoncer l’Évangile en plein monde. Mais, c’est l’Évangile du Christ. Cette Bonne Nouvelle le Christ l’annonce fidèlement malgré l’incompréhension, la jalousie de ses contemporains. Gardons cette réalité au cœur, car la vérité du Christ c’est l’Amour qui le lie à son Père par le don de l’Esprit. Alors, dans une absolue confiance dans cet amour de Dieu qui nous précède, allons en plein monde vivre notre mission d’annonce de l’Évangile. Même si ceux que nous servons ne reconnaissent pas le Christ dans notre action, nous leur aurons fait du bien. Là est bien l’essentiel pour ceux qui veulent suivre le Christ.

Que la grâce nous soit donc donnée de demeurer enracinés dans l’amour de Dieu. Que la plénitude de cet amour vivifie pleinement notre chemin d’humanité et nous donne le courage et l’audace d’aller vers nos frères et sœurs.