Sur le chemin de la conversion


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / vendredi, octobre 28th, 2022
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Sur le chemin de la conversionLes textes de ce 31e dimanche ordinaire nous invitent à nous pencher sur l’urgence de notre conversion. Se convertir est notre lot commun. C’est le but de notre marche à la suite du Christ. Notre conversion -celle du monde et de l’Église – est une action au long cours. Elle ne peut se faire que si nous désirons vraiment rencontrer le Christ de tout notre cœur, de toute notre âme. C’est ce désir de conversion qui doit nous aider à vivre notre foi. Il s’agit véritablement de se rendre compte que notre chemin n’est pas toujours conforme au désir de Dieu. Reconnaître cette imperfection doit nous conduire à désirer davantage rencontrer Dieu.

Le chemin de conversion de Zachée

C’est ce chemin intérieur qui a conduit Zachée à vouloir voir Jésus. Zachée n’a pas vraiment bonne réputation. C’est plutôt quelqu’un d’infréquentable : il est riche et collecteur d’impôts. Donc, considéré comme collaborateur de l’occupant romain. Mais, voilà, malgré cet état, il désire voir Jésus qui traverse la ville. L’Évangile ne nous dit pas ses motivations, seul son désir est noté. Il veut voir Jésus et comme Zachée est petit il trouve une astuce. Et nous, de quelles manières trouvons-nous des astuces pour arriver à nos fins légitimes ? Comment faisons-nous pour que notre cœur trouve la vraie joie dans un chemin qui conduit au Christ ?

Un appel à la conversion qui nous parle au cœur

C’est cet appel à la conversion, au désir de ce cœur à cœur avec le Christ qui est plus important que notre imperfection. Ce qui importe c’est notre droiture de cœur, notre désir authentique. Si nous sommes entravés par des règles stupides et mortifères ou des pratiques qui sont guidées par une soif de mainmise dans notre désir de conversion : fuyons. Ce n’est pas le chemin du Christ. Il ne vient pas nous forcer la main, nous tordre le bras ou nuire à notre dignité humaine.

Aller vers le Christ

Chercher le chemin de la conversion c’est essayer de trouver le moyen de vivre en liberté et en vérité dans notre chemin d’humanité. Souvenons-nous également que c’est le Christ qui est à l’initiative de ce désir de rencontre. C’est Lui qui met dans nos cœurs cet appel à venir vers Lui , comme nous l’écrit Paul dans la seconde lecture. C’est important de nous souvenir de ce mouvement premier de Dieu. Cela nous invite à ne pas entrer dans une quelconque forme de culpabilisation.

Aller vers Dieu, chercher à répondre à cet appel à la conversion est une grâce qui nous est donnée. Il ne s’agit pas d’un impératif comminatoire. C’est une invitation à aimer davantage, à nous donner davantage au Christ pour que nous nous donnions davantage aux femmes et aux hommes de ce temps. Ce n’est pas facile tant nous sommes préoccupés de nous-mêmes, de l’image que les autres peuvent avoir de nous, de nos réussites… Nous sommes tellement attachés à nous, à notre travail, à ce qui nous appartient que nous pouvons oublier que nous sommes reliés les uns aux autres.

Vivre l’alliance et l’urgent besoin de conversion

Ce qui importe le plus c’est la manière dont nous sommes en lien les uns avec les autres. Comment vivons-nous avec les autres l’Alliance que le Christ noue avec nous ? Cette réalité est, peut-être, le début de notre chemin de conversion. Nous pouvons nous rendre compte que nous avons un vif besoin de lumière dans notre vie. Cette lumière est ce qui rend vivante notre foi, dynamise notre espérance et authentifie notre charité. C’est pour que cette lumière brille dans notre cœur que nous avons besoin de la prière des uns et des autres.

Prier pour notre conversion

Prier c’est demander au Père de nous conduire sur le chemin de la lumière, de nous aider à porter ensemble le poids du jour. Il ne s’agit pas d’une formule magique, mais c’est la manifestation de notre désir de vivre de la joie de Dieu. Ce désir peut naître de différents sentiments. Ce sont ces derniers qui sont à convertir pour être orienté vers la joie de Dieu. Voilà ce que fait Jésus en se laissant accueillir par Zachée.

La conversion : demeurer dans la maison de Dieu

À lui, comme à nous, il dit : « Il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Dieu veut faire sa demeure parmi nous, au cœur de nos vies et ainsi habiter notre cœur. De quelles manières acceptons-nous cette invitation ? Faisons-nous la sourde oreille ? Trouvons-nous des excuses tout aussi futiles qu’inutiles ou répondons-nous, tel Zachée, par un enthousiasme débordant ? Il importe peu à Jésus la réputation de Zachée. Ce qui est important c’est qu’il lui ouvre son cœur et qu’il coure à sa rencontre.

Nous voyons bien que notre condition de handicapé de l’amour – autrement dit de pécheur – intéresse assez peu le Christ. Ce qui compte c’est que nous nous mettions en route, que nous trouvions le moyen le plus adapté, celui qui nous correspond le mieux pour le rencontrer. C’est ainsi que nous marcherons sur le chemin de la conversion. L’héroïsme de nos privations, nos actes de bravoure n’ont que peu d’intérêt s’ils ne sont pas d’abord orientés vers le plus grand bien. Ce chemin de conversion nous amène à réaliser nous-mêmes des actes qui renouent avec l’Alliance de Dieu avec nous.

Devenir le Peuple de Dieu

C’est cette Alliance qui nous fait devenir jour après jour son peuple. Lorsque Zachée accueille Jésus dans sa demeure, il se convertit. C’est-à-dire qu’il reconnaît que sa vie n’est pas en cohérence avec l’amour du Christ. Cette reconnaissance entraîne réparation avec une abondante générosité. Peu importe qu’il soit riche ou pauvre ; ce qui prend de l’importance c’est d’être juste avec ceux qui ont connu, de son fait, l’injustice. Oui, nous sommes tous pécheurs, nous manquons régulièrement de témoigner et de vivre de l’Amour de Dieu. Mais la miséricorde de Dieu est première et nous engage à nous relever et à annoncer au cœur et en plein monde la Vie de Dieu.

Accueillir la consolation de Dieu

C’est ce chemin qui nous conduira à faire l’expérience de la fidélité de Dieu pour nous-même. Cette fidélité de Dieu pour chaque femme et chaque homme de ce temps nous donnera sans nul doute la grâce de supporter nos infirmités dans notre chemin de vie et de conversion. Ne craignons donc pas notre imperfection, ne nous laissons pas abattre par la désolation. Demandons plutôt la grâce de la consolation pour avancer davantage sur le chemin de la conversion et annoncer le Christ par et dans toute notre vie.