Choisir d’habiter la maison de Dieu


Méditations au coeur du monde / vendredi, octobre 13th, 2023
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Habiter la maison de Dieu est l’invitation qui nous est faite en ce 28e dimanche ordinaire. Nous retrouvons dans les textes de ce dimanche les mêmes grandes lignes que dans les différentes paraboles autour de la vigne de ces derniers dimanches. Ce qui nous est demandé c’est de préparer notre cœur à pouvoir habiter la maison du Seigneur. L’Évangile qui est proposé à notre méditation n’est pas facile à recevoir. Nous pouvons ressentir de l’injustice, peut-être de la cruauté à travers les réactions du maître des noces. Toutefois, il faut remettre les choses dans la bonne perspective.

Invités à habiter la maison de Dieu

Le Seigneur invite largement, il nous propose de partager son festin, ces viandes savoureuses et autre de vins de qualité. Mais nous, nous avons mieux à faire que de venir aux noces de l’Agneau.

Les lourdeurs du quotidien

Avouons que, parfois, nous traînons les pieds pour répondre à l’invitation de Dieu. Il nous fait signe, nous invite à la table de son Alliance et nous propose de la consolation, et nous préférons aller à nos activités quotidiennes. Certes, ces dernières ne sont pas dénuées de sens et Dieu s’y révèle. Ce qu’Il veut mettre en lumière c’est cette invitation à habiter la maison du Seigneur. C’est-à-dire à choisir le bonheur et la vie et à mettre Dieu dans l’ensemble de nos jours.

Choisir la vie

Devenir chrétiens, enfants d’un même Père, c’est choisir la vie (Dt 30, 15-20) et la vie en abondance (Jn 10, 10). Notre marche à la suite du Christ nous invite à unifier notre vie sous l’étendard de la croix. Nous ne sommes pas chrétiens uniquement lorsque nous faisons du cultuel. L’Esprit reçu lors de notre baptême doit nous conduire à vivre en enfant de lumière.

Habiter le monde avec le Christ

Notre mission est de dire, par et dans toute notre vie, que nous choisissions d’habiter la maison de Dieu. Le risque que nous encourons si nous oublions, volontairement, ce chemin avec le Seigneur, est celui du contre-témoignage. C’est ressembler au fils aîné de la parabole des deux fils appelés à travailler à la vigne que nous avons entendue le 26e dimanche ordinaire. Le Seigneur nous demande de répondre à son invitation. Il nous propose de devenir ses témoins en plein monde, pour que s’y révèlent sa tendresse, sa bonté, son insondable amour.

Libre pour aimer

Cette mission est difficile et exigeante. Pour autant, elle requiert un consentement et une réponse. Nous sommes libres de passer notre chemin, libres de ne pas croire et de choisir de demeurer dans une autre maison. Mais, si nous répondons à l’appel du Christ, cela compte et engage. Alors, pourquoi sommes-nous toujours tentés d’aller ailleurs alors que nous savons qu’habiter la maison du Seigneur est une promesse d’avenir ? Peut-être, simplement, parce que nous avons des difficultés à croire qu’un tel bonheur est possible.

Croire au bonheur

Certes, ce n’est pas de l’ordre d’une joie passagère, d’un moment agréable partagé — ce qui est tout de même important. Habiter la maison du Seigneur c’est vivre et expérimenter la grâce que Dieu nous fait en nous invitant à ces noces. L’Eucharistie que nous célébrons, la prière que nous partageons en famille, entre amis, en groupes de disciples-missionnaires sont des lieux où nous demeurons en Dieu. Ces moments de grâce nous disent quelque chose de la permanence de l’amour de Dieu. Cultivons cette mémoire de tous ces lieux où nous nous sentons chez Dieu, car Il fait sa demeure parmi nous (Jn 1, 14).

Choisir d’habiter la maison de Dieu c’est laisser Dieu entrer chez nous

Lorsque nous faisons cette expérience, nous comprenons que lorsqu’Il vient demeurer en nous, nous sommes appelés à demeurer en Lui. Dieu nous a aimés le premier pour que nous établissions dans le monde son Royaume et sa Justice. Malheureusement, nous rencontrons des difficultés de tous ordres. Certaines dépendent de nous, d’autres non. Ce qui compte alors, c’est de mettre notre bonne volonté, nos forces spirituelles pour pallier les entraves qui dépendent de nous. Une des méthodes qui peuvent nous aider la relecture de nos journées. Prendre le temps d’examiner, sous le regard de Dieu, ce qui s’est passé, comment j’ai vécu ce jour et réagi aux motions de la journée est une aide précieuse. Aidés par cette relecture, nous entendrons différemment les appels que le Seigneur ne cesse de nous faire.

La patience de Dieu

Dieu est patient dans ses appels. C’est ce que nous comprenons dans l’Évangile de ce dimanche. Il désire véritablement que nous choisissions librement de venir habiter sa maison. Il multiplie les invitations, ouvre grandes ses portes pour nous accueillir autour d’un festin. C’est le signe que le désir de Dieu souhaite rencontrer notre assentiment, notre propre désir d’entrer dans sa tente et de découvrir l’intensité de son amour.

Entendre les appels de Dieu

Ces multiples appels sont recouverts par les bruits du monde et l’égoïsme des hommes. Chacun préférant soi-même à Dieu alors que Dieu est Celui qui justement s’oublie pour nous. Le Christ a accepté le châtiment cruel de la Croix pour témoigner jusqu’au bout de l’Amour de Dieu. Mais, accueillir l’Amour de Dieu réclame que nous préparions notre cœur à cette rencontre.

S’habiller le cœur

Nous avons à nous habiller le cœur, à nous disposer à cette rencontre comme lorsque nous rencontrons ceux que nous aimons. Cela demande de la disponibilité intérieure. Cela est de l’ordre du désir, de ce qui doit nous mouvoir et nous mettre en route.

Un cœur lourd

Parfois, notre cœur est lourd. Nous sommes si peu enclins à la prière, à la célébration des noces de l’Agneau, que notre cœur est loin. Ce n’est pas que nous ne sommes pas préparés, c’est simplement que la vie n’est pas forcément facile. Dans ces moments de vie délicats, laissons la grâce de Dieu nous rejoindre. Soyons juste là, dans la corporéité de notre présence. Dieu ne réclame pas de nous que nous soyons des héros, des premiers de la classe. Il connaît nos fragilités, nos infirmités, nos détresses. Alors, confions-lui humblement, simplement, comme un ami parle un ami, cette difficulté de présence.

Entrer en dialogue pour habiter la maison de Dieu

Ne soyons pas comme l’invité sans robe de fête de l’Évangile qui n’a rien dit. Ne gardons pas le silence devant le Père. Il vient faire conversation avec nous pour nous donner l’occasion d’habiter la maison de Dieu. Prions donc les uns pour les autres, les uns avec les autres, pour pouvoir porter le silence de nos frères et sœurs dont le poids du jour empêche une parole. C’est ainsi que nous habiterons vraiment la maison de Dieu.