Serviteurs des vignes du Seigneur


Méditations au coeur du monde / vendredi, septembre 29th, 2023
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Un vigneron qui est dans les vignes
Photo de Andrea Cairone sur Unsplash

Ce 26e dimanche ordinaire nous méditons, comme la semaine dernière, sur la vigne. Cette vigne, nous le comprenons aisément, c’est le Royaume de Dieu. Ce lieu où s’installe la miséricorde, la surabondance de l’Amour de Dieu. Cette vigne n’est ni plus ni moins que le monde que le Seigneur nous confie. Ce travail peut être vu comme un labeur ou une occasion pour être placé, au nom du Seigneur, au cœur du monde.

Travailler à la vigne du Seigneur

Servir la mission, travailler à la vigne du Seigneur, humblement, comme aimait le dire le pape Benoît XVI, doit être une joie pour nous. Certes, c’est un travail ardu qui nous place sans cesse dans un colloque avec Dieu pour s’ajuster en permanence à sa volonté.

Participer à l’œuvre de Dieu

Venir à la vigne du Seigneur pour participer à l’œuvre de Dieu est de l’ordre de la réponse à un appel. Cette voix du Père qui désire que nous le servions demande de notre part une réponse. Nous pouvons la donner à la manière des deux fils de la parabole de ce dimanche avec éclat ou en traînant les pieds.

Le risque de briller

Il est vrai que l’éclat brille, mais n’oublions pas que tout ce qui brille finit par s’éteindre. Même si la spontanéité peut très bien tenir dans la durée, elle peut cacher de l’orgueil. C’est un risque, une tentation qui nous guette tous. Alors, il ne faut bien sûr pas briser l’élan de notre générosité, mais discerner ce qui nous met en mouvement. La spontanéité de notre réponse vient-elle du cœur ou est-elle présente uniquement pour paraître ?

Aller à la vigne de manière volontaire ou contrainte ?

Prenons le temps d’examiner nos lieux d’engagements et la manière dont nous les investissons. Avons-nous pris part à la vigne du Seigneur par défaut, parce que personne d’autre ne voulait le faire ? Et nous ne faisons rien ou si peu. Dans ces cas-là, peut-être faut-il mieux chercher une autre vigne où nous serons plus à l’aise.

Libres pour servir

La question qui se cache ici c’est l’engagement de notre liberté. Le Seigneur ne nous contraint pas, ne nous oblige pas. Il vient nous proposer, nous suggérer, nous inviter. Il est Celui qui frappe à notre porte comme nous le dit le livre de l’Apocalypse (Ap 3, 20). Alors, il nous faut choisir d’ouvrir ou non cette porte, de servir ou non cette vigne.

Travailler à la vigne : un choix libre

C’est un choix libre que nous demande le Seigneur. Ce qui importe c’est de servir sa vigne sans oublier que tout comme ses demeures, il y en a plusieurs (Jn 14, 2). Après, nous sommes tout aussi libres de refuser d’y travailler. La liberté de Dieu va jusque là. Il nous faut comprendre que ce qui importe au Seigneur ce n’est pas tant nos déclarations publiques que la vérité de notre cœur. C’est là que siège la réalisation de notre désir.

Écoutons notre cœur

Même si nous traînons les pieds, que de prime abord nous n’avons pas envie, que cela nous casse les pieds, écoutons notre cœur. S’il y a un commencement de désir, une étincelle de joie qui sommeille pour partir servir à la vie du Seigneur, courons-y. Qu’importe si toutes les raisons du monde nous semblent être des obstacles à la réalisation de ce désir. Souvenons-nous que ce sont là des méthodes de l’Ennemi de la nature humaine.

Soyons des personnes de désir

Rappelons-nous ce que le Seigneur nous dit dans l’Évangile de ce dimanche : « Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. » C’est un bel encouragement pour nous qui nous sentons trop incapables, trop pêcheurs pour servir la vigne de Seigneur. Il ne cherche pas des personnes sans aspérités, sans défauts, mais des personnes de désir. Aussi, ne passons pas trop de temps à nous examiner, à recenser nos défauts. Cela retarde d’autant notre volonté de servir la vigne du Seigneur.

Seul, le Seigneur compte

Parce que bien plus que nous, ce qui compte, c’est Lui. C’est vers le Seigneur que nous devons regarder, vers cette main qui se tend pour nous conduire vers son juste chemin. Voilà l’essentiel de notre chemin spirituel : contempler la grandeur de Dieu. Cette contemplation nous donne de nous enraciner dans l’action pour servir en ce monde et en ce temps, les femmes et les hommes avec lesquels nous vivons. Nous puiserons également dans cette contemplation l’humilité nécessaire pour ce service où le Seigneur nous conduit.

L’humilité de Dieu

Cette humilité nous place dans une justesse de relation. Il s’agit là de cheminer avec l’autre, sans manipulation ni faux-semblant. Dans ces pérégrinations, nous serons appelés à devenir chaque jour davantage ressemblance avec le Christ. Il ne s’agit pas d’être un calque, mais d’être inspiré par Lui afin « qu’enfin, nous vivions en parfait accord, dans la sympathie, l’amour fraternel, la compassion et l’esprit d’humilité » (1 P 3, 5.). C’est aussi ce que Paul nous recommande ce dimanche lorsqu’il écrit dans la seconde lettre aux Philippiens : « Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus » (2 Ph 2, 5).

À la suite du Christ, dans la vigne du Seigneur

Ce texte nous place au cœur de la tendresse de Dieu et nous donne une orientation pour servir la vigne du Seigneur. Paul nous invite à faire de Dieu notre modèle et à nous revêtir de la même humilité que Lui. L’action du Christ dans sa relation au Père est un chemin d’humilité. Il nous place véritablement dans cette justesse d’attitude qui doit nous conduire si nous souhaitons devenir des « disciples missionnaires ». Aussi, nous avons besoin d’être revêtus de la grâce de Dieu qui nous fait sentir la force de son Esprit.

Dieu ne fait pas sans nous

N’oublions pas que c’est le Seigneur qui nous appelle à travailler à sa vigne. Si nous répondons à cet appel, il nous donnera les moyens pour le faire de manière juste. Mais, cela demande notre plein concours. Dieu ne fait pas sans nous, mais avec nous.

Compter d’abord sur l’amour de Dieu

Dans cet itinéraire apostolique, nous savons que nous pouvons compter sur son amour. Il doit nous conduire à être davantage généreux et fraternels dans nos relations quotidiennes. C’est un lieu de combat spirituel tant nous avons du mal à accepter une altérité qui se démarque de ce que nous sommes. Mais, c’est l’appel du Christ à travailler à Sa Vigne qui doit nous unir.

La mission est pour tous. Mais, chacun de nous a une manière singulière de répondre à cet appel. Prions donc en ce 26e dimanche ordinaire pour recevoir la grâce de suivre le Christ. Nous pourrons ainsi Lui répondre dans la vérité de notre cœur.

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