S’appuyer sur la fidélité de Dieu


Méditations au coeur du monde / vendredi, février 10th, 2023
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Dimanche dernier, nous méditions sur la sagesse du Christ. Ce dimanche, 6e du temps ordinaire, nous méditons sur la fidélité à la loi de Dieu. Il garde à jamais sa fidélité, nous dit le psaume 145. C’est en cela que nous pouvons toujours compter sur Dieu. Notre confiance s’enracine dans sa fidélité. Notre prière, les sacrements que nous célébrons, notre vie entière s’enracinent dans cette proximité du Seigneur. Lorsque nous sentons Dieu loin, lorsque notre cœur est triste, c’est que nous nous éloignons de son amour.

Découvrir la fidélité de Dieu

Les textes de ce dimanche nous invitent à connaître la loi de Dieu. Elle n’est pas un carcan, mais une école de liberté. Le Seigneur est toujours du côté de la vie, de celle qui déborde de notre cœur et nous invite à la générosité et à l’amour. « Il n’a commandé à personne d’être impie, il n’a donné à personne la permission de pécher », nous dit la fin de la première lecture. Cela peut nous sembler difficile tant nous nous sentons loin de Dieu.

L’expérience du péché

Ce péché – qui n’est autre que ce qui nous éloigne du cœur de Dieu, du désir de Dieu – nous en faisons l’expérience quotidienne. Le péché n’est pas une malédiction. C’est tourner le dos à l’amour et préférer ce qui détruit à ce qui construit. C’est, pour reprendre les mots de la première lecture, préférer le feu à l’eau. Ainsi, Dieu ne souhaite pas que nous nous éloignions de son amour et donc de la vie en abondance qu’il a scellée avec nous en Jésus. Nous sommes, lorsque nous faisons l’expérience du péché, les propres acteurs de notre infidélité.

S’appuyer sur la fidélité de Dieu

Souvenons-nous que « le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ; il n’est pas pour toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches ; il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses » (Psaume 102, 8-10). C’est en cela que notre infidélité n’est rien au regard de sa fidélité. Gardons cette assurance au plus intime de notre foi. Le Seigneur est fidèle et ses bras demeurent toujours ouverts pour nous accueillir et nous entourer de sa tendresse et de sa fidélité.

Mis du côté du Christ

Choisir d’être du côté de la vie de Dieu, c’est reconnaître que Dieu est à l’œuvre en cet âge par nos mains, par nos vies. C’est notre enracinement dans le cœur de Jésus qui nous donne de pouvoir servir davantage l’humanité souffrante. Ce cœur transpercé par amour nous invite à être placés aux carrefours du monde pour témoigner de la tendresse de Dieu. Les enseignements de Dieu, sa loi, ne constituent pas un codex qui nous enferme dans une norme. C’est davantage une invitation à entrer dans une école de liberté et de discernement. C’est en respectant cette tradition que nous enracinerons notre propre fidélité.

Un peuple de vivants

N’oublions pas que Dieu fait de nous des vivants, des femmes et des hommes de choix et d’engagement. C’est tout au long de ce processus, de ce cheminement personnel, que nous ferons l’expérience de la bonté, de la proximité de Dieu. C’est en goûtant cette bonté, cette infinie miséricorde que nous pourrons garder sa loi d’amour. La foi n’est pas quelque chose d’immuable, nous n’avons jamais terminé de découvrir Dieu au cœur de notre vie, au cœur de notre monde. Même au cœur de nos doutes, de nos détresses, de nos incertitudes, nous savons, parfois de manière imperceptible, que Dieu est là.

Compter sur la force de l’Esprit

Les sacrements sont des signes tangibles de cette présence bien sûr, mais notre mode d’action, notre manière de procéder et de vivre sont aussi des signes de l’efficacité de Dieu en plein monde. Nous avons donc à nous en remettre à la force de l’Esprit qui fait toute chose nouvelle en Christ. Cet enracinement dans la fidélité de Dieu nous donne un regard neuf sur les choses. Notre cœur se dilate et petit à petit vient battre au rythme du cœur de Jésus. Nous découvrons ainsi davantage que le Seigneur est vraiment aimant et qu’il nous invite à prendre la route des grands espaces, la route du plus grand amour. Cet accroissement de charité, cette découverte de l’incommensurabilité de l’amour de Dieu est le but de notre vie spirituelle.

Vivre pour aimer davantage

Toutes nos œuvres doivent être ordonnées à cet impératif : aimer davantage jour après jour. C’est le message clé de Jésus et de toute l’Écriture. Dieu a choisi non seulement de créer le monde, mais aussi de l’aimer. Voilà l’accomplissement de la loi dont nous parle Jésus dans l’Évangile de dimanche. L’incarnation du Christ n’est pas une rupture de l’alliance entre Dieu et l’humanité. Il n’y a pas de deuxième alliance comme il y aurait un deuxième mariage après un divorce. L’infidélité, la surdité, les tentations du peuple du premier testament sont les mêmes dans le second. Mais par son incarnation, le Christ nous montre le chemin de la radicalité de l’amour.

Un chemin difficile

Difficile de le suivre dans ce chemin lorsque nous entendons l’Évangile de ce dimanche. Ne pas tuer, ne pas voler, ce n’est pas difficile, mais ne pas médire, insulter, juger… c’est une gageure. Ainsi, c’est bien « une folie » que de vouloir suivre le Christ. Nous retrouvons ici ce que nous lisions dans la première lecture sur ce que Dieu ne nous autorise pas… Difficile ce chemin de foi qui doit nous conduire à aimer davantage. Nos propres forces, notre volonté, notre détermination sont impuissantes pour avancer sur cette route. Mais, nous avons la force de l’Esprit qui nous est donné et nous invite à compter davantage sur la puissance salvifique de Dieu que sur la nôtre.

Agir et compter sur Dieu

Toutefois, ce n’est pas un appel à l’immobilisme, à l’attentisme. Il nous revient de faire tout notre possible pour bâtir ce monde, pour le rendre davantage fraternel, habitable et ressemblance au Royaume. Au cœur de cette tâche, nous avons à y « convoquer Dieu ». C’est en œuvrant ensemble avec la conscience de la présence de Dieu que nous pourrons nous convertir et découvrir combien sa fidélité nous entoure.

Que le Seigneur nous donne cette grâce pour nous aider à nous convertir, à retrouver, lorsque nous nous perdons, le chemin de la maison du Père. Puissent les versets du psaume 118 de ce dimanche nous aider dans cette tâche : « Sois bon pour ton serviteur, et je vivrai, j’observerai ta parole. Ouvre mes yeux, que je contemple les merveilles de ta loi. ».