L’Épiphanie  : la lumière de l’étoile pour éclairer nos vies


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / samedi, janvier 1st, 2022
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L’Épiphanie  : la lumière de l’étoile pour éclairer nos vies
Mosaïque de Marko Rupnik, sj – chapelle de l’université du Sacré-Cœur, Fairfax (Connecticut).

Ce premier dimanche de l’année 2022, nous célébrons l’Épiphanie du Seigneur. Le hasard du calendrier nous fait entrer ainsi dans la nouvelle année en reconnaissant que la venue du Christ est lumière pour notre vie, notre monde. Cette lumière vient nous rappeler celle allumée au cierge pascal lors de notre baptême. Par ce sacrement, nous sommes nous aussi appelés à être lumière du Christ pour le monde. Si nous avons une seule ambition cette année, une seule résolution à laquelle nous tenir, c’est de vivre avec intensité notre vocation de baptisé.

Éclairer le monde par la lumière de Dieu

Faire resplendir la lumière de Dieu sur notre monde c’est devenir davantage ce « peuple ardent à faire le bien ». Notre monde, bien que déjà sauvé par l’amour de Dieu, a besoin d’être éclairé pour que la justice, l’amour, la fraternité s’incarnent davantage. Cette lumière, pour nous chrétiens, c’est notre foi en ce Dieu fragile qui choisit de rejoindre nos fragilités et nos nuits, le soir de Noël. Cette fragilité de Dieu qui le conduit au supplice de la croix.

Dieu verse sa lumière en nos cœurs

La lumière de Dieu, que nous célébrons aujourd’hui en son Fils, n’est peut-être qu’une frêle lueur dans notre cœur. Notre foi nous semble parfois si fragile, si incertaine, si peu lumineuse. Mais cette lumière de Dieu est versée en nos cœurs et continue de scintiller et d’éclairer nos vies. Notre monde est attiré par ce qui brille, ce qui fait du bruit. C’est celui qui a le verbe le plus haut, le mot le plus percutant qui est souvent mis en lumière. Mais si nous choisissons « le Seigneur pour maître et pour ami », nous comprenons que c’est davantage l’intensité du Verbe fait chair qui fait sens.

Laisser Dieu habiter nos cœurs

La Parole de Dieu versée en nos cœurs n’est pas là pour conquérir le monde, mais les cœurs. L’Évangile de ce dimanche de l’Épiphanie nous fait saisir cette différence. Les mages, les savants cherchent Jésus pour se prosterner devant Lui, et Hérode voit en lui une concurrence. Il se sent menacé par la fragilité d’un enfant, d’un nouveau-né. C’est peut-être le signe de l’illégitimité de son pouvoir et surtout de la puissance de la fragilité de Dieu. La réaction d’Hérode peut nous faire aussi penser à ce verset du Magnificat : « Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. ».

Préférer l’humilité à la vaine gloire

Ainsi, la lumière du Christ célébrée en ce jour d’Épiphanie ne vient pas mettre en lumière ceux qui veulent briller par leur propre gloire. Elle vient mettre en valeur l’humilité de Dieu. Son Évangile est lumière pour le monde. Il nous indique que nous avons à nous mettre à genoux devant plus petit que nous. Tels ces mages devant l’Enfant Jésus, venus lui rendre hommage dans cette étable de Bethléem. Quel puissant, aujourd’hui, a le courage de venir rencontrer la fragilité et « repartir par un autre chemin » ! Lorsque nous rencontrons réellement le Christ dans les autres, nous ne pouvons pas reprendre notre route habituelle.

Le pouvoir de la route

Nos compagnons de route choisis ou même simplement rencontrés au fil du temps nous font inévitablement bouger. Sauf, bien sûr, si, comme Hérode, nous nous accrochons au pouvoir et sommes indifférents au monde jusqu’à s’en laver les mains comme le fit Ponce-Pilate au procès de Jésus. Dans le chemin de nos vies, nous pouvons être illuminés par la parole, le comportement, la présence de l’autre. Ils changent notre manière de saisir le monde et nous font prendre une route plus humaine, plus fraternelle, plus conforme à l’agir du disciple du Christ.

La lumière brille toujours

Chaque personne humaine porte en elle une lumière — parfois éteinte et qui ne demande qu’à être rallumée — qui est le signe que l’obscurité n’aura jamais l’avantage en ce monde. Nous, les chrétiens nous y voyons le signe de l’amour que Dieu ne cesse de verser dans nos cœurs n. Lumière qui est ravivée lorsque nous nous ouvrons, sans calcul, à la diversité, à la singularité de l’autre.

Se laisser convertir

C’est donc à une conversion profonde, personnelle et communautaire, à laquelle nous sommes appelés en ce dimanche de l’Épiphanie. Nous avons à reconnaître que nous avons à porter la lumière du Christ au monde. Elle a la capacité de transformer le monde, car elle nous ouvre à « cette espérance qui ne déçoit pas ». Cette lumière de Dieu nous en sommes les porteurs, nous qui confessons notre confiance dans ce Christ venu nous rejoindre dans la fragilité de notre humanité.

Rejoindre l’humanité souffrante

C’est à elle aussi que le message du Dieu s’adresse aujourd’hui au travers des mages. Il représente l’ensemble de l’humanité souffrante à laquelle nous appartenons, dispersée à la surface de la Terre. Les trois personnes divines ont choisi d’envoyer le Fils pour prendre part, pour prendre chair, dans cette humanité. Il l’a assumé pleinement, jusqu’à la mort sur la croix, pour que nous participions pleinement à la force de l’amour de Dieu.

Entrer dans un chemin de réconciliation

À Noël, la lumière du Christ nous illumine pour que nous entrions dans un chemin de réconciliation avec la Création et aussi les uns avec les autres. Ce qui importe c’est d’être attentifs aux signes des temps, à l’étoile qui scintille dans notre ciel quotidien, pour comprendre là où le Seigneur veut nous conduire. Nous pourrons alors prendre cette route, cette marche à la suite du Christ pour servir et aimer ce monde déchiré par notre égoïsme et notre orgueil.

Contempler le Christ

Pour nous aider à transformer notre cœur, Dieu nous offre son Fils en perpétuelle contemplation. Lorsque nous fixons notre regard sur Lui, que nous nous nourrissons de son corps et de son sang, contemplons l’eau et le sang qui coulent de son cœur, la lumière de l’amour de Dieu vient illuminer notre cœur. En ce début d’année 2022, demandons donc la grâce au Seigneur de pouvoir davantage le contempler dans nos frères et sœurs.

Découvrir notre étoile

Qu’il nous donne la force de nous réjouir davantage d’un tel amour gratuit pour chacun et chacune d’entre nous. Ainsi, à l’image des mages, nous découvrions l’étoile qui guide nos vies et pourrons nous réjouir d’une très grande joie. Que le Seigneur demeure davantage notre compagnon de route tout au long de cette année 2022 pour Sa plus grande gloire et donc le service désintéressé de nos frères et sœurs en Christ.

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