Comme les pèlerins d’Emmaüs, découvrons le Christ dans le partage


Méditations au coeur du monde / vendredi, avril 21st, 2023
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Image par Robert Cheaib de Pixabay

Nous sommes toujours, en ce 3e dimanche de Pâques, dans la clarté pascale. La liturgie nous offre de cheminer, une nouvelle fois, avec les pèlerins d’Emmaüs. Ce passage est particulièrement emblématique de notre chemin de foi. Comme ces pèlerins, nous cheminons avec Jésus, mais notre cœur est toujours lent à croire. Notre foi est fragile, mais notre cœur est tout de même brûlant.

À la suite des pèlerins d’Emmaüs, partageons nos vies

Comme les pèlerins d’Emmaüs, nous partageons nos vies, nos expériences, ce qui nous marque, avec nos amis. Mais, savons-nous y reconnaître les traces du Ressuscité ? Malgré le fait que la lumière éclaire toujours les ténèbres, notre cœur est plus enclin à se laisser envahir par ce qui l’assombrit. L’espérance qui naît du matin de Pâques est ancrée, depuis notre baptême, dans notre être le plus profond.

Compter sur le Christ

Pourtant, nous sommes souvent, comme ces pèlerins d’Emmaüs, déboussolés par les événements du monde. Aussi, dans ces moments incertains, souvenons-nous de l’événement du tombeau vide, de l’aurore pascale. Le Christ est présent dans nos vies, au cœur du monde, pour que la lumière triomphe toujours des ténèbres. Nos désespérances ne doivent pas avoir le dernier mot dans nos existences. Comme le dit Paul dans la première lecture, il n’est pas possible que la mort ait retenu le Christ en son pouvoir.

Compter sur le dynamisme du Ressuscité

Aussi, dans cette victoire, nous sommes emportés, conduits vers le dynamisme du Ressuscité. C’est sur cette pierre de fondation qu’il nous faut construire. À la suite de Pierre et malgré notre foi fragile, nous avons à nous enraciner dans cette espérance, dans l’allégresse de la présence du Christ. Nous avons à poursuivre cette expérience des pèlerins d’Emmaüs où le Christ nous précède sur notre chemin d’humanité. Il vient à notre rencontre sur notre chemin, mais il y est déjà. Il nous précède et c’est cela qui compte.

Découvrir Dieu comme les pèlerins d’Emmaüs

Dieu se révèle à nous dans l’humble quotidien, dans cette banalité de l’ordinaire. Quoi de plus banal que deux personnes qui cheminent, qui échangent, qui partagent leur vie ? Mais, ce qui prend de la consistance, c’est cette rencontre avec le Christ et son écoute. Combien de fois ne laissons-nous pas la place à l’autre dans le dialogue ? Combien de fois voulons-nous parler sans écouter ? Le Christ à Emmaüs commence par écouter. « De quoi discutez-vous en marchant ? », leur demande-t-il. « Quels événements ? » interroge Jésus. C’est une manière, sans doute, de leur offrir l’occasion de relire leur expérience et d’en offrir le récit à Jésus.

Converser avec Jésus

Ce récit des pèlerins d’Emmaüs est comme la genèse de la conversation spirituelle. Il raconte avec leurs mots, leurs cœurs, ce qui fait leurs soucis et comment leur espérance a été déçue. Et le Seigneur les écoute, attentif à leur récit pour les conduire à comprendre autrement cette relecture. Jésus invite ces pèlerins à bien comprendre ces événements, il les remet en perspective tout en les invitant les disciples à creuser cette expérience à aller plus loin. Jésus aujourd’hui nous invite à faire de même. Il ne s’agit pas de laisser nos préoccupations, nos cœurs lents à croire de côté, mais à les transformer, à les convertir, à les offrir au Père.

L’offrande de nos vies

C’est ainsi, dans cette offrande, dans cette manière de lui confier nos vies, que nous alors déborder de joies et mettre résolument nos pas dans ceux du Christ. C’est ce cheminement qui a conduit les pèlerins d’Emmaüs à reconnaître le Christ dans la fraction du pain. Ce geste familier signifie que le Christ s’est rompu pour nous pour partager sa vie en abondance. L’Eucharistie, le pain et le vin devenus le corps et le sang du Christ sont le signe de la surabondance du fol amour de Dieu. Il n’y a aucune limite à l’amour de Dieu. Nos faiblesses personnelles, les défaillances communautaires, les fragilités ou bien ou encore la couardise n’entravent jamais l’action salvifique, l’action amoureuse de Dieu. C’est cela qui doit nourrir notre foi.

Découvrir le fol amour de Dieu

C’est à partir du fol amour de Dieu que nous pouvons relire notre vie. Ainsi nous pouvons davantage comprendre les marges de progression que nous avons. Elles ne sont pas des actions à entreprendre, des paliers à franchir, mais une manière de procéder. Ce que nous pouvons faire, c’est essayer de nous livrer davantage à la grâce de Dieu pour que nos cœurs soient davantage au diapason du cœur du Christ. C’est à cela que nous sommes appelés à vivre au cœur du temps pascal. Découvrir, comme les pèlerins d’Emmaüs, que lorsque nous nous approchons de la présence du Christ, nos cœurs sont brûlants est le cœur de notre vie de foi.

Contempler l’agir de Dieu

Certes, nous avons du mal à marcher à sa suite, à comprendre l’intensité de ses appels, ses nombreuses invitations à le suivre, ses cris que nous n’entendons toujours pas. Mais, ce qui importe c’est vraiment contempler l’Amour du Christ, de discerner son visage dans celui des femmes et des hommes de ce temps. Avec Lui, nous sommes conviés à vivre dans la louange du nom du Père. Cette action de grâce n’est pas là pour satisfaire l’égo du Père. Elle est a pour nous faire saisir que l’Amour du Père, la surabondance de son amour nous convoque à vivre davantage en enfants de lumière.

Comme les pèlerins d’Emmaüs, suivre le Christ de plus près

L’Eucharistie que nous célébrons nous procure des forces nouvelles, des forces vives pour marcher à la suite du Christ. Elle nous donne d’être renouvelés dans notre désir de servir le Christ de plus près. Lorsque nous partageons le corps et le sang du Christ, c’est la vie de Dieu que nous partageons. Et, en même temps, c’est aussi le Royaume de Dieu, la communauté chrétienne que nous continuons à bâtir. C’est par ce geste du pain partagé que les pèlerins d’Emmaüs découvrent que cet inconnu de la route est le Christ Seigneur. C’est aussi par ce même geste qu’Il vient faire sa demeure en nous pour que nous fassions en lui la nôtre.

Vivre avec et pour Dieu

Puissions-nous recevoir la grâce d’une conscience renouvelée quand nous recevons le corps et le sang du Christ. Mais n’oublions pas non plus qu’Il se dit et se forme à chaque fois que nous choisissons de vivre et de se recevoir les uns des autres en vérité. Puisse le Christ ressuscité nous aider à devenir davantage généreux pour accueillir sa présence en plein monde.