Pâques : du silence à la plénitude de la vie


Méditations au coeur du monde / samedi, avril 20th, 2019
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ResurectionLe silence que nous entretenons du jeudi saint jusqu’au samedi saint est rompu ce soir par le crépitement du feu pascal. Ce bruit quasiment imperceptible fait jaillir la lumière dans la nuit de ce soir. Les flammes – nous ne le savons que trop bien – peuvent être de terribles ennemies ; Notre-Dame de Paris en est la victime récente. Mais, si nous en faisons un bon usage nous les voyons nous éclairer et nous réchauffer. C’est le sens de cette lumière de la vigile pascale. Elle vient jaillir dans la nuit et éclairer l’Église rassemblée pour célébrer la résurrection du Seigneur. Il se lève du tombeau, du silence où nous l’avons enfermé. Le Christ passe à travers la mort pour que nous saisissions l’occasion de ne pas passer à côté de Lui.

Victoire

C’est en cela que nous pouvons entendre cette phrase de l’Exultet : « Bienheureuse faute de l’Homme, qui nous valut un tel rédempteur ». Dieu rend le Christ victorieux du tombeau en témoignage de son fol amour. C’est cela le cœur de notre foi : contempler l’amour de Dieu du jeudi saint à Pâques. C’est le même amour qui s’est dit tout au long de ce triduum comme en résumé de son alliance qu’il a choisi de passer avec nous dès sa création.

Alliance

La vigile pascale est comme le résumé de cette histoire d’alliance entre Dieu et les Hommes. Il a choisi de ne pas rester seul et de créer de la relation en créant, comme lui-même est en relation avec le Fils et l’Esprit. Ce qui unit Dieu et les Hommes c’est bien cette volonté de créer de la relation voire de l’interaction. Comme l’amour circule entre les personnes divines, il a souhaité qu’il en soit de même en créant l’Homme. De la lecture du livre de la Genèse, la première parole que Dieu adresse à l’homme et la femme est « Soyez féconds ».

Fécondité

Être fécond ne réside pas seulement dans le fait d’avoir des enfants mais également en celui de porter du fruit. Il s’agit de porter la puissance de vie dans toutes les dimensions de notre vie. Se placer radicalement du côté de cette énergie qui fait demeurer dans l’Espérance inaltérable. C’est le sens également du baptême, dont nous renouvelons nos promesses au cours de cette vigile pascale. L’eau et le feu sont contradictoires mais en même temps complémentaires.

Tensions

Ce sont des éléments qui sont en tension comme nos vies doivent l’être. Il ne s’agit pas d’une invitation à être écartelé. Au contraire, il s’agit d’œuvrer pour tenir ensemble ces joies et ces peines, ces fatigues et ces dynamismes qui parcourent notre vie. Il s’agit d’entendre malgré tout la promesse de la permanence de Dieu. Pour cela, il nous faut consentir à le mettre en premier dans nos vies, à lire les signes des temps qui sont porteurs de promesses et de sens.

Libération

En recevant Dieu comme celui qui nous libère et nous donne l’élan pour rencontrer les femmes et les hommes de ce temps, nous sommes plongés dans la vie de Dieu. Cette vie qui parcourt le monde et nos vies. Il nous revient de ne pas lui faire obstacle, de ne pas éteindre ce feu de la foi que Dieu a semé en nous dès avant notre naissance. Cette intelligence de la foi doit nous aider à bâtir ce monde au service de la dignité de chaque personne.

Annonce

Cette mission d’annonce de l’Évangile en tous temps, en tous lieux doit nous laisser sans repos. Elle ne consiste pas à faire, à réaliser, à monter tel ou tel plan pastoral. Servir le Seigneur dans sa mission c’est demeurer avec Lui. C’est se laisser rejoindre par ce mystère d’amour qu’il nous laisse dans son Eucharistie, que nous célébrons jusqu’à ce qu’il vienne. En même temps, il ne cesse de venir nous rejoindre jusqu’au cœur de nos croix, de nos difficultés. La résurrection du Christ a eu lieu un jour du temps mais poursuit son œuvre encore aujourd’hui. En passant de la mort à la vie, le Ressuscité vient transformer nos existences en promesse d’alliance. A nous de nous en saisir pour vivre pleinement de sa vie.

Jaillissement

Puisse cette vie de Dieu qui jaillit du tombeau, dans le feu et l’eau baptismale nous aider à cheminer sur nos routes humaines. Qu’elle nous renouvelle dans nos cheminements quotidiens et nous aide à percevoir dans notre monde tout ce qui est puissance de vie, d’amour. La force d’amour de Dieu doit nous aider à résister à toutes tristesses et nous faire savourer cette joie de le savoir victorieux de tout ce qui est rupture d’alliance. Que la résurrection du Christ, soit vraiment la nôtre ; celle de nos manières d’être bien plus que de faire.

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