Au service du Monde


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / samedi, mai 9th, 2020
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Le service du mondeCe 5e dimanche de Pâques nous amène à réfléchir sur le sens du service. Lors du Jeudi Saint, nous avons perçu que toute autorité est avant toute chose un service. Aujourd’hui, les Actes des Apôtres nous présentent l’institution des sept pour qu’ils se consacrent au service des pauvres. En creux nous pouvons comprendre que les Apôtres étaient bien occupés. Non seulement, ils devaient annoncer la Parole, enseigner, mais aussi s’occuper des plus fragiles. Nous sentons dans ce passage des Actes que la mission est complète. Que l’annonce de la Bonne Nouvelle n’est pas qu’une question de prédication, de célébration de la Cène mais également la proximité à chacun. Il s’agit plus d’une manière d’être que d’exercer une posture.

Service

Ce rappel des origines de l’Église peut nous aider alors que nous vivons, du fait de la pandémie, un éloignement de la célébration sacramentelle de l’Eucharistie. Dans le service quotidien, dans l’humble service de notre devoir d’état, nous vivons en disciples du Seigneur. Les frères  du passage des Actes de ce dimanche ne sont pas moins disciples-missionnaires que les autres.

Fécondité

Nous le voyons bien par la phrase de fin de ce passage : La parole de Dieu était féconde, le nombre des disciples se multipliait fortement à Jérusalem. La mission est exercée différemment mais c’est la même. Nous aussi dans l’Église, nous avons tous la même mission. Mais le ministère auquel nous sommes envoyés est différent. C’est ce que nous dit Pierre, dans l’épître de ce dimanche : Vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut, pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.

Vocation

Dieu nous choisit, tous autant que nous sommes. Cet appel, cette vocation sont ceux d’une annonce par notre vie de la Joie de Dieu. Celle qui nous fait rendre grâce, comme nous y invite le psaume 32 de ce dimanche. L’action de grâce est une annonce en soi de la Parole. Reconnaître que Dieu agit, qu’il est présent par nos mains, par celles des autres et qu’il nous donne de faire du monde une vivante offrande à la louange de sa Gloire. Il nous faut donc apprendre davantage à entrer dans la louange, celle qui nous fait reconnaître les biens dont le Seigneur nous comble, malgré tout. En fait, il s’agit bien d’entrer dans la logique de l’Évangile de ce dimanche. Jésus nous invite à la reconnaître comme Celui qui nous conduit vers le Père.

Compagnonnage

Dans notre compagnonnage quotidien avec le Christ nous entrons dans l’intimité du Père. Elle ne cesse de nous révéler la passionnante histoire de son fol amour pour nous. Si nous prenons le temps de contempler le Fils dans sa manière d’agir, dans ses paroles, dans cette proximité aux uns et autres, nous comprendrons mieux quel est le Chemin de son appel. Il s’agit d’apprendre à se déposséder, non pas des quelques mieux que nous avons – quoique. Mais il est nécessaire de nous reconnaître comme étant revêtus du Christ. C’est-à-dire porteurs des grâces du Royaume et appelés à apporter Sa lumière aux femmes et aux hommes de ce temps. Cette prise de conscience ne peut se faire que si nous entrons en dialogue avec Dieu et en même temps avec nos contemporains.

Inculturation

Nous ne pouvons pas être d’un côté en compagnie de Jésus et de l’autre privés d’un lien à ce monde qu’il crée et aime. Ce sont là les deux poumons du chrétien. Dieu et le monde ne sont pas séparés. Ils sont les deux faces d’une même pièce. Lorsque nous servons nos contemporains, nous servons Dieu et lorsque nous le servons, nous servons les femmes et les hommes de ce temps. Il s’agit bien d’entrer dans l’accomplissement de la Parole de Dieu, dans la sequela Christi.

Diaconat

C’est ce que nous rappelle le ministère diaconal, pour lequel le Pape nous demande de prier tout au long de ce mois de mai 2020. Le service est comme la source et le sommet de notre vie chrétienne et de la raison d’être de l’Église. Elle est appelée, à la suite du maître et Seigneur, à se faire servante et pauvre.

Puissions-nous prendre le temps, tout au long de cette semaine, de réfléchir à cette dynamique de l’Amour. Pour Ignace de Loyola, comme le dit Pedro Arrupe : L’amour s’exprimera nécessairement par le service, le don de soi. Disons-le d’une autre manière : on ne peut aimer sans servir. Servir exprime la réciprocité de l’amour, et la forme que prend le don de soi.

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