Avec Ignace, vivre davantage l’Évangile en plein monde


Méditations au coeur du monde / mardi, juillet 27th, 2021
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Saint Ignace de Loyola« Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants » entendons-nous dans le psaume 1, pour cette solennité de la saint Ignace de Loyola. Cet homme « se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! » poursuit le psalmiste. C’est sans difficulté que nous reconnaissons, dans cette description, notre Père Ignace. Le célébrer avec honneur aujourd’hui, et tout spécialement au cœur de cette année ignatienne, c’est reconnaître que son histoire, sa spiritualité sont une aide pour nous aujourd’hui.

Présupposé positif

Ces mots du psaume 1 peuvent aussi nous faire penser au présupposé positif des Exercices Spirituels (n° 22) : « Il faut présupposer que tout bon chrétien doit être plus disposé à sauver la proposition du prochain qu’à la condamner ; et s’il ne peut la sauver qu’il s’enquière de la manière dont il la comprend ; et s’il la comprend mal, qu’il le corrige avec amour ; et si cela ne suffit pas, qu’il cherche tous les moyens convenables pour le mettre dans la voie de la vérité et du salut. ». Ces mots d’Ignace sont une indication pour nous qui cherchons à vivre dans la joie du Père.

Le présupposé de la fraternité

C’est un appel à considérer l’autre comme un frère, une sœur en Christ, un compagnon de route en cherchant davantage à le comprendre. Il s’agit d’avoir la conviction que la Parole de Dieu fait son chemin en lui de manière singulière. Toutefois, parfois, nous nous égarons sur le chemin, nous confondons la voix du Père avec celle de l’ennemi de la nature humaine et avons besoin du discernement d’un autre pour rentrer dans la louange et l’Action de grâce.

Avec Ignace rechercher davantage la volonté de Dieu

Autrement dit, c’est l’intelligence des écritures et leur proximité qui doit nous guider et nous inspirer. Ce n’est pas de l’ordre de l’absolu et de la certitude, mais du tâtonnement et de la recherche continuelle de la volonté de Dieu. C’est un des traits essentiels de la vie d’Ignace. Il a découvert ces mouvements de l’Esprit et a laissé le Seigneur le saisir pour le mener et qu’il serve sa plus grande gloire, dans une humble recherche continuelle de sa volonté.

Magis d’Ignace et de ses fils

Ce « Magis » ou ce « davantage », caractérise la spiritualité de saint Ignace, que nous célébrons aujourd’hui. Elle nous conduit à regarder de quelle manière nous pouvons contempler ce monde pour « voir toutes choses nouvelles en Christ ». Il s’agit ne pas rester à la surface des choses, mais de chercher comment faire éclore, au cœur de ce monde « la richesse de la grâce que Dieu a fait déborder jusqu’à nous en toute sagesse et intelligence » (1 Eph 1, 7b-8). Cela demande de reconnaître Dieu comme notre unique Sauveur et « l’Éternel Seigneur de toutes choses » comme l’appelle Ignace.

Devenir davantage un humble serviteur

Engager sa vie à la suite du Christ demande de l’humilité, car nous nous reconnaissons mendiant de l’amour et de la joie de nuit.

Non qu’il ne nous la donne pas, mais nous sommes si souvent incapables de la recevoir, de l’accueillir. Et pourtant, c’est notre unique nécessaire, ce pain de vie qui nous permet d’avancer sur nos routes humaines. N’oublions pas que, lorsque nous célébrons Ignace, ce n’est pas une idole que nous honorons. C’est un homme, qui au terme d’une longue conversion, a trouvé une voie pour accéder davantage à la plénitude de l’Amour de Dieu. C’est ce dernier que nous honorons lorsque nous fêtons notre Père Ignace.

Action de grâce

Nous avons à rendre grâce au Seigneur d’avoir permis à l’Église de rassembler des hommes et des femmes autour d’Ignace. Ils cherchent au cœur de la Parole de Dieu et dans les signes des temps le moyen de mieux servir et aimer, en toutes choses. C’est à l’unité dans nos vies que la spiritualité ignatienne nous appelle. Il s’agit de trouver dans la Parole de Dieu les vivres dont nous avons besoin pour poursuivre notre route personnelle, avec le Christ, mais surtout pour l’annoncer au cœur du monde. Cette Parole nous confronte à nos contradictions, à nos peurs, à nos fragilités, mais surtout elle nous invite à risquer notre « oui » à la suite du Christ, à la suite d’Ignace et de ses compagnons. C’est d’ailleurs ce qui nous est dit dans la première lecture.

Avoir la Parole de Dieu pour compagnon

La Parole de Dieu n’est pas quelque chose d’abstrait, qui dort dans un beau livre sur une étagère. Elle doit habiter notre cœur, notre vie et nous accompagner tout au long de nos jours.

Lorsque nous cheminons avec la Parole, nous comprenons davantage quel est le désir du Seigneur. Nous pouvons alors sentir, au cœur de notre chair, ses appels. Nous avons à servir ce monde pour aider à relever ce qui est fragile. Suivre le Christ dans cette Parole, à l’école d’Ignace de Loyola, c’est en quelque sorte vivre un appel. Il s’agit

Entrer dans l’intimité du Christ

Avoir pour Père Ignace n’est pas un titre de noblesse. Cela ne nous rend ni meilleurs ni pires que nos contemporains. Mais cela exige de nous une bienveillante vigilance. Ainsi, nous sommes invités à contempler ce monde pour y discerner la présence agissante de Dieu par le truchement de nos vies. Devenir compagnons de Jésus, à la suite d’Ignace, c’est entrer dans l’intimité du Christ. C’est chercher comment être davantage ses témoins sur notre route quotidienne. C’est une quête peut paraître épuisante et revêtir un aspect quelque peu élitiste. La considérer ainsi serait une erreur. En effet, le seul souci qui doit nous habiter c’est la manière dont nous avons à laisser le Christ nous inviter à demeurer en Lui.

Un appel à la conversion

Il s’agit donc d’une invitation à nous laisser convertir par la Parole de Dieu . Elle se dit au cœur de la vie du monde. Là où nous vivons, dans nos différents cercles de relations, nous avons à être témoins du sourire du Ressuscité. C’est à vivre l’Évangile en plein monde que nous sommes appelés. Ce qui compte avant tout c’est de nous mettre en route en réponse à la suite du Christ.

Peut-être que, comme Ignace que nous célébrons avec joie, nous boiterons sur ce chemin. Qu’importe que notre vie soit blessée, que notre cœur soit habité de peine. Ce qui importe davantage, c’est de le faire communier avec le cœur du Christ. Ainsi, nous pourrons voir véritablement le monde comme l’œuvre de Dieu. Il est à la fois consacré et appelé à vivre de son amour.

Que l’intercession d’Ignace nous y aide et que « Dieu qui a voulu que chacun ait le souci de son prochain, nous envoie parmi les croyants et les non croyants, afin que nourris du pain de vie, nous annoncions les richesses de ton amour » comme nous y engage la prière après la communion de la saint Ignace.


Dt 30, 11-14 / Psaume 1 / Eph 1, 3-10 / Jn 1, 35-39

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