La Parole de Dieu, une source d’eau vive


Méditations au coeur du monde / vendredi, mars 10th, 2023
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Ce 3e dimanche de Carême, la liturgie nous donne de méditer sur ce qui nous nourrit et nous abreuve. Nous découvrons que la Parole de Dieu, celle de Jésus, est une eau vive qui désaltère. Dans ce dialogue avec la Samaritaine, Jésus, une fois de plus, étonne. Décidément, il ne se comporte pas en « bon » juif et encore moins en bon « rabbi ». Les Samaritains et les Juifs se détestent au plus haut point. Ces inimitiés ne semblent pas beaucoup inquiéter Jésus.

La force de la Parole de Dieu

Sa Parole est une parole de liberté et de vérité, car elle est Parole de Dieu. Ce qui est essentiel pour Lui ce sont les rencontres en vérité, de pouvoir relever ceux qui sont sclérosés pour les ouvrir à la liberté de l’amour de Dieu. Cette attitude est empreinte de simplicité. Ce n’est pas dans la synagogue ou dans le temple qu’il annonce la Parole de Dieu. C’est en plein monde, au cœur de toutes ses rencontres, de ses pérégrinations.

Dieu nous cherche

Comme pour la Samaritaine, Jésus vient vers nous, dans notre quotidien. En fait, Dieu ne cesse de nous chercher. Il nous sollicite pour nous éveiller à Sa Parole. Cette Parole de Dieu peut être pour nous un révélateur de ce qui sommeille dans nos cœurs. Si nous ouvrons notre cœur aux dimensions du cœur de Jésus, nous serons davantage disponibles à son interpellation. Ne nous habituons pas à la Parole de Dieu, même si nous la connaissons par cœur. Prenons vraiment le temps de la lire personnellement et collectivement pour entendre ce qu’il a à nous dire aujourd’hui. Comment cette « source d’eau vive jaillissante » peut-elle irriguer les déserts de notre vie et de notre monde ? Comment trouver dans cette Parole de Dieu le dynamisme d’aller annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus à nos frères et sœurs ?

La Parole de Dieu ouvre notre cœur

La Samaritaine a été touchée par la puissance de vérité de Jésus. Sa Parole a germé dans son cœur au-delà même de son désir. Ce qu’elle désirait c’est ne plus avoir à se rendre au puits. Jésus, lui, désirait lui ouvrir le cœur à la Parole de Dieu. De cette incompréhension est né un dialogue nourri par la foi. Ce peut être une indication pour nous aujourd’hui. Au cœur de nos vies, de nos existences, nous menons des conversions, des dialogues qui peuvent déboucher sur des impasses. Souvent, même en Église, nous ne nous comprenons pas. Souvent, c’est parce que nous ne parlons pas de la même chose. Nous n’avons pas la même grammaire. Mais, si nous faisons l’effort de comprendre l’autre, de mettre en pratique le « présupposé positif » cher à Ignace de Loyola, le ravin de l’incompréhension pourra être comblé.

La force de la rencontre et de la prière

C’est ce qui se passe entre Jésus et la Samaritaine. Elle est interloquée par l’interpellation de Jésus et surtout, par la quasi-impossibilité de faire ce qu’il demande. Cette rencontre peut nous permettre, à nous ici, de relire nos rencontres avec Jésus. Souvent, dans la prière, nous arrivons avec nos demandes. Nous cherchons une réponse à une question à laquelle nous n’arrivons pas à répondre. Mais Jésus ne nous apporte pas cette réponse. Il n’agit pas comme un moteur de recherche. Et puis, ce que veut Jésus, c’est que nous découvrions l’Amour du Père. Il est cet Esprit qui nous donne d’avancer dans l’espérance malgré l’obscurité et les interrogations.

La Parole de Dieu : la force de vivre

Nous puisons dans la Parole de Dieu les forces pour vivre en plein monde notre vocation de disciple-missionnaire. Dans cette contemplation dans l’action, nous discernons petit à petit le chemin du plus grand amour. Car, comme nous le dit Paul, dans la seconde lecture de ce 3e dimanche de Carême : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit saint qui nous a été donné. » Mais il est souvent enfoui au plus profond de notre être. Parfois, même souvent – avouons-le – toutes sortes de sentiments assombrissent et sclérosent notre cœur. Ce sont là des obstacles au jaillissement de l’Amour de Dieu pour chacun de nous.

Le fol amour de Dieu

Nous avons besoin de la force de l’Esprit, de la force de Dieu pour dégager ce qui nous entrave pour aimer davantage. La contemplation du Christ en croix et un dialogue fécond avec Lui, « comme un ami qui parle à un ami et qui sait se taire pour l’écouter » (Ignace de Loyola) peuvent nous aider. La croix du Christ nous indique jusqu’où va l’amour de Dieu ou plutôt que cet amour n’a ni limites, ni frontières. Il n’est pas une récompense à une bonne action, à un bon comportement. Il est donné une bonne fois pour toutes, sans contrepartie. Dieu nous aime, que nous soyons bons ou méchants, justes ou injustes, croyants ou non croyants. En revanche, pour ceux qui s’attachent au Christ, pour ceux pour qui la Parole de Dieu a du prix et du poids, pour ceux qui veulent suivre le Christ de plus près, cela demande d’agir.

Contemplation et action

Cette action n’est pas de l’ordre de l’activisme, mais de celui du « sentir et goûter intérieurement » la Parole de Dieu. À partir de cette contemplation, je peux me rendre disponible pour servir ce monde et témoigner que Jésus est le Sauveur de Monde. Cette conviction née de la foi doit s’incarner au plus concret de notre vie. Comment, par et dans ce que je suis, je peux témoigner que l’Amour de Dieu, que la Parole de Dieu faite chair est le Salut du monde ? Chacun trouvera dans son cœur, dans sa prière et dans la conversation spirituelle, la manière la plus juste d’incarner cette conviction. Toutefois, même s’il y a une dimension personnelle à cette réponse, ne négligeons pas la dimension communautaire.

Un corps pour la mission

Les rencontres de Jésus sont singulières et personnelles, mais elles visent à bâtir un corps disponible pour la mission. Aussi, c’est du cœur de ce corps, dont l’eau vive de l’Amour de Dieu irrigue les veines, que doit se répandre la Bonne Nouvelle de Dieu. Que le Seigneur nous donne donc d’être attentifs à cette eau qui nous renouvelle et nous aide à lutter contre toutes formes d’abus dans l’exercice de nos responsabilités. Avec le pape, prions aussi, spécifiquement en ce dimanche, « pour tous ceux qui souffrent à cause du mal reçu par les membres de la communauté ecclésiale. afin de « réveiller notre conscience, notre solidarité et notre engagement en faveur d’une culture de la protection » et lutter avec détermination contre tout type et forme d’abus

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