L’heureuse veille du temps de l’Avent


Méditations au coeur du monde / vendredi, décembre 1st, 2023
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Nous entrons dans le temps de l’Avent. Le temps de la veille et de l’heureuse attente. Peu à peu, nous entrons dans la pleine lumière de l’Espérance. À Noël, nous entendrons cette proclamation d’Ésaïe : « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! ». À Noël, Dieu se donne pour que nous nous donnions à Lui. C’est aussi, en creux, l’annonce de la Croix qui se fait. Dieu ne cesse de se donner.

24 jours de veille

Nous n’avons donc pas trop de ces 24 jours de veille pour accueillir le Seigneur dans nos vies. Mais pourquoi exercer cette veille ? Que nous le voulions ou non, « pour sauver son Peuple, Dieu va venir », comme nous le chantons durant l’Avent. Oui ! Dieu sauve ! C’est d’ailleurs son nom. Le Salut est acquis ! Là est tout le paradoxe de notre vie de foi. Nous sommes un peuple appelé à faire le bien, malgré tout. Mais que nous le fassions ou non, cela ne change rien à Dieu.

Pour faire le bien ?

Alors à quoi cela sert-il de faire le bien et la justice ? À rien, ou plutôt à tout. C’est répondre à la mission que nous donne le Seigneur de bâtir ici et maintenant son Royaume. Pour que le Salut de Dieu s’installe dans notre monde, il faut exercer une veille sur notre cœur. Le récit de la première lecture nous y encourage d’ailleurs. Nous nous reconnaissons sans mal dans cet itinéraire fait de détours, d’éloignement, de renoncement. Très souvent, nous nous éloignons du désir de Dieu de venir siéger en notre cœur. La liste des fausses bonnes raisons est longue à établir. Elle nous conduit à être ces feuilles desséchées dont nous parle la première lecture.

Demeurer en veille

Aussi, être en veille c’est chercher et goûter la présence de Dieu au cœur du monde. C’est cela qui nous donne l’élan quotidien pour participer à l’œuvre de salut de Dieu. Se tromper de chemin, faire fausse-route, cela arrive à chacun d’entre nous. Ce n’est pas grave en soi si nous arrivons à cheminer vers l’étoile du Christ. Elle est cette lumière qui guide nos pas pour marcher à sa suite. Aussi, nous pouvons compter sur la force de Dieu qui nous maintient en éveil pour le louer et le bénir. C’est dans cette attitude que nous pourrons servir l’humanité souffrante, dans une humble présence en plein monde.

Le monde est déjà sauvé

Car il ne nous est pas demandé de sauver le monde. Il nous revient de prendre notre part au Salut, à l’annonce de l’Évangile en plein monde. Consentir à participer à l’œuvre de Dieu c’est nous laisser façonner telle l’argile, nous dit encore Ésaïe. Ainsi, il nous faut être disponibles, en état de veille permanente pour laisser Dieu nous rencontrer. C’est le sens de la veille que prend ce temps de l’Avent.

Veiller pour accueillir Dieu

Dieu vient à notre rencontre, dans la fragilité d’un enfant. Étrange image de Dieu alors que nous préférons des manifestations plus impressionnantes, plus spectaculaires. Cette discrétion de Dieu nous incite donc à une vigilance extrême des mouvements de ce monde. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui que la guerre gronde partout.

Le scandale du mal

Nous pouvons légitimement nous demander où est Dieu dans ces atrocités et pourquoi il n’agit pas davantage. Cette question de la prégnance du mal, nous n’aurons jamais fini de nous la poser sans forcément trouver de réponse juste. Mais, ce que nous savons, c’est que le mal rôde dans le cœur de l’homme. Il est plus facile d’être méchant que bon : cela demande moins d’effort. Mais, nous qui confessons un Dieu de paix et de miséricorde qui est fidèle à ses promesses.

Se maintenir en état de veille

Alors, à notre tour, nous sommes en état de veille pour accueillir au creux de nos vies, au creux de nos mains, la force de Dieu. C’est pourquoi il est important que nous recevions ces mots que Paul adresse aux chrétiens de Corinthe dans la seconde lecture. C’est une invitation à la communion avec Dieu. Elle se manifeste par notre manière de faire et surtout notre manière d’être.

Témoigner de la tendresse de Dieu

Confesser le Dieu de la vie c’est manifester au monde sa solidarité, sa compassion par nos gestes, nos paroles, notre quotidien. Ce n’est pas facile, mais c’est le chemin qui nous conduit à révéler au monde la tendresse de Dieu. C’est elle que nous accueillions le soir de Noël et que nous sommes invités à répandre en plein monde.

Le temps de l’Avent : un temps de veille

L’invitation à la veille qui nous est faite tout au long de ce temps de l’Avent est là pour préparer nos cœurs à la joie de Dieu. Cette joie n’est pas un simple bonheur passager. Elle demeure dans notre cœur pour ressentir la proximité et l’appel de Dieu à participer à son œuvre de Salut.

Une présence discrète et aimante

Accueillir la joie de Dieu qui se manifeste dans le quotidien c’est être présent aux femmes et aux hommes de ce temps. C’est leur témoigner de la consolation de Dieu, de sa proximité. Se faire proche des uns et des autres c’est déjà annoncer Dieu qui vient à notre rencontre. C’est permettre à nos frères et sœurs en humanité de bénéficier de la grâce de Dieu comme nous le dit Paul dans la seconde lecture.

Cheminer avec nos frères et sœurs en humanité

Ainsi, nous avons à être là pour et avec nos contemporains dans une veille constante, « annonçant aux pauvres la bonne nouvelle du salut ; aux captifs, la délivrance ; aux affligés, la joie » (cf. prière eucharistique n° 4). Voilà la belle vocation qui nous est destinée. Elle n’est rien d’autre que cette proximité, tel Jésus cheminant sur les routes, entouré de ses disciples. Sans cette présence au milieu des nôtres, par une proximité physique ou spirituelle, le Royaume de Dieu ne peut pas advenir pleinement.

Se laisser saisir par le Christ

La venue de Dieu à Noël doit nous donner d’être saisis par Lui pour partir à la rencontre des uns et des autres. Les défis du monde sont grands. Beaucoup de nos contemporains sont en attente d’un geste de fraternité, de sororité. Ils ont besoin d’une proximité chaleureuse, d’un chemin de lumière qui les fasse goûter à la surabondance de l’Amour de Dieu.

Les lumières de Noël

Les bougies que nous allumons dimanche après dimanche, jusqu’à Noël, sont le signe de notre désir d’annoncer la lumière de Dieu pour chacun. Elle vient dissiper les ténèbres de nos cœurs, nous sortir de nos somnolences et nous conduire sur un chemin de justice et de sainteté.

Puisse ce chemin d’Avent que nous prenons aujourd’hui nous tenir éveillés pour être, à Noël, debout, disponibles pour accueillir Jésus qui se donne à nous.

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