La vocation baptismale : porte des vocations


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / samedi, mai 7th, 2022
Temps de lecture : 5 minutes(Last Updated On: )

vocation baptismaleCe 4e dimanche de Pâques est traditionnellement celui de la journée mondiale de prière pour les vocations. L’Évangile du Bon Pasteur est proposé à notre méditation. Prier pour les vocations, c’est reconnaître tout d’abord qu’il y a en plusieurs. Aussi, puisque le Christ est le Pasteur de son Peuple, nous avons à être un en Lui. L’Évangile nous montre l’unité de Dieu ; c’est ce qui fait sa force. Cela ne signifie pas qu’il y ait confusion entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Ils sont uniques et unis pour que nous soyons certains du fol amour de Dieu pour nous.

L’unité pour vocation

Aussi, souvenons-nous de cette unité lorsque nous voulons prier pour les vocations. Dans l’Église, elles ne sont pas une liste de postes à pourvoir comme en publierait une entreprise. Les vocations sont avant tout une réponse à l’amour de Dieu de la communauté chrétienne des baptisés. Souvenons-nous que la vocation première de l’Église est de porter la Bonne Nouvelle, l’Évangile, aux femmes et aux hommes de ce temps.

Vivre l’Évangile en plein monde

Ainsi, pour cela nous avons besoin de femmes et d’hommes qui vivent de cet Évangile, de cette Bonne Nouvelle du Christ pour le monde. Ce désir, cette capacité de porter l’Évangile est une grâce que le baptême fait naître. Nous sommes configurés au Christ mort et ressuscité par amour pour nous. Cette renaissance nous entraîne à devenir pleinement participants à la mission du Christ.

Compagnons de Jésus par vocation

Notre baptême nous fait devenir compagnons de Jésus par vocation. N’oublions jamais que les vocations spécifiques prennent leur source dans la vocation baptismale. C’est elle qu’il nous faut creuser au creuset de la foi. Notre prière au Seigneur doit être habitée du désir de pouvoir déployer et vivre en plein monde l’Évangile du Christ. Plus nous approfondirons et découvrirons la dimension baptismale de notre vie, plus notre Église deviendra missionnaire et marchera, dans la diversité des vocations, à la suite du Christ. C’est ce souci unique que nous pouvons porter spécifiquement en cette journée mondiale des vocations.Prier pour les vocations

Découvrir la grâce de notre baptême

C’est de notre capacité à vivre pleinement la grâce de notre baptême que pourront se déployer les vocations spécifiques. Elles sont toutes au service du Christ d’une manière particulière. Les unes ne sont pas supérieures aux autres. Elles forment un ensemble cohérent, pour témoigner de manière polyédrique l’unité de l’Église qui est au service de la mission du Christ. Cette mission nous est rappelée dans la première lecture. Dieu, par notre baptême, nous fait devenir lumière des nations pour [que] le Salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. Il ne s’agit pas d’un poids que Dieu mettrait sur nos épaules. Mais d’un envoi dans la joie.

Devenir, par notre baptême, prophète d’Espérance

Nul ne doit être privé de la manifestation de l’amour de Dieu pour notre monde, pour chaque femme et chaque homme. Ainsi, nous avons à devenir, individuellement et collectivement, prophètes de l’Espérance de Dieu pour le monde. Pour cela, nous devons absolument préserver l’unité du corps de l’Église en assumant nos différences et notre diversité. Nous ne sommes pas des mercenaires de l’amour de Dieu, l’Église ne nous n’appartient pas en propre. Elle est la maison qui nous permet de rencontrer le Christ pour ensuite partir l’annoncer au cœur du monde.

Tenir debout

Une maison, pour tenir debout, est constituée de divers éléments. Les uns sans les autres font que cela ne peut pas être stable ni accueillant. C’est pour cela que nous avons à prier, en ce dimanche des vocations, pour l’unité de l’Église. Nos communautés chrétiennes doivent pouvoir tenir au milieu des différences de vocations, de sensibilités, de cultures. Chacune des composantes doit pouvoir témoigner des appels que le Christ lui fait dans sa propre singularité. C’est dans le respect de ces différences, au-delà de nos agacements — plus ou moins légitimes — qui permet à l’Église de vivre pleinement sa mission qui consiste à témoigner en plein monde de la joie de l’Évangile.

Compter sur la fidélité de Dieu

Pour tenir dans cette mission, nous pouvons compter sur la fidélité du Seigneur. Le psaume de ce dimanche nous dit qu’elle demeure d’âge en âge. Nous, nous essayons d’être fidèles à nos engagements, à nos amis, à nos familles… Mais, à l’évidence, nous tombons parfois. Nous nous renions de temps à autre. Au-delà de ces fragilités personnelles et parfois collectives, ce qui compte, c’est de revenir au Seigneur de tout notre cœur. Ce n’est pas l’aveu de notre faiblesse, de notre fragilité, qui importe, mais notre élan vers le cœur du Christ. Il est le lieu où nous pouvons puiser la force pour vivre notre vocation de baptisés.

Au cœur du Christ

Du cœur du Christ, crucifié par amour pour les pécheurs, nous comprenons que l’eau de notre baptême nous plonge au milieu des contradictions de ce monde. Devenir disciples du Christ, prophètes d’espérance, est notre vocation comme membre de l’Église. N’oublions pas que nous appartenons d’abord au Christ avant d’être liés à telle ou telle sensibilité, communautés, instituts…

Membres de l’Église, corps du Christ

Notre baptême nous fait devenir partie prenante, membre à part entière de cette Église qu’il nous revient de construire de manière plurielle. C’est à cette condition, en respectant la variété de nos sensibilités, que nous pourrons pleinement faire naître dans nos communautés des femmes et des hommes aux vocations multiples. Ces dernières naissent, car elles sont convoquées par l’amour de Dieu. C’est Lui qui nous appelle à annoncer l’immensité de la « source de la vie » dont nous parle la seconde lecture.

Consolés par l’Amour de Dieu

L’assurance de l’Amour de Dieu pour ce monde, qu’il nous revient d’annoncer, est en même une consolation pour nous. Il nous revient non seulement de bâtir l’Église du Christ, sur la foi des Apôtres, mais également de participer à la construction de notre cité. Notre engagement à la suite du Christ l’exige. Se laisser entraîner par l’Amour du Christ, pour vivre notre vocation, nous impose de ne pas laisser la justice sociale être tue.

Prions donc le Christ, bon pasteur, de nous aider à vivre de son amour au cœur du monde. Ainsi, nous pourrons recevoir de Lui les vocations dont le monde a besoin pour mieux l’aimer et le servir au cœur du monde.