Le pouvoir de l’Amour de Dieu


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / vendredi, avril 23rd, 2021
Temps de lecture : 5 minutes(Last Updated On: 23 avril 2021)
Le pouvoir de l’Amour de Dieu

Ce quatrième dimanche du temps pascal est Celui du « Bon Pasteur ». Les textes nous rappellent que seul le Christ est le pasteur du troupeau confié par son Père. C’est un bon moyen de nous rappeler que son pouvoir nous place au service de la mission de réconciliation, de diffusion de l’amour que le Fils est venu nous confier. Il est bon de nous souvenir de la fin de la seconde lecture de ce dimanche : « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, en nul autre que lui, il n’y a de salut, car sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver ». C’est bien le Christ qui nous sauve, et qui est venu sauver le monde et non, nous, avec nos propres forces et bonnes volontés.

Coopérateurs de l’amour de Dieu

Pour autant, n’oublions que nous sommes, par notre foi et notre baptême, ses coopérateurs. Nous choisissons de servir ce monde pour lui apporter la force de la réconciliation de l’amour de Dieu. C’est par cette force, par ce pouvoir, que nous pouvons (comme Luc le rapporte dans la lecture des Actes des Apôtres de ce dimanche) faire le bien. Il ne s’agit pas d’une option pour ceux qui se réfèrent au Christ. C’est une obligation si nous souhaitons lui être fidèles. Il est important de nous souvenir que nous ne sommes pas disciples du Christ tout seul. Nous sommes une communauté, un peuple de disciples, habités du désir de servir et d’annoncer l’Évangile. Il ne s’agit pas d’abord de chercher des moyens, des techniques, mais d’approfondir notre relation au Christ. Là est l’urgence de la mission. À nous d’en faire une application concrète.

Le pouvoir de la louange

De cette relation de prière personnelle et communautaire, nous pouvons être capables d’entendre la volonté de Dieu pour chacun de nous. N’oublions pas que toute vocation, toute mission doit être au service du corps entier. Nul ne doit prendre le pouvoir sur l’autre, nous avons à travailler les uns avec les autres, peut être en contrepoint, mais toujours au service de l’unité. C’est ensuite que nous avons à entrer davantage dans la louange. Cette reconnaissance de la grandeur de l’amour de Dieu ne doit jamais nous quitter. Elle doit nous guider sur le chemin du plus grand service au quotidien. Rendre gloire à Dieu, reconnaître qu’il est le tout autre, tout en étant le tout proche, limite notre volonté de toute-puissance, de prendre le pouvoir sur la conduite des choses.

Notre pouvoir : aimer et servir

Servir la mission du « Bon Pasteur » n’est pas se placer dans une posture de suivante béate. Il s’agit de consentir avec amour en entrant dans l’intelligence des Écritures, comme les disciples d’Emmaüs. Cette intelligence du cœur nous donne de percevoir les besoins de nos frères et sœurs en Christ. C’est pour nous une occasion de discerner le lieu où nous serons le plus à même, le plus à l’aise, de servir la communauté, au nom du Christ. Ce discernement, nous avons à l’opérer d’abord dans un cœur à cœur avec le Seigneur. Cet échange amical permet de découvrir de quelle manière notre désir est rejoint par le désir de Dieu. Nous sentirons alors que nous sommes appelés à fleurir dans tel ou tel type de terre.

Un pâturage pour aimer

Toutefois, nous pouvons fleurir dans diverses terres ; il n’y a pas de pâturage réservé à tel ou tel. La seule ambition que Dieu nous porte est que nous devenions, chaque jour, davantage heureux. Elle nous amène à découvrir ce lieu, cette herbe fraîche, où le repos en Dieu nous sera le plus profitable. Même si se reposer en Dieu n’est pas de tout repos, car cela demande une vigilance du cœur de chaque instant. Cela ne consiste pas en une angoisse, à une peur de mal faire. Dieu ne nous infantilise pas et ne nous condamne pas. Il s’agit bien plus de tâcher d’être accordé à sa miséricorde pour laisser son pouvoir nous faire découvrir son visage dans celui de l’autre. C’est ce que nous dit Jean dans la seconde lecture.

Laisser Dieu nous découvrir son visage

Il nous appelle à laisser Dieu nous révéler son visage dans le reflet du regard de l’autre. C’est cette révélation, le pouvoir de la tendresse de Dieu qui doit guider notre vie. Nous avons à accepter que le Seigneur nous veuille du bien, qu’il nous conduise sur le chemin de la plénitude de la vie, de sa vie. Dans cette découverte, nous rencontrerons des compagnonnes et compagnons de route avec lesquels nous marcherons, prierons, trouver des nouvelles voies. C’est dans ce courage de l’avenir que nous pourrons devenir davantage ces disciples missionnaires au cœur brûlant de l’amour de Dieu. Voilà son seul pouvoir : nous aimer passionnément jusqu’à nous envoyer son propre fils en gage de cet amour.

Vivre de la vie de Dieu

Dieu se dépossède donc de ce qu’il a de plus précieux pour nous offrir de vivre définitivement de sa vie. Sa création était imparfaite tant que le Fils n’avait pas épousé notre humanité pour la transfigurer et la conduire vers le pâturage du Père. N’y voyons pas une volonté de sa part de nous posséder, mais plutôt de nous rassembler, de nous réconcilier avec nous-mêmes d’abord, puis les uns avec les autres. Le pâturage de Dieu n’a pas d’autres clôtures que celles que nous acceptons de nous mettre. Cette liberté que le Seigneur nous offre doit nous conduire à l’action de grâce. C’est à cette dynamique que nous y invite le psaume de ce dimanche.

Louer et servir

Rendre grâce pour cette liberté qui nous conduit à mieux le servir dans cette vocation de fils et filles de Dieu doit nous rendre joyeux. Laissons-nous donc entraîner jour après jour par cette liberté que nous offre le Christ. Elle nous permettra de nous libérer de nos tentations de prendre le pouvoir sur les autres et les événements et ainsi laisser place au discernement. Cette libération, nous pouvons demander à la goûter comme une grâce que nous offre le Seigneur en réponse à notre prière confiante.

Ainsi, nous pourrons goûter la tendresse du Père. C’est ce que nous propose la prière après la communion de ce quatrième dimanche du temps pascal.