L’humble volonté de travailler à la vigne du Seigneur


Méditations au coeur du monde, Temps liturgiques / samedi, septembre 26th, 2020
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L’humble volonté de travailler à la vigne du SeigneurPour le troisième dimanche consécutif, le Seigneur nous invite à prendre notre part aux travaux de Sa vigne. Nous avons compris combien son pardon nous est indispensable pour communier davantage à son bonté. Ce dimanche, le Seigneur nous propose de réfléchir sur l’expression de notre volonté. Il nous propose de relire nos vies pour y discerner les lieux où nous nous engageons librement en conscience. Il est difficile d’être pleinement libre dans la manifestation de notre volonté. Nous sommes, trop souvent, et peut-être un peu malgré nous, « esclaves » du monde extérieur. Nous voulons paraître et non être et refusons alors d’assumer nos choix. C’est ce que nous dit Ézéchiel dans la première lecture (Ez 18, 25-28).

Accusation

Nous accusons Dieu de tous les maux, avec cette expression, à son encontre : « C’est pas juste ». C’est un peu comme si nous l’accusions d’être responsable de nos propres choix. Mais, c’est oublier que le Seigneur nous a créés libres, pour que nous usions en conscience de notre volonté. Il nous aime tellement, qu’il choisit de ne pas intervenir dans notre libre arbitre. Son Alliance demeure et il nous invite à y rester fidèles dans la contemplation des signes des temps. Dieu s’y dit pour que nous y œuvrions, en son nom, dans une recherche approfondie de sa justice. Il vient nous inviter, nous initier, nous proposer mais ne fait pas à notre place.

Liberté

Son Esprit est au cœur de nos vies pour que nous usions de notre liberté avec une bienveillante vigilance. Dieu ne fait pas à notre place mais nous incite à nous enraciner dans sa bonté pour construire ici et maintenant son Royaume. C’est ce que nous pouvons retenir du psaume de ce dimanche (Ps 24). À nous, de choisir de manière délibérée d’entrer dans le projet de Dieu. Il veut que nous soyons pleinement heureux. C’est une aspiration de beaucoup de nos contemporains et la crise de la COVID-19, que nous traversons actuellement, la rend d’une plus grande acuité. Nous pouvons y comprendre la nécessaire volonté de bâtir des relations sur la confiance et la solidarité, et non sur la contrainte. C’est de cette manière que le Seigneur se comporte avec nous, comme nous le fait saisir l’Évangile de ce dimanche (Mt 21, 28-32).

Travailler

Le Père de cette parabole, que Jésus présente aux scribes et aux anciens du Peuple, ne menace pas ses fils. Il leur demande d’aller travailler à la vigne. Chacun alors manifeste sa volonté en son âme et conscience. Nous comprenons bien que ce n’est pas la spontanéité de la réponse qui fait sa qualité. Le second répond « oui, oui », comme pour avoir la paix et ne fait rien. C’est un comportement d’enfant qui n’a pas grandi et qui est incapable de manifester librement sa volonté. Le premier est l’exact contraire. Il affirme son refus puis – gageons qu’il prend le temps nécessaire au discernement – va travailler à la vigne. Ces deux comportements sont assez caricaturaux pour que nous puissions nous y retrouver. Pour autant, souvenons-nous que notre joie réside plus dans l’exercice de notre liberté.

Discerner

Mais, être libre demande un vrai travail de discernement et d’accompagnement. C’est de l’ordre d’une grâce à demander et à recevoir. Cette volonté d’avancer vers la vraie liberté doit être un désir qui nous habite. C’est dans la manifestation de notre volonté de suivre le Christ, humble et pauvre, que nous pourrons contribuer à (re)bâtir l’Église pour la plus grande gloire de Dieu et le salut du monde. Cela signifie que nous devons comprendre que nous avons à considérer les autres comme ceux qui peuvent nous conduire au Christ.

Notre volonté doit donc être orientée vers un chemin d’humilité, comme Paul nous le propose dans la seconde lecture (Ph 2, 1-11). Humble devant l’immensité de la bonté et de la miséricorde de Dieu et en même temps devant nos difficultés à mettre nos pas dans ceux du Christ. Puissions-nous, tout au long de cette semaine qui s’ouvre, écouter la voix de Dieu qui se dit au cours du temps. Nous pourrons ainsi travailler à sa vigne et affermir notre volonté de transformer ce monde. Ainsi, nous continuerons à le rendre davantage habitable, juste et fraternel.

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