L’Amour pour toute parole


Méditations au coeur du monde / samedi, mai 25th, 2019
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L'Amour pour toute paroleJeudi nous célébrerons l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ.  Avec cette solennité se terminera la présence de Jésus ressuscité parmi ses disciples. Ce temps où il est venu donner, par l’exemple, le sens profond de sa mort et de résurrection. Ce mot, revenu très souvent dans la Parole de Dieu de ces derniers dimanches, tient en un verbe : aimer. Il décrit, en français, une densité de sentimentS divers et variés. Cette singularité dans le sens, par rapport à la richesse du grec, peut nous aider à saisir l’urgence pour notre monde. Nous n’avons pas le temps de peser le sens que nous devrions comprendre au travers des mots issus du grec ancien.

Paroles

Jésus n’a pas écrit. Il a agi et parlé. Sa Parole est l’incarnation de son action. A l’image de Dieu son Père.  Souvenons-nous de la Genèse : « Dieu dit et cela exista ». L’Évangile de ce dimanche vient nous remettre au centre de cette urgence. C’est un appel urgent à suivre le Christ. Il ne nous demande pas d’abord de l’aimer mais d’aimer sa Parole. Le Fils de Dieu se décentre, il s’oublie pour nous montrer que l’essentiel n’est pas Lui en tant que tel mais Lui en tant que Parole du Père.  Cette Parole qu’il porte pour que nous portions à nos frères et sœurs en humanité le même amour qui le lie au Père.

Bon

C’est un amour de confiance, de respect, de sollicitude. Cet amour dont le Christ entourait ceux et celles rencontrés. Le regard du Père prodigue accueillant le fils égaré, celui sur la femme adultère qu’il invite à ne plus passer à côté de ce qui la fait vivre, ce regard sur l’homme riche…  Le Christ regarde la création comme le Père au soir de la Genèse : « Il vit que cela était bon ». Écouter Sa Parole en contemplant sa manière d’agir et de faire c’est comprendre la bonté de Dieu et mieux entrer dans la compréhension de l’incarnation.

Surdité

Dieu a choisi d’habiter notre corps et notre cœur pour nous rendre bons comme Lui. Nos divisions, nos luttes fratricides, nos conquêtes de pouvoir abîment la création. En agissant ainsi nous sommes sourds à l’appel que Dieu ne cesse de nous faire dans la Parole et dans les signes des temps. Nous pouvons guérir de notre surdité en revenant au cœur de la mission du Christ : faire sa demeure en nous.

Hospitalité

Si nous aimons Dieu, il viendra demeurer chez nous. Quoi de plus joyeux que d’avoir comme invité permanent Dieu. L’accueillir à sa table c’est devenir ses familiers, c’est se réjouir jour après jour d’avoir été invité à ses noces. Dieu m’invite à demeurer chez moi et ainsi il sera chez lui. Peut-être que Dieu, par la mort et la résurrection du Christ, veut nous faire saisir que nous sommes ses intimes, sa création et non le fruit d’un démiurge qui aurait créé une créature.

Conversion

Se reconnaître comme création, c’est faire l’expérience d’un renouvellement permanent. Il s’agit d’entrer dans la conviction que la Parole de Dieu est un appel à transformer ma vie, à me convertir c’est-à-dire à me tourner vers ce qui me dynamise dans la rencontre. Vivre de la vie de Dieu n’est pas une question de ritualisme comme nous le fait comprendre la première lecture. C’est une invitation à tendre l’oreille de notre cœur, à se laisser entraîner sur la route de la joie.

Joie

Cette joie de l’amour qui apporte la paix, car elle est purifiée de toute volonté de puissance et domination. Si la Parole de Dieu nous déplace, nous bouleverse et nous déstabilise réjouissons-nous. Nous sommes alors des croyants débordants de vie, disponibles à se laisser entraîner, à vivre pleinement notre vocation baptismale.

Puisons avec une infinie conscience dans la Parole de Dieu, dans l’agir du Fils pour comprendre ce monde et œuvrer pour qu’il devienne un lieu de joie, de paix et de consolation. Œuvrons donc là où nous sommes, avec ce que nous sommes, avec les uns et les autres humblement, sereinement et joyeusement pour bâtir la Cité de Dieu au cœur du monde.

Une réponse à « L’Amour pour toute parole »

  1. […] Nous sommes entre l’Ascension du Christ – que nous avons fêtée jeudi dernier – et la Pentecôte que nous célébrerons la semaine prochaine. Cet entre-deux ressemble un peu à notre vie. Nous sommes souvent comme écartelés dans notre quotidien, même au cœur de notre foi. A la fois le regard et le cœur tournés vers le Ciel et nos pas qui restent glaiseux, collés à la lourdeur du chemin. Pourtant, nous sommes comme portés par une force qui nous invite à avancer malgré ce quotidien incertain et parfois indécis. Beaucoup de nos contemporains, croyants ou non, font l’expérience de cet élan qui les dépasse. Pour nous, les chrétiens, nous l’identifions comme le don de Dieu, cet amour du Père et du Fils. […]

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